Ces lésions cutanées surviennent vers la cinquantaine. La kératose actinique se manifeste pas des sortes de croûtes (squames) présentes à la surface de la peau.
Elles ne sont pas douloureuses (en tous cas au début), ni ne grattent… elles sont juste peu esthétiques. Les lésions de kératose actinique sont souvent multiples. Ce sont surtout les personnes à peau claire les plus vulnérables.
Cette maladie de peau a été décrite la première fois dans les années 20, et c’est bien plus tard que l’on s’est aperçu que cette affection cutanée était induite par les rayonnements solaires. On a également découvert que les kératoses actiniques sont en fait des « pré- carcinomes », donc des lésions potentiellement cancéreuses. Elles peuvent donner des carcinomes épidermoïdes susceptibles de donner des métastases osseuses, pulmonaires, hépatiques et neurologiques…
Aussi, ne faut-il pas prendre cette maladie à la légère ! Même si apparemment ces lésions ne paraissant pas graves, il est important de consulter, pour les traiter et éviter qu’elles ne dégénèrent. Les patients souffrant de kératose actinique doivent être suivis régulièrement par leur médecin.
Pour en savoir plus sur les causes, les symptômes et les différents traitements de cette maladie de peau, découvrez notre article rédigé avec médecin dermatologue…
Auteur : Marla de Morais
Expert consultant : Dr Catherine Gaucher, dermatologue.
Kératose actinique : Les causes
On ne le dit jamais assez : attention aux rayonnements solaires, aux séjours sous les tropiques ou à la montagne, et avec eux, les expositions prolongées et non protégées au soleil. Et donc le risque de développer une kératose actinique. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on parle aussi de kératose solaire.
Cette maladie de l’épiderme est générée par les expositions multiples et répétées aux rayonnements ultraviolets. C’est une des principales causes de cette maladie de peau.
Elle survient au bout d’un certain degré d’exposition qui varie selon les personnes, le style de vie et le type de peau, mais qui est inéluctable à partir d’un certain âge. Les personnes plus sensibles au soleil (selon leur phototype) développeront plus facilement cette maladie de peau. Les personnes souffrant de kératose actinique ont généralement 50-60 ans, voire plus.
La kératose actinique est générée par les rayons ultraviolets de forte intensité : ceux du soleil des tropiques, de la haute montagne ou de la mer. Connaissant cela, il est facile d’en déduire les meilleurs moyens de prévention. C’est pourquoi il est important de rappeler l’importance d’une bonne protection solaire (vêtements, chapeaux, crème solaire) et surtout d’une exposition modérée (éviter une exposition au soleil aux heures les plus intenses) .
Kératose actinique : Les symptômes
Les premiers signes d’une kératose actinique se manifestent sur des régions du corps qui ne sont pas protégées. En général, les lésions d’une kératose actinique se situent dans les zones les plus exposées au soleil : le front, les oreilles, le sommet du crâne, le dos des mains.
Cette anomalie de l’épiderme se traduit par une sorte de « croûte » sèche sur la peau, mais qui ne guérit pas, ni ne disparaît spontanément et peut devenir une sorte de « corne cutanée » par la suite. On les sent en passant le doigt sur la peau, beaucoup plus qu’on ne les voit.
Il apparaît des rugosités sur la peau, en passant le doigt sur certaines zones, et parfois des sortes de croûtes sèches, blanches-grisâtres. Il y a rarement de petites démangeaisons, mais la plupart du temps, on ne sent rien d’autre qu’une espèce de petite croûte qui ne disparaît jamais.
Ces lésions de kératose actinique peuvent être les signes précurseurs de certains cancers de la peau. Les lésions formées sur la peau ont un aspect particulier, celui d’une tache brunâtre sur fond rouge ressemblant parfois à une croûte, mais qui au toucher peut être très douloureuse. Il faudra bien sûr consulter sans tarder pour faire enlever de telles lésions.
Kératose actinique : Les traitements
Les traitements préconisés sont variés :
- Le premier et le plus ancien : les brûler à l’azote liquide ou au laser chirurgical CO2 ; c’est efficace, mais peu précis car on brûle « à l’aveugle » sans savoir si l’on a laissé des cellules abîmées dans la peau ou si l’on a bien tout détruit.
- Le deuxième plus récent : appliquer une crème ou un gel qui les détruit chimiquement et stimule un peu à la longue la défense immunitaire contre le phénomène oxydatif ou « oxydation cellulaire » responsable du vieillissement, donc ralentit le vieillissement des cellules épidermiques. C’est un peu long et fastidieux et pas toujours efficace…
- Le troisième et le plus récent est le plus intéressant : il s’agit de la PDT ou phototherapie dynamique. On prépare la peau en appliquant une crème spéciale qui va « marquer » toutes les cellules malades (et rien qu’elles). Puis, quelques heures plus tard, on applique une lumière ou un laser dont la longueur d’onde se lie avec le produit qui est dans la crème et fait éclater les cellules malades.
Les malades ne gardent pas de séquelles des traitements, sinon pendant les quelques jours qui suivent les traitements (environ une semaine). Mais ce ne sont que des croûtes superficielles qui guérissent très vite en quelques jours. Les cicatrices sont peu visibles, mais variables en fonction de la technique utilisée et des lésions traitées. La photothérapie dynamique ou PDT cependant est celle qui donne le moins de cicatrices.
Kératose actinique : Sources et notes
> Séance de photothérapie dynamique de lésion cutanée après application topique de produit photosensibilisant. Haute Autorité de Santé, mai 2010.
> Leffell DJ. The scientific basis of skin cancer. J Am Acad Dermatol, 2000.
> Cockerell CJ, Histopathology of incipient intraepidermal squamous cell carcinoma (« actinic keratosis »). J Am Acad Dermatol, 2000.