Heureusement qu’il y a la vaccination ! Car, la coqueluche est une maladie grave, surtout chez le petit enfant de moins de trois mois. Voire de moins de six mois. En plus, c’est une maladie longue.
La coqueluche peut durer plusieurs semaines. Au plan mondial, la coqueluche est responsable de 600 000 décès, chaque année. En France, une vingtaine par an, pratiquement toujours des bébés de moins de trois mois. Seule parade : la vaccination. Une vaccination qu’il ne faudra pas oublier de renouveler au cours de la vie !
Certes, grâce à la vaccination, la coqueluche est plus rare qu’il y a une cinquantaine d’années. Cependant, il n’a jamais été possible de l’éradiquer. On a tendance à baisser la garde sur le calendrier vaccinal des adolescents. Résultat : la coqueluche revient.
Pourquoi ? L’effet du vaccin est relativement bref. Une dizaine d’années, pas davantage. Si l’on ne pense pas à se faire vacciner de nouveau, on peut donc attraper la maladie et la transmettre aux bébés.
Le nouveau-né n’est pas protégé par les anticorps de sa mère (contrairement à la rougeole).
Et, encore une fois, la seule parade, est la vaccination.
Pour en savoir plus sur les causes, les symptômes, et les traitements de la coqueluche… lire la suite.
Coqueluche : Les causes
La coqueluche est une maladie infectieuse extrêmement contagieuse : une toxi-infection due au bacille de Bordet et Gengou. La bactérie responsable a pour nom : Bordetella pertussis. Une fois inhalée, la bactérie s’installe au niveau de la trachée ou des bronches et s’y fixe grâce à des adhésines qui paralysent les cils vibratiles des cellules trachéales.
Il faut savoir qu’un adulte immunisé peut être porteur de la bactérie et la transmettre !
Le problème de cette bactérie, est qu’elle sécrète certaines toxines (toxi-infection). Les antibiotiques auront un effet sur la bactérie, mais pas sur ces toxines. D’où la durée des symptômes, même après le traitement antibiotique.
La coqueluche est extrêmement contagieuse. Elle se transmet par les voies aériennes. Il suffit qu’une personne porteuse de la bactérie, vous tousse devant le nez ou la bouche, pour être contaminé par les microbes véhiculés par les micro-gouttelettes de salive.
Au début, la maladie passe plutôt inaperçu. Puis elle se manifeste comme un rhume, une petite fièvre et une toux nocturne. Ce n’est qu’au bout de quelques jours d’incubation, sept à dix jours, que les symptômes très reconnaissables de la coqueluche vont apparaître.
La contagion se fait, dans un très grand nombre de cas, non pas de petit enfant à petit enfant, mais d’adulte ou de grand enfant à petit enfant. Il s’agit, très souvent, d’une contagion intra-familiale. Ce sont les parents ou les grands frères et grandes soeurs qui transmettent la maladie aux nourrissons.
D’où l’importance de se faire et refaire vacciner contre la coqueluche, même à l’âge adulte !
Coqueluche : Les symptômes
Après quelques jours d’incubation, la maladie va se révéler par des symptômes typiques, surtout chez l’enfant.
C’est aux quintes de toux particulières que l’on reconnaît la coqueluche. Ce sont d’ailleurs ces quintes de toux qui lui ont donné son nom. La toux est très répétitive, tellement intense, que l’on se trouve en apnée quelques secondes. Lorsque l’on reprend sa respiration, le bruit, long et sifflant, ressemble au chant du coq : d’où le nom de coqueluche.
Ces quintes de toux sont épuisantes. Le visage de l’enfant en devient rouge, ses yeux gonflés. Elles provoquent souvent des vomissements.
Cette période de quintes intenses, peut durer trois à quatre semaines.
Les complications de la coqueluche sont fréquentes.
Les quintes de toux provoquent souvent des vomissements. Mais aussi des phases d’apnée plus ou moins longues. Cela peut aller jusqu’à l’arrêt respiratoire et entraîner une perte de connaissance, voire le décès.
Chez le tout petit, ces quintes de toux rendent l’ alimentation difficile. Cela peut finir par provoquer une dénutrition. L’enfant perd du poids. Ce qu’il faut immédiatement signaler au médecin.
