La bilharziose

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La bilharziose est une maladie infectieuse due à un parasite, le schistosome. Il en existe plusieurs sortes : S. Mansoni, S. Japonicum, et S. Intercalatum qui donnent une forme intestinale de la maladie ; et S. Haematobium qui donne une forme urinaire de la bilharziose, l’ hématurie d’Egypte.

La bilharziose est une maladie parasitaire qui se contracte en eaux douces (étangs, lacs, marécages, rivières…), dans les zones où le schistosome sévit. Rien qu’en se baignant ou en traversant à pied les zones infectées…

Comme tout parasite, le schistosome se multiplie et se transforme dans d’autres organismes : d’une part chez l’être humain et d’autre part dans le bulin, un mollusque qui séjourne dans les eaux douces des pays chauds.

Sa gravité tient à ses complications, dont les effets peuvent se voir à très long terme. Lorsqu’elle n’est pas traitée à temps, la bilharziose peut se compliquer de granulomes. Ceux-ci peuvent se localiser dans tous les organes, partout où les oeufs peuvent se loger : dans la vessie, dans les intestins, les organes génitaux, le foie, le rein…

La bilharziose sévit dans différents pays du monde : l’Afrique, le Proche-Orient et le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Sud… Mais le type de schistosome diffère selon les régions.

Bilharziose : Les causes

On l’a vu, la cause de la bilharziose correspond à une contamination par un parasite, le schistosome.
Dans les eaux douces contaminées, les schistosomes sont présents sous leur forme furcocercaire (petits vers minuscules mobiles). C’est ainsi qu’ils traversent la peau, la barrière cutanée des personnes en quelques minutes. À partir de là, le cycle du parasite peut commencer…

D’abord, les schistosomes passent à l’intérieur des vaisseaux sanguins (les gros troncs veineux) puis traversent les poumons. Après quelques temps de maturation, ils migrent via les gros vaisseaux hépatiques (qui irriguent le foie) et mésentériques (ceux qui irriguent les intestins), et colonisent les organes : le foie, la rate, les intestins, la vessie, les organes génitaux… où ils prolifèrent. Et énormément, puisque la femelle pond en continu, jusqu’à 3 000 oeufs par jour ! Au bout de plusieurs mois, les oeufs gagnent l’intérieur de la vessie ou des intestins.

Les parasites de la bilharziose sont ensuite éliminés par les urines et les selles et se retrouvent dans la nature et dans les eaux douces et chaudes. C’est alors qu’ils peuvent coloniser de nouveau les bulins et continuer leur transformation jusqu’à la libération de leur forme mobile, le cercaire, prêt à nouveau infester un être humain : la boucle est bouclée.

Dans certains cas – et c’est ce qui fait la forme grave de la maladie – les oeufs restent prisonniers du foie, de la rate, ou du système nerveux, dans des sortes de granulomes.

Bilharziose : Les symptômes

Les symptômes de la bilharziose varient en fonction de la phase du cycle du parasite.

A la période d’infestation, c’est-à-dire lorsque les furcocercaires pénètrent dans l’organisme, il peut y avoir une réaction cutanée inflammatoire aux points d’entrée des parasites avec des démangeaisons, une rougeur, etc.

La période d’invasion du parasite de la bilharziose, qui dure de 5 à 6 semaines, correspond à la période où les schistosomes migrent vers les organes en passant par les poumons. Elle peut se manifester par des symptômes respiratoires de type allergique avec des difficultés respiratoires de type asthmatiforme.

La période d’état dure de 3 à 8 mois ; elle se manifeste par des symptômes variables selon les organes atteints.

Si c’est une bilharziose urinaire, elle se manifeste par des hématuries ( sang dans les urines), la plupart du temps récidivantes.
D’autres symptômes peuvent être associés : des douleurs pelviennes à la miction, des envies fréquentes d’uriner.

Dans la bilharziose intestinale, les symptômes sont digestifs : diarrhées, du sang dans les selles, associées à des douleurs abdominales.

Une prise de sang et une analyse parasitaire des urines et/ou des selles seront nécessaires pour confirmer le diagnostic. La présence d’anticorps spécifiques de la bilharziose dans la sang dès le 1er mois, confirmera le diagnostic. De même que la présence d’oeufs de schistosomes dans les urines et dans les selles.

Lors des résultats de la prise de sang : une hyperéosinophilie (augmentation des globules blancs éosinophiles dans le sang) est retrouvée en période d’invasion, elle n’est pas caractéristique de la bilharziose, mais évocatrice d’une parasitose.

Bilharziose : Les complications

C’est l’accumulation des oeufs de schistosomes dans les organes qui entraîne toutes les complications. En effet, les oeufs sont des corps étrangers pour l’organisme. Ce dernier se défend en fabriquant une coque autour d’eux. Ce qui forme des nodules, nommés des granulomes. Ces derniers se forment préférentiellement au niveau de certains organes, comme les voies urinaires, les organes génitaux, et le foie.

Dans les voies urinaires et la vessie, les granulomes peuvent se calcifier, s’infecter, voire entraîner l’apparition d’une néphrite (infection du rein) ou de coliques néphrétiques. Un retentissement sur la fonction rénale est possible et peut être grave. Dans la vessie, les nodules risquent de se cancériser.

Dans les organes génitaux de l’homme, la bilharziose peut provoquer les complications suivantes : apparition de sang dans le sperme), épididymite (c’est-à-dire une inflammation ou une infection de l’épididyme), éjaculation douloureuse, etc.

Chez la femme, l’atteinte de l’appareil génital peut se manifester par des ulcérations du col de l’ utérus, du vagin, des méno-métrorragies (c’est-à-dire des règles abondantes associées à des saignements entre les règles), voire des avortements spontanés, une stérilité, etc.

Les complications hépatiques (au niveau du foie) sont les suivantes : un gros foie, une cirrhose, etc. Il peut exister aussi des complications au niveau de la rate et cutanés, avec l’apparition de granulomes cutanés aux points d’entrée des schistosomes.

Bilharziose : Les traitements

Il existe un médicament antiparasitaire efficace pour traiter la bilharziose : le praziquantel (Biltricide ®), qui existe sous forme de comprimés.
La guérison peut être complète, en quelques jours, lorsque le traitement est pris à un stade précoce de la maladie. La réinfection reste cependant possible après le traitement.
La prise en charge de la bilharziose inclut également les traitements des complications. Ceux-ci peuvent comporter des solutions chirurgicales. Par exemple, lorsque des nodules entraînent des symptômes. Ceux-ci devront être enlevés, sous réserve qu’ils soient accessibles par une opération chirurgicale.

A côté de ces traitements, comme toutes les infections, la meilleure façon d’éradiquer la maladie, est de la prévenir, notamment en évitant les zones de contamination.

C’est pour quoi, dans les zones d’endémie, les voyageurs sont invités à ne pas s’immerger (ni se baigner, ni marcher) dans les eaux douces. En effet, quelques minutes de contact suffisent pour contracter l’infection. En revanche, les baignades en piscines chlorées ou en eau de mer sont considérées comme non risquées.

Une autre manière de prévenir la bilhaerziose est de respecter les mesures d’hygiène élémentaires ( lavage de mains essentiellement) et d’éviter de faire ses besoins directement dans les eaux douces. Car une personne infectée peut en contaminer une autre, même si elle ne présente aucun symptôme.
Aujourd’hui, aucun vaccin n’est disponible. Des candidats-vaccins sont en cours de tests.

Bilharziose : Sources et notes

– Le site santé du Ministère des Affaires sociales et de la Santé : sante.gouv.fr (juin 2014).
– Institut National de Veille Sanitaire, dossier Bilharziose, invs.sante.fr (juin 2014).

Auteurs : Dr MC Bonduelle et Dr Ada Picard.

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