La cholécystite

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La cholécystite est une inflammation de la vésicule biliaire. Cette maladie n’est pas anodine, mais elle se diagnostique aisément, et se traite bien.

La cholécystite est assez fréquente, elle est liée à la présence de calculs dans la vésicule biliaire. Il va se produire une inflammation de la vésicule parce que – dans la grande majorité des cas – des calculs biliaires qui correspondent à la précipitation de cristaux de bile, viennent obstruer le canal d’évacuation de la bile.

Cela provoque une inflammation de la vésicule biliaire, et la crise inflammatoire est la cholécystite.

C’est une véritable crise douloureuse qui révèle la cholécystite, avec une douleur dans l’abdomen, dans le creux de l’estomac et un peu vers la droite (le foie), cette douleur irradie souvent vers l’épaule droite.

Beaucoup de personnes sont porteuses de calculs biliaires sans le savoir, et vivent très bien avec (ils peuvent être découverts par hasard à l’occasion d’une échographie abdominale, par exemple). Mais il arrive que ces calculs biliaires fassent parler d’eux, soient responsables de problèmes et en particulier d’une cholécystite.

Tant que ces calculs n’engendrent aucun problème, il est inutile d’intervenir, d’engager le moindre traitement. Mais si ces calculs sont à l’origine de problèmes et qu’une cholécystite survient, le patient doit raidement être pris en charge et traité.

Auteur : Hélène Hodac.
Consultant expert : Docteur Thierry Tuszynski, gastro-entérologue.

Cholécystite : les causes

Le plus souvent, la cholécystite est une des complications d’une colique hépatique, résultant elle-même d’une complication d’un calcul biliaire (lithiase biliaire).

Voici ce qui se passe : un calcul obstrue le canal cystique et empêche l’écoulement normal de la bile, les voies biliaires situées en amont ne peuvent se vider, ce qui génère une distension et une stase de liquide (le bile s’écoulant mal). Cette stase provoque alors l’inflammation de la vésicule biliaire.

Comme on l’a dit précédemment, il arrive que des calculs présents dans la vésicule biliaire ne provoquent aucun symptôme. Il y a une cholécystite quand ces calculs gênent, obstruent l’évacuation de la bile dans les voies biliaires.

La grossesse, l’hérédité et les variations importantes de poids favorisent la formation des calculs biliaires. Mais toutes les causes de la formation de ces calculs biliaires ne sont pas connues.

Beaucoup plus rarement, la cholécystite peut être due à des maladies non lithiasiques, comme l’hépatite A, ou à des maladies parasitaires très fréquentes en Asie du Sud-Est.

Les complications d’une cholécystite sont graves. L’inflammation au niveau de la vésicule biliaire peut effectivement très vite dégénérer en infection (à cause des germes digestifs présents dans le duodénum), et la vésicule biliaire se gangrener et provoquer une péritonite.

Les calculs peuvent migrer et déclencher une pancréatite ou une angiocholite (jaunisse et fièvre voire infection généralisée : septicémie).

Cholécystite : les symptômes

Les symptômes d’une cholécystite sont souvent les mêmes. Tout mal à l’estomac n’est bien évidemment pas une cholécystite, mais c’est le signe le plus parlant de cette pathologie…

La douleur de la cholécystite : sa localisation et sa façon d’évoluer et d’irradier est caractéristique et facilement identifiable par le patient. Elle siège au creux de l’estomac ou sous les côtes, du côté droit.

La douleur irradie souvent vers l’épaule, en arrière, jusque dans la zone de l’omoplate droite.

Elle inhibe la respiration profonde. Généralement, elle ne passe pas inaperçue car elle devient très vite intolérable. Comme une contracture très violente, elle « serre » les entrailles avec des sensations de déchirure ou de broyage. Elle laisse prostrée.

Les autres symptômes d’une cholécystite peuvent être :

  • une fièvre modérée (38-38,5° C),
  • des nausées avec des vomissements,
  • des frissons.

La crise de cholécystite peut durer plusieurs heures, elle doit amener à consulter au plus vite pour éviter les complications.

Lors de la palpation abdominale par le médecin, il est possible de trouver une légère induration de la paroi abdominale au niveau de la région où siège la douleur.

L’échographie est l’examen incontournable permettant de confirmer une cholécystite. Elle montre un épaississant de la paroi vésiculaire, témoignant de l’inflammation, associé à la présence d’un ou plusieurs calcul(s).

Lorsque le patient a laissé les crises se répéter (chronicisation), la paroi de la vésicule s’endommage au fil des récidives et devient scléro-atrophique.

Cholécystite : les traitements

Le seul traitement de la cholécystite évitant la récidive et les complications est l’ablation chirurgicale de la vésicule biliaire (cholécystectomie).

L’opération se pratique par coelioscopie (très petites cicatrices) le plus couramment, ou par incision classique de laparotomie, dans certains cas (surtout si existent des complications de la cholécystite). En plus de l’opération, un traitement par antibiotique est aussi mis en place durant quelques jours.

Mais avant d’opérer, pour être certain du diagnostic, le médecin (ou le chirurgien digestif) demande des examens complémentaires : prise de sang pour un bilan biologique, échographie abdominale.

Après cette intervention, l’hospitalisation est de courte durée, en l’absence de complications. Le patient reste ensuite à son domicile très peu de jours, il a encore quelques tiraillements au niveau abdominal.

Si la cholécystite a été diagnostiquée à un stade évolué, avec par exemple une péritonite, le traitement chirurgical est plus lourd, et la récupération plus longue…

Après l’opération, le foie continue à produire la bile qui passe alors directement dans le canal cholédoque pour être déversée dans l’intestin grêle.

L’alimentation et la digestion ne sont pas affectées. La bile est juste sécrétée plus fréquemment entraînant éventuellement des selles plus liquides. Par la suite le patient aura une alimentation normale, c’est-à-dire équilibrée.

Cholécystite : sources et notes

– Strasberg SM. Clinical practice.Acute calculous cholecystitis. N Engl J Med.2008.

– Quand faut-il faire faire une cholécystectomie ? Points clés et Solutions – Pertinence des soins. HAS, janvier 2013.

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