La coqueluche peut se transformer en coqueluche maligne. C’est rare, heureusement. Cela peut se rencontrer, chez le nourrisson de moins de trois mois, avec en association, une insuffisance rénale, des troubles neurologiques (convulsions, coma…) et une pneumopathie sévère.
Le médecin généraliste connaît bien les signes de la coqueluche. Dans la plupart des cas, il pourra poser un diagnostic sans équivoque.
Cependant, en 2011, une technique diagnostique a été mise au point : la PCR (Réaction en Chaîne par Polymérase). Un simple prélèvement naso-pharyngé permet la recherche du germe de la coqueluche. Cet examen est pris en charge par la sécurité sociale. Il est le seul vrai moyen diagnostic fiable de la coqueluche.
Coqueluche : Et chez l’adulte…
C’est vrai qu’on n’y pense pas forcément. La coqueluche est considérée avant tout comme une maladie infantile. Sauf que, lorsque le vaccin ne fait plus effet, au bout d’une dizaine d’années, on peut, nous aussi à l’âge adulte, l’attraper. Mais là, le diagnostic est souvent compliqué et retardé. Les signes, très nets chez l’enfant, le sont beaucoup moins chez l’adulte. La toux, les quintes de toux sont moins typiques. On peut tousser sans que cela n’évoque le chant du coq.
Il faut penser à la coqueluche lorsque l’on souffre d’une toux qui dure plus de trois semaines. Une toux quinteuse.
D’où, une fois encore, l’intérêt de penser à se vacciner tous les dix ans. Pour éviter de transmettre la maladie aux plus petits, mais aussi pour soi-même.
Les traitements
En fait, les traitements de la coqueluche peuvent se diviser en deux grandes parties : avec hospitalisation ou sans hospitalisation.
1 – Avec hospitalisation :
- Les bébés de moins de trois mois doivent systématiquement être hospitalisés. Et isolés des autres enfants, afin de ne pas leur transmettre la bactérie à leur tour.
- Ils doivent être placés sous monitoring, afin que leur respiration et leurs éventuelles pauses respiratoires soient surveillées.
- A l’hôpital, le bébé pourra être aspiré régulièrement (pour lutter contre l’encombrement bronchique), ses repas seront fractionnés. Il pourra bénéficier d’une oxygénothérapie.
2 – Sans hospitalisation :
Chez l’enfant plus grand, il faudra surveiller les quintes et ses conséquences, fractionner l’alimentation.
Dans tous les cas, l’antibiothérapie est recommandée. Elle diminue la longueur des quintes, et diminue la contagiosité. On prescrit les antibiotiques de la famille des macrolides qui sont actifs contre le germe de la coqueluche. Le traitement est court : 5 à 7 jours.
Les limites des antibiotiques :
La particularité du bacille de la coqueluche, est qu’il sécrète des toxines qui ne sont pas sensibles aux antibiotiques.
Ces toxines provoquent les quintes de toux particulières. Le traitement antibiotique permettra donc d’éliminer la bactérie, mais pas les toxines. C’est la raison pour laquelle, même après un traitement antibiotique efficace, les symptômes de la coqueluche ne disparaissent pas tout de suite. Il faut attendre plusieurs semaines pour que les toxines soient éliminées à leur tour.
Coqueluche : Le vaccin
C’est le seul moyen d’éviter d’attraper la coqueluche.
> La primo-vaccination : à 2 et 4 mois. Cette vaccination peut être associée à d’autres vaccins : hexavalent ( diphtérie, tétanos, coqueluche, polio, hémophilus, hépatite B) ou pentavalent (polio, coqueluche, diphtérie, hémophilus, tétanos), ou tétravalent (polio, diphtérie, tétanos, coqueluche).
> Les rappels : le premier devra être effectué à 11 mois.
Un rappel encore à 6 ans. Puis une nouvelle vaccination entre 11 et 13 ans. Puis à 25 ans.
Il faut être vacciné, au moins une fois, à l’âge adulte. Vers 25 ans, c’est l’âge où l’on peut commencer à envisager d’avoir des enfants, c’est donc l’âge où il est important de se faire vacciner pour éviter les contagions par cocooning.
Les personnels des crèches, des services de pédiatrie ou les nourrices sont vaccinés et revaccinés. Aux parents de penser à l’être également. C’est le meilleur moyen d’éviter la coqueluche et d’entamer le processus de son éradication.