La jaunisse, médicalement appelée ictère, est une coloration jaunâtre de la peau et des muqueuses.
C’est un symptôme qui signale généralement un problème du côté du foie. Organe « noble », le foie assure de multiples fonctions au sein de l’organisme. Il sécrète la bile, essentielle à la digestion, participe à la filtration et à l’élimination de nombreuses substances (déchets), à la synthèse de nombreuses protéines, au stockage du sucre…
A noter que cet ictère survient aussi dès la naissance chez une grande majorité de nouveaux nés (ictère physiologique). La « jaunisse » du nourrisson est généralement normale, physiologique. Le nouveau-né possède un grand nombre de globules rouges qui au moment de leur destruction, à la naissance, dégagent une quantité importante de bilirubine que ne peut pas traiter le foie trop jeune. Cette jaunisse survient le plus souvent 24 à 48 heures après la naissance. En dehors d’une coloration jaunâtre, l’enfant ne présente pas d’autres signes anormaux. Identifié et traité à temps, cet ictère sera le plus souvent sans danger pour l’enfant. Beaucoup plus rarement, cet ictère peut révéler un problème spécifique.
La jaunisse, ou ictère, n’est pas une maladie en soi. Chez l’adulte, c’est un symptôme généralement sérieux, qui signale souvent un problème lié au foie ou sur les conduits éliminant la bile. Les maladies du foie sont très variées. Outre des hépatites avancées, des cirrhoses souvent liées à une trop grande consommation d’ alcool, peuvent provoquer l’apparition d’une jaunisse, tout comme parfois un obstacle sur les voies biliaires.
Un taux trop élevé de bilirubine dans l’organisme peut être toxique pour l’organisme, en particulier pour le cerveau.
Jaunisse : Les causes
La jaunisse ou l’ictère correspond à une pigmentation qui est particulièrement bien visible sur les conjonctives, le « blanc » de l’oeil, mais aussi de la peau. Cela s’accompagne, généralement, d’une coloration foncée des urines, à l’inverse de selles décolorées, et de démangeaisons parfois intenses.
L’ictère est causé par une accumulation de bilirubine dans le sang. La bilirubine est un pigment biliaire qui est le produit de la dégradation de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges. Ce déchet est normalement capté et traité (conjugué) par le foie, avant d’être éliminé dans les selles. La bilirubine se dose en réalisant une prise de sang, la valeur normale est comprise entre 3 et 10 mg par litre, chez un adulte.
Il existe deux catégories d’ictères qui sont liés à des maladies très différentes :
Les ictères à bilirubine conjuguée : ce sont les plus fréquents. Ils sont dus soit à la présence de calculs dans la vésicule biliaire, ou sur les voies pancréatiques, soit à des maladies du foie comme une hépatite (virale ou médicamenteuse), une cirrhose ou une tumeur du foie ou du pancréas.
Les ictères à bilirubine libre ou non conjuguée : beaucoup plus rares, ils sont causés par des maladies rares comme la maladie de Gilbert, considérée comme une anomalie (déficit génétique enzymatique) plus qu’une réelle pathologie, ou des maladies sanguines (thalassémie), ou le paludisme, par exemple.
Jaunisse : Les traitements
Le traitement de l’ictère dépend de sa cause. Il peut être médicamenteux pour les hépatites, par exemple, ou chirurgical, en cas de calculs, ou de tumeur.
En présence d’un ictère, le médecin va prescrire certains examens. Il va d’abord questionner le patient sur ses antécédents, son mode de vie (consommation d’alcool, voyage à l’étranger…), son état de santé général ( fatigue, perte de poids), puis procéder à un examen clinique.
Les examens généralement demandés sont une prise de sang, une radiographie abdominale et une échographie pour explorer la région du foie ou les voies biliaires.
Dans certains cas, un examen plus précis est requis, comme une bili- IRM. Grâce à cet examen, on peut isoler le trajet de la bilirubine dans le foie, et repérer éventuellement un obstacle.
Et donc, on fonction du résultat de ces examens, un diagnostic sera effectué. Par exemple, comme on l’a dit, une hépatite virale peut être traitée par des médicaments spécifiques (interféron, anti-viraux). Si la jaunisse provient d’une obstruction du canal biliaire, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, etc.
En ce qui concerne la jaunisse du nourrisson, il faut d’abord bien surveiller le taux de bilirubine, si celui-ci dépasse une valeur seuil, on traitera alors l’enfant car la bilirubine peut être nocive, notamment pour le cerveau. C’est la fameuse lumière bleue, photothérapie, sous laquelle le nouveau-né sera exposé durant plusieurs heures.
Cette surveillance d’un éventuel ictère du nourrisson devra se faire durant toute la première semaine, après la naissance. En effet, beaucoup plus rarement, cet ictère peut révéler un problème particulier (comme une anémie hémolytique) chez le nourrisson qui nécessite une prise en charge spécifique.
Jaunisse : Sources et notes
> Dr Muscari, Pr Suc et Pr Fourtanier, Conduite à tenir devant un ictère ; Service de Chirurgie Digestive, CHU Rangueil.
> P Broué P, E Mas, Approche diagnostique et prise en charge des insuffisances hépatocellulaires chez l’enfant ; Arch Pediatr, 2007.
> Dechambre Amédée , Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, série 4, tome 2, Paris, 1878.