L’insuffisance cardiaque est une maladie grave, souvent due à une hypertension artérielle (HTA) ou une insuffisance coronarienne, elles-mêmes souvent secondaires au dépôt de plaques d’athérome dans les artères.
L’insuffisance cardiaque tend irrémédiablement à s’aggraver si la cause n’est pas traitée.
Quand on souffre d’une insuffisance cardiaque, il est nécessaire de bien suivre les conseils des médecins, d’avoir une activité physique adaptée, de suivre les règles hygiéno-diététiques, d’avoir des consultations régulières chez le médecin pour suivre l’évolution de la maladie et adapter les traitements si nécessaire.
Le coeur est un organe essentiel à la vie. C’est un muscle qui se contracte régulièrement, en permanence et qui permet de distribuer le sang dans tout le corps. Le sang apporte l’oxygène ainsi que les autres produits de nutrition comme le glucose, les protéines, les oligo-éléments, les vitamines… alimentant ainsi les cellules de tout l’organisme.
Le coeur fonctionne comme une pompe. Une pompe est un moteur qui aspire un liquide en amont et le rejette en aval. Il est nécessaire que le moteur fonctionne bien sûr, qu’il y ait du liquide en amont et que les tuyaux d’aval et d’amont soient de bonne qualité. Bref, qu’il n’y ait pas d’obstacle sur les circuits !
Dans un organisme vivant, le coeur est la pompe, et le sang est le liquide pompé et rejeté. Les tuyaux sont d’une part, les veines qui amènent le sang d’amont, et d’autre part les artères qui rejettent le sang en aval.
Ce qui complique un peu les choses, c’est que le coeur est formé de deux pompes, un coeur gauche et un coeur droit avec deux circuits : la grande et la petite circulation.
La grande circulation : le coeur gauche alimente l’ensemble de l’organisme avec un sang rouge riche en oxygène en provenance des poumons. Quand ce sang rouge arrive au niveau des cellules des organes, il échange l’élément oxygène, contre du gaz carbonique, déchet cellulaire. Le sang rouge devient « noir », tout au moins plus foncé, et remonte vers le coeur droit.
La petite circulation : le coeur droit relance ce sang noir chargé de gaz carbonique dans les poumons pour qu’il se recharge à nouveau en oxygène et reparte vers le coeur gauche et la grande circulation.
L’insuffisance cardiaque touche surtout les personnes de plus de 65 ans. Elle correspond à une pompe cardiaque devenant mois efficace, ayant du mal à faire circuler le sang dans les vaisseaux.
Insuffisance cardiaque : les causes
Quand un des éléments (le coeur lui-même, les vaisseaux ou le sang) est défaillant, le coeur ne fonctionne pas bien. Il apparaît alors une insuffisance cardiaque avec un degré de sévérité et une évolution variables selon l’origine de la défaillance.
On parle d’insuffisance cardiaque quand le muscle cardiaque ne peut plus assurer sa fonction de pompe. En amont le sang stagne et n’est pas envoyé en quantité suffisante en aval.
Plusieurs causes peuvent être responsables d’une insuffisance cardiaque :
1 – L’hypertension artérielle (HTA)
L’hypertension artérielle, représentée par une augmentation de la pression du sang dans les artères, crée un obstacle en aval et oblige le muscle du coeur à se contracter plus fortement pour lutter contre cette hyperpression. Au bout de plusieurs années, le coeur se fatigue et sa fonction peut devenir insuffisante. Le coeur gauche est touché en premier.
2 – L’ infarctus du myocarde et l’angine de poitrine
Une mauvaise fonction du muscle cardiaque due par exemple à l’insuffisance coronarienne (mauvaise irrigation sanguine du muscle cardiaque lui-même parce que ses artères – coronaires, sont plus ou moins bouchées) peut aussi se compliquer en insuffisance cardiaque. Ce peut être une complication aiguë et grave de l’un infarctus du myocarde.
3 – Autres causes
En dehors de l’HTA et de l’insuffisance coronarienne, toute affection qui peut contrarier le fonctionnement du coeur, modifier le courant sanguin, favoriser une stagnation sanguine, peut être la cause d’une insuffisance cardiaque : les malformations congénitales, les valvulopathies, les troubles du rythme… mais aussi une anémie sévère, une hyperthyroïdie, etc.
Les maladies pulmonaires, comme l’ embolie pulmonaire, peuvent également être en cause dans l’insuffisance cardiaque droite. Celles-ci créent un obstacle en aval du coeur droit.
Une insuffisance cardiaque gauche peut évoluer vers l’insuffisance cardiaque globale. Le coeur droit en amont du coeur gauche devra en effet lutter contre cet obstacle apparu en aval.
Insuffisance cardiaque : les symptômes
Comme la pompe cardiaque ne marche plus très bien, elle envoie moins de sang dans les artères, la pression artérielle (tension) est alors censée baisser, mais l’organisme va utiliser des systèmes de compensation en augmentant les résistances périphériques (les petits vaisseaux) pour protéger la vascularisation du cerveau. De même, l’organisme va garder l’ eau et le sel pour maintenir un certain volume de sang dans les vaisseaux, participant à garder une tension artérielle normale. Le rein éliminera quant à lui moins d’ urine : on parle de rétention hydro-sodée.
Dans l’insuffisance cardiaque gauche (la plus fréquente), le sang stagne en amont, et favorise l’apparition d’un oedème pulmonaire.
Celui-ci se manifeste par les symptômes suivants : difficulté à respirer, toux et crachats mousseux de couleur rosée.
Si l’insuffisance cardiaque est aiguë, il apparaît fatalement un oedème aigu du poumon (OAP). Le sujet ne peut alors plus respirer en position allongée, et est obligé de s’asseoir pour retrouver son souffle.
Quand l’insuffisance cardiaque s’aggrave, l’amont sera engorgé, non seulement à cause de la mauvaise fonction de la pompe mais du fait également de la rétention d’eau. D’autres symptômes surviennent : les jambes gonflent et forment un oedème des membres inférieurs, le foie peut augmenter de volume et être douloureux.
Quand la défaillance cardiaque est sévère, le cerveau est mal vascularisé et manque d’oxygène. De ce fait, le patient peut présenter des symptômes neurologiques, tels que des vertiges, des troubles de la conscience, un malaise, voire un coma.
Insuffisance cardiaque : les traitements
Une fois porté le diagnostic d’insuffisance cardiaque, il faut en préciser l’origine et rechercher, en particulier, une cause curable. Celle-ci peut être, par exemple, une maladie valvulaire corrigeable par chirurgie, ou encore une maladie coronaire améliorable par angioplastie ou pontage coronaire. D’autres facteurs peuvent être impliqués dans l’insuffisance cardiaque constatée et qui peuvent nécessiter un traitement particulier : grippe, infection broncho-pulmonaire, troubles du rythme, embolie pulmonaire ou anémie.
Une fois porté le diagnostic d’insuffisance cardiaque, il faut en préciser l’origine et rechercher, en particulier, une cause curable. Celle-ci peut être, par exemple, une maladie valvulaire corrigeable par chirurgie, ou encore une maladie coronaire améliorable par angioplastie ou pontage coronaire. D’autres facteurs peuvent être impliqués dans l’insuffisance cardiaque constatée et qui peuvent nécessiter un traitement particulier : grippe, infection broncho-pulmonaire, troubles du rythme, embolie pulmonaire ou anémie.
LES RÈGLES D’HYGIÈNE ET DE DIÉTÉTIQUE
Quelle que soit l’origine de l’insuffisance cardiaque, le régime hyposodé (3 à 4 grammes de sel maximum par jour) doit être systématique. Autrefois, le régime strictement sans sel était de rigueur. Sauf situations exceptionnelles, on vous recommandera désormais :
- d’éviter de consommer les aliments riches en sel comme charcuterie, fromage, pain, aliments industriels, conserves, sauces prêtes à l’emploi, etc.,
- de ne pas resaler les plats,
- d’utiliser éventuellement des sels de remplacement.
Toutefois, un régime hyposodé trop strict et la dénutrition qu’il peut entraîner chez les sujets âgés est à éviter.
Le repos est indispensable lors des poussées. En dehors des poussées, une activité physique raisonnable, comme la marche, est recommandée.
LES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Le médicament le plus ancien de l’insuffisance cardiaque, la digitaline, apparu à la fin du XVIIIème siècle, a été supplanté par un autre digitalique, la digoxine, largement utilisée pour ralentir la fréquence cardiaque et améliorer le remplissage du cœur dans les cas d’arythmie complète rapide par fibrillation auriculaire. Dans l’insuffisance cardiaque en rythme normal, la digoxine est prescrite en complément des autres médicaments, notamment des diurétiques.
Selon le diagnostic, différentes familles de traitements peuvent en effet être associées et modifiées avec le temps et l’évolution de la maladie : