Le kyste pilonidal est un petit nodule ou orifice qui se situe en haut du pli inter-fessier, il peut également se localiser au niveau du coccyx on parle alors de kyste sacro coccygien.
Le kyste pilonidal est également appelé sinus pilonidal surinfecté. Il s’agit d’un problème fréquent, peu grave mais parfois très douloureux. On estime que 26 personnes sur 100 000 sont concernées.
Cette affection touche en particulier des personnes jeunes entre 15 et 30 ans, et deux fois plus les hommes que les femmes. Ainsi les enfants et les adultes de plus de 45 ans sont moins à risque de développer ce type de kyste.
Ce kyste est lié à l’accumulation de poils ayant pénétré sous la peau notamment par une fossette présente chez certaines personnes.
Vous trouverez ici quelques explications sur les causes du kyste pilonidal, les facteurs qui peuvent favoriser son apparition ; puis les signes et symptômes en cas de kyste pilonidal mais aussi lors de sa complication : l’abcès et lors de la chronicisation de ce kyste.
Enfin vous trouverez l’ensemble des explications concernant l’opération du kyste pilonidal qui reste le traitement de référence ainsi que la nouvelle technique au laser qui est une révolution dans le traitement de cette pathologie.
Kyste pilonidal : les causes
L’origine du kyste pilonidal est encore peu connue, il y a eu peu de recherche sur ce sujet ces dernières années.
Ainsi on ne sait exactement si le mécanisme est acquis, c’est à dire qu’il apparait au cours de la vie ou si il est congénital, c’est à dire qu’il est lié à une malformation présente dès la naissance.
Certaines personnes ont un sinus pilonidal ou fossette (c’est à dire un petit orifice) en haut du pli interfessier. Le kyste pilonidal est une inflammation du sinus pilonidal généralement en sous-cutanée, soit juste sous la peau.
Ce kyste est lié à la migration de poils sous la peau qui vont créer un trajet fistuleux en profondeur. Une fois prisonnier sous la peau, les poils vont être considérés par notre corps comme des corps étrangers et vont donc créer une réaction inflammatoire. Ce granulome inflammatoire va prendre la forme d’un pseudokyste.
Celui ci peut rester peu inflammatoire, donc quasiment invisible, ou s’infecter voire s’abcéder et dans ce cas donner des symptômes plus bruyants. L’infection du kyste peut engendre un abcès extrêmement douloureux.
Certains facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un kyste pilonidal :
- une pilosité marquée ;
- une peau grasse ;
- un surpoids ;
- un pli interfessier profond et marqué ;
- un manque d’hygiène ;
- la position assise prolongée et les frottements répétés.
Il peut y avoir la persistance d’une fossette avec une inflammation chronique à l’intérieur, on parle de chronicisation du kyste pilonidal.
Kyste pilonidal : les symptômes
Un kyste pilonidal non infecté se détecte par la présence d’un gonflement au niveau du sillon inter-fessier. Il peut y avoir une petite rougeur mais sans douleur.
Par ailleurs il n’y a jamais de fièvre, cela ne gêne pas les activités quotidiennes.
Ce kyste arrive progressivement en quelques jours, ou quelques semaines. Le patient s’en aperçois généralement par hasard.
La forme aiguë
Il existe une forme aigue avec un abcès au niveau du kyste pilonidal. Ce tableau est très bruyant. Il s’agit d’une tuméfaction rouge, douloureuse, chaude. On remarque parfois l’apparition de pus au niveau du kyste.
Cette douleur est tellement intense qu’elle peut empêcher de dormir ou de rester assise. Généralement il n’y a pas de fièvre mais celle ci peut être présente.
Ces symptômes apparaissent rapidement en quelques heures, voire quelques jours.
Les formes chroniques
Il existe également des formes chroniques avec un écoulement intempestif au même niveau.
Cette forme n’est généralement pas douloureuse mais peut être gênant et entrainer des démangeaisons. Les formes chroniques apparaissent en quelques mois voire années.
La fossette ou le sinus pilonidal non infecté va se diagnostiquer par un petit orifice, toujours au même endroit c’est à dire au niveau du pli interfessier, il n’y a aucun symptôme présent, pas de tuméfaction, pas de rougeur, pas de fièvre, pas d’écoulement.
Cette fossette est généralement présente de longue date mais peut se compliquer par une inflammation, une infection ou encore un abcès.
Il faut différencier ces tableaux d’autres diagnostics différentiels comme la spina bifida occulta, une maladie de Verneuil, un kyste épidermique ou encore une fistule anale.
Kyste pilonidal : les traitements
Les traitements en cas d’abcès
Le traitement de la forme aigue est chirurgical avec un drainage de l’abcès en urgence, c’est à dire que l’on retire tout ce qu’il y a dans l’abcès. Ce traitement a pour objectif d’évacuer le pus sous pression pour soulager la douleur et arrêter la progression de l’infection.
Un rendez-vous très rapide doit être pris avec le chirurgien ou se rendre directement aux urgences si cela n’est pas possible. L’incision est faite sous anesthésie locale ou non et pas forcément au bloc opératoire. Ce geste est peu douloureux et va soulager instantanément le patient.
Le chirurgien va ensuite nettoyer et désinfecter. Cependant le kyste est toujours présent seul l’abcès a été traité et il existe donc un risque de récidive à tout moment.
Il peut persister un petit écoulement pendant 1 à 2 jours, nécessitant de mettre une protection. La reprise des activités habituelles est rapide, généralement 2 à 3 jours.
Un traitement en 2 étapes
Dans tous les cas le chirurgien vous proposera une nouvelle convocation pour traiter le kyste et ainsi éviter les récidives.
Pourquoi ne pas tout faire en même temps ? C’est à dire drainer l’abcès et retirer le kyste sur une même opération.
La plupart du temps, le chirurgien préfère drainer l’abcès en urgence et s’occuper du kyste après. Car le traitement de l’abcès et du kyste dans un même temps aboutit souvent a une plaie plus importante que lorsque celui-ci est réalisé « à froid » ; c’est à dire une fois que le kyste n’est plus infecté.
Si la plaie est plus importante cela va augmenter la durée de cicatrisation et va gêner le patient dans ses activités pendant un certains temps.
Et les antibiotiques? Il peuvent donnée une accalmie de quelques jours, le temps d’obtenir un rendez vous chez le chirurgien mais ne doivent pas être utilisés comme traitement seul.
Les autres mesures tels que les pansements alcoolisés pour faire « murir » l’abcès, les pommades antibiotiques locales sont sans efficacités. Certains peuvent même être dangereux comme les AINS (anti inflammatoires non stéroïdiens) qui vont entraîner une diminution des défenses immunitaire pour se battre contre l’infection.
L’opération du kyste pilonidal
Voici quelques explications sur le déroulement de l’opération d’un kyste pilonidal :
Le plus souvent il s’agit d’une chirurgie ambulatoire le patient entre le matin et sort au maximum le soir.
Le patient est endormit complètement « sous anesthésie générale » on retire toute les fossettes inflammatoires, les trajets fistuleux responsables des infections.
On laisse ensuite la peau se refermer petit à petit avec des soins quotidiens c’est ce que l’on appelle la cicatrisation dirigée. Cette cicatrisation va durer 6 à 10 semaines. Cette phase de cicatrisation est assez longue mais le patient peut reprendre ses activités en général au bout de quelques jours à une semaine.
Toutefois, pendant toute cette phase de cicatrisation, il y a aura des soins infirmiers tous les jours puis tous les 2 jours ainsi que des consultations de contrôle chez le chirurgien. Cette technique chirurgicale est la plus courante et obtient un taux de récidive à moins de 5%
Certains praticiens réalisent des sutures ou des lambeaux pour refermer l’ouverture. Mais ce ne sont pas les techniques les plus courantes car associées à des risques de complications ou de récidives trop élevés.
Le traitement par sonde laser
Depuis peu de temps, une nouvelle technique a fait son apparition : le traitement par sonde laser, on applique une sonde laser sur le kyste et on va brûler sa paroi.
La cicatrisation est rapide, la plaie superficielle et ne nécessite pas de soins particuliers, le patient peut reprendre ses activités 2 à 3 jours plus tard.
Cette technique présente beaucoup d’avantage et risque de révolutionner la prise en charge chirurgicale du kyste pilonidal. Attention, il existe un risque d’échec nécessitant le passage au drainage chirurgical habituel.
Le traitement des formes chroniques
En cas de forme chronique : l’intervention chirurgicale est parfois inévitable surtout si cet écoulement est très ancien.
Si il existe uniquement une fossette asymptomatique sans induration, sans écoulement, il faut savoir qu’il existe un risque de kyste pilonidal mais sans certitude. Il n’y a aucun traitement préventif à réaliser. De même il est inutile de se raser ou s’épiler en prévention.
Kyste pilonidal : notes et sources
Auteur : Dr Mélanie GERBAUX
Sources :
1- Attali J, Bouchard D, Soudan D, et aL. Le sinus pilonidal infecté en 16 questions essentielles. Hépato- gastro&oncologie digestive. Janv 2016 ; 23(1) :17-25
2 – Denis J, VINSON B. Le kyste pilonidal. Société Nationale Française de Colo proctologie. Dec 2008 [internet]. [Consulté le 26 juin 2017]. Disponible sur : https://www.snfcp.org/informations-maladies/fistules-anales-suppurations/le-kyste-pilonidal/
3 Traitement du kyste pilonidal : une révolution ! CHU Tivoli [internet]. [Consulté le 26 juin 2017]. Disponible sur : http://www.chu-tivoli.be/traitement-du-kyste-pilonidal/