Intolérance au gluten

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L’intolérance au gluten, également appelée maladie coeliaque, concernerait plus de 150 000 Français. Mais seuls 10 à 20 % des cas d’intolérance au gluten sont diagnostiqués. C’est l’une des maladies digestives les plus fréquentes.

Le gluten est un complexe protéique qui se trouve dans certaines céréales comme le blé, le seigle, l’orge et l’avoine. Il confère notamment croustillant, goût et volume aux aliments, c’est pourquoi le gluten est très utilisé dans les produits alimentaires.

L’intolérance au gluten ne doit pas être confondue avec les allergies au blé et la sensibilité au gluten, même si dans ces deux cas aussi le régime sans gluten est de rigueur.

L’allergie peut être alimentaire (ingestion de blé) ou respiratoire (inhalation de farine de blé). Les symptômes immédiats sont principalement des nausées et des vomissements.

La sensibilité au gluten touche surtout les adultes, et se caractérise par :
des ballonnements,
des diarrhées,
des douleurs abdominales mais aussi par…
des maux de tête et
des douleurs articulaires ou musculaires.

Il n’y pas de réel diagnostic pour découvrir une sensibilité au gluten. Mais si ni la maladie coeliaque, ni l’allergie n’ont été diagnostiquées, et que le régime sans gluten est efficace… alors il s’agit d’une sensibilité au gluten.

Intolérance au gluten : les causes

Les causes d’une intolérance au gluten ne sont pas encore totalement connues, néanmoins des prédispositions génétiques et des facteurs environnementaux sont certains.

Il s’agit d’une intolérance alimentaire d’origine auto-immune. Chez les personnes atteintes de cette intolérance, l’absorption du gluten provoque des lésions au niveau de l’intestin grêle, une inflammation de la paroi intestinale. En plus de troubles digestifs, la maladie coeliaque entraîne des problèmes d’absorption des nutriments (calcium, fer, vitamine B9) et donc des risques de carences.

La forme la plus classique de l’intolérance au gluten est celle du nourrisson et du jeune enfant. Mais la maladie peut aussi se manifester chez les femmes, généralement à l’âge de 40-50 ans et chez les hommes, plutôt autour de 50-60 ans.

Cette forme d’intolérance alimentaire a une forte composante héréditaire : si un ou plusieurs membres de la famille proche sont atteints, il existe plus de risques de développer une intolérance au gluten.

L’intolérance au gluten concerne dans 95 % des cas des personnes porteurs d’un groupe HLA particulier : HLA-DQ2. Les 5 % restants sont HLA-DQ8. Néanmoins, cela ne signifie pas que les porteurs de ces groupes seront forcément intolérants au gluten.
Par ailleurs, il semblerait qu’une introduction trop précoce de gluten dans l’alimentation des bébés pourrait influencer le développement de la maladie coeliaque.

Intolérance au gluten : les symptômes

On distingue quatre formes de l’intolérance au gluten, qui présentent des symptômes différents.

La forme typique apparaît chez le jeune enfant et se caractérise par des diarrhées, des ballonnements, des vomissements, un amaigrissement, un arrêt de la croissance…

La forme atypique survient plus tardivement, voire à l’âge adulte. Elle peut être à l’origine d’une carence en fer, de douleurs abdominales fréquentes, d’une hypoplasie (trouble du développement) de l’émail dentaire, de douleurs osseuses et même de fausses couches multiples.

Les deux autres formes semblent asymptomatiques. Il s’agit de la maladie coeliaque silencieuse et de la maladie coeliaque potentielle.
La première peut être diagnostiquée au cours d’une visite médicale. Si elle paraît asymptomatique, la mise en place d’un traitement entraîne tout de même une amélioration physique et psychologique.

La forme potentielle d’une maladie coeliaque concerne les personnes chez qui on détecte des marqueurs sérologiques (par une prise de sang), mais dont la biopsie (petit prélèvement de la muqueuse digestive par endoscopie) est normale. Mais il y a un risque de lésions intestinales si l’on ne réalise pas le régime sans gluten.

L’intolérance au gluten peut donc être symptomatique ou non, ce qui rend son diagnostic difficile.
Il se fait tout d’abord par des examens complémentaires : la recherche d’anticorps spécifiques de la maladie par une prise de sang.

Si le test est positif, le médecin procède à une biopsie (prélèvement d’un fragment de tissu) d’une partie de l’intestin grêle (le duodénum) par endoscopie (exploration interne) qui peut montrer une atrophie des villosités intestinales. Cette biopsie doit être faite avant le régime sans gluten et un an après son début pour s’assurer de la bonne repousse des villosités intestinales.
C’est la combinaison des examens immunologique et histologique (analyse des tissus) qui permet le diagnostic d’intolérance au gluten.

A noter que le test anticorps sera négatif après le régime sans gluten.
Par ailleurs, le diagnostic de la maladie coeliaque peut être confirmé en constatant une amélioration au régime sans gluten.

Intolérance au gluten : les complications

L’intolérance au gluten, si elle n’est pas traitée, peut être à l’origine de complications diverses.

Elle peut notamment conduire au développement du syndrome de l’intestin irritable ou à une colite lymphocytaire. La maladie coeliaque peut également provoquer des troubles au niveau du foie comme une cirrhose biliaire primitive.

Une augmentation du risque de cancer, comme un lymphome, un adénocarcinome de l’intestin grêle, un cancer primitif du foie, un cancer colorectal ou un cancer du pancréas, a été mise en évidence.

D’autres atteintes sont également possibles comme des maladies hormonales (diabète, anomalies thyroïdiennes), des atteintes cutanéo-muqueuses, ostéo-articulaires, neurologiques et gynécologiques.

Les complications peuvent également survenir lorsqu’il y a une résistance au régime sans gluten. On parle de sprue réfractaire.

Intolérance au gluten : les traitements

Il n’existe aucun traitement (médicament) pour la maladie coeliaque. Le seul moyen de ne pas en subir les désagréments est de se restreindre à un régime sans gluten strict et à vie. Moins de 50 mg par jour sont recommandés, alors qu’en Europe, la consommation est de 10 à 20 g par jour.

Les débuts du régime sont souvent difficiles pour les personnes intolérantes au gluten. Elles sont confrontées au fait de ne pas toujours savoir quels produits sont autorisés. Il est donc vivement conseillé de faire appel à un(e) diététicien(ne).

Le but du traitement et donc du régime sans gluten est de corriger les signes cliniques et de diminuer les risques de complications.

En général, les symptômes disparaissent rapidement avec le régime. Mais en cas d’écart, ils réapparaissent aussi vite. C’est pourquoi le régime est en général suivi assidument.

Les céréales interdites sont :

  • le blé,
  • le seigle,
  • l’orge,
  • l’avoine,
  • le froment,
  • le kamut,
  • le triticale,
  • l’épeautre vert,
  • le grand épeautre et
  • le spelt.

Tous les produits contenant ces céréales sont donc à bannir.

A éviter en cas d’intolérance de gluten : les aliments contenant du gluten

Par ailleurs, il faut se méfier des produits issus de l’agroalimentaire pour lesquels sont fréquemment utilisés le blé en tant qu’agent de texture et additif. Attention également aux médicaments !

Néanmoins, le régime permet une alimentation variée : céréales et féculents (maïs, riz, quinoa…), pommes de terre, légumes secs…

Les produits surgelés au naturel sont également autorisés, ainsi que les produits en conserve au naturel et les produits frais (viande, poissons, oeuf, laitage, fruits, légumes..).

Les aliments à risque sont la charcuterie, les fromages à tartiner et les moisissures ainsi que les plats cuisinés que l’on trouve en magasin.
Une supplémentation en fer et en vitamines peut être nécessaire, d’où l’intérêt de se renseigner auprès d’un professionnel de la santé ou de la nutrition.

De plus en plus de produits garantis sans gluten se trouvent en grande surface. La législation européenne oblige à mettre la mention « sans gluten » (moins 20mg/kg) ou « très faible teneur en gluten » (21 à 100 mg/kg). Mais les produits préparés susceptibles de contenir des traces de gluten ne précisent pas le taux. Il est très important de regarder les étiquetages, et en cas de doute, mieux vaut être prudent et s’abstenir.

A noter qu’une partie des dépenses liées au régime sans gluten peut être remboursée par la sécurité sociale.

Intolérance au gluten : nos conseils pratiques

Voici quelques conseils pratiques très utiles en cas d’intolérance au gluten, de maladie coeliaque :

  • Si le régime sans gluten améliore de manière significative le bien-être des patients intolérants au gluten, il est aussi très contraignant et impacte grandement la vie sociale.
  • Avec un tel régime, difficile d’improviser une sortie au restaurant ou un pique-nique entre amis.
  • Avoir sur soi des produits sans gluten peut permettre de faire face à improvisation. Et au restaurant, il ne faut pas hésiter à se renseigner. D’ailleurs, de plus en plus de restaurants proposent des plats sans gluten.

Intolérance au gluten : sources et notes

Auteur : Charlène Catalifaud.

Consultant–expert : Pr Bruno Bonaz, gastroentérologue et directeur de l’équipe Stress et Interactions Neuro-Digestives au CHU de Grenoble

Sources :

– Site de l’association française des intolérants au gluten (AFDIAG) : http:/www.afdiag.fr/

– Kupper C, Dietary guidelines and implementation for celiac disease. Gastroenterology, 2005.

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