La blennorragie

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La blennorragie est une infection sexuellement transmissible causée par une bactérie appelée gonocoque – Neisseria gonorrhoeae. C’est l’une des maladies vénériennes les plus répandues dans le monde.

Elle se contracte lors de rapports sexuels avec un partenaire infecté. Tous les types de contacts (vaginaux, oraux, anaux) peuvent être contaminants. Même lorsque l’individu porteur de la bactérie ne présente pas de symptôme ! D’où la nécessité de se protéger de manière systématique en cas de nouvelle rencontre, même lorsque le partenaire sexuel ne souffre d’aucun symptôme !

Alors que la lutte contre les infections sexuellement transmissibles est loin d’être gagnée, la vigilance se relâche depuis quelques années. Le SIDA fait moins peur et les comportements à risque réapparaissent. Pourtant les infections vénériennes restent un problème majeur de santé publique. À l’instar d’autres IST, la blennorragie, ou infection à gonocoques, progresse depuis les années 2000. Et ce, quel que soit le sexe et l’orientation. Aujourd’hui, 60 millions de personnes ont été contaminées dans le monde par le gonocoque.

En cause : des comportements sexuels à risque non protégés. Les raisons de cette baisse de vigilance sont peu connues, mais semblent multifactorielle : diminution des campagnes de prévention, consommation de toxiques (binge-drinking, cannabis, cocaïne, etc.).

La blennorragie est une maladie aussi insidieuse qu’elle peut être dangereuse. La stérilité est une de ses conséquences malvenues. Une complication grave qui contraste avec son apparente bénignité. La vigilance est donc de mise !

Auteurs : Dr Ada Picard, Joël Ignasse et Dr Nicolas Evrard.

Blennorragie : Les causes

La blennorragie est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae autrement nommée gonocoque. C’est pourquoi la blennorragie porte également le nom de gonococcie.

La blennorragie est une maladie très transmissible. C’est-à-dire qu’une personne contaminée (même asymptomatique) transmet très facilement le germe. Celui-ci est présent dans les sécrétions génitales.

C’est pourquoi le gonocoque se contracte à l’occasion de rapports sexuels non protégés (sans préservatif). Qu’ils soient génitaux, oro-génitaux ou ano-génitaux.

Les causes de la blennorragie se réduisent donc à l’absence de vigilance suffisante lors de rapports sexuels, qui plus est au moment de changements de partenaires.

En France, la blennorragie, notamment dans sa forme ano-rectale, est en recrudescence depuis 1998. Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes, avec un sex-ratio de 10 hommes pour 1 femme. Cette nette prédominance masculine s’explique par les prises de risque plus fréquentes chez les hommes homosexuels et bisexuels.

Les autres facteurs de risque de blennorragie sont les mêmes que ceux des Infections Sexuellement Transmissibles : précocité du premier rapport sexuel (avant 17 ans), deux premières décennies de la vie sexuelle, multiplicité des partenaires sexuels, antécédent d’IST, infection par le VIH (virus du SIDA), etc.
Comme les facteurs de risque sont les mêmes, d’autres IST – et notamment l’infection au VIH – sont fréquemment associées à la blennorragie.

Blennorragie : Les symptômes

Les symptômes d’une blennoragie, plus fréquents chez l’homme que chez la femme, surviennent apès une période d’incubation silencieuse et contagieuse de 2 à 7 jours.

1 – Chez l’homme

Chez certains hommes, la blennorragie peut passer totalement inaperçue…ce qui favorise la contamination de partenaires. Généralement, après une période d’incubation de quelques jours, les premiers symptômes apparaissent. Il se produit un écoulement au niveau de l’urètre (canal partant de la vessie jusqu’à l’ouverture sur le gland) de liquide purulent jaunâtre. Lors de la miction (émission de l’urine) l’homme ressent des brûlures très intenses, d’où le nom de « chaude-pisse » aussi donnée à la blennorragie. Sans traitement l’infection risque d’atteindre les testicules et la prostate et d’entraîner une stérilité.

2 – Chez la femme.

Les symptômes de la blennorragie, quand ils sont présents, sont beaucoup plus discrets. La femme ressent de légères douleurs en faisant pipi et peut avoir quelques pertes jaunâtres. Cette pauvreté des symptômes retarde parfois le diagnostic. Les femmes consultent plutôt pour leur partenaire. Cette situation est dommageable car sans traitement la maladie peut évoluer vers une salpingite (infection des trompes), et ainsi provoquer une stérilité.

La blennorragie peut, en fonction des pratiques sexuelles, atteindre l’anus ou le pharynx (se manifestant par une amygdalite).

Attention, en cas de grossesse, il peut se produire une infection chez le nouveau-né (par transmission lors de l’accouchement). Dans ce cas, la bactérie provoque alors une atteinte oculaire qui risque d’être très grave.

Le diagnostic de la blennorragie, compte tenu de la variabilité des symptômes, se fait par identification de la bactérie après que le médecin ait effectué un prélèvement génital.

Blennorragie : Les traitements

Toute suspicion de maladies vénériennes nécessite un bilan complet et une recherche systématique d’autres maladies sexuellement transmissibles : HIV, Chlamydia, hépatites… Tout simplement parce qu’il est fréquent de rencontrer des infections croisées.

La blennorragie se traite facilement à l’aide d’antibiotiques. En l’absence de complications un traitement minute suffit. Ces traitements existent par voie injectable – le plus souvent, ou par voie orale. On leur associe souvent un traitement contre le Chlamydia, infection que l’on retrouve un grand nombre de fois associée à une blennorragie. On n’attend pas le résultat des prélèvements pour commencer les traitements. Bien entendu, les partenaires devront être aussi traité(e)s.

En principe un contrôle est nécessaire chez le médecin, environ une semaine après le traitement. Ne négligez pas cette nouvelle consultation pour vous assurer des résultats des traitements.

Ensuite, le traitement ne dispense pas des mesures de prévention : port systématique du préservatif lors de changements de partenaire et hygiène intime rigoureuse. C’est le meilleur moyen de prévenir la maladie et ses complications !

La blennorragie fait par ailleurs l’objet d’une surveillance sanitaire. Un réseau de laboratoires répartis dans toute la France a pour objectif de surveiller les tendances évolutives de la maladie et les résistances des antibiotiques. Car on remarque, malheureusement, une résistance de plus en plus importante de cette bactérie à certains traitements antibiotiques.

Blennorragie : Sources et notes

– Saurat J. H. et coll. Dermatologie et Vénéréologie, Masson, 3ème Edition, 1999.

– Bilan régulier de surveillance, Infections sexuellement transmissibles, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, n° 5-6, 5/02/2008.

– Infections Sexuellement Transmissibles, Institut National de Veille Sanitaire, mise à jour en 02/2014.

– Données actualisées sur les IST, Institut National de Veille Sanitaire, 25 novembre 2013.

– Infections sexuellement transmissibles (IST) : gonococcie, chlamydiose, syphilis. Pilly – préparation ECN – Item 95 (Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales).

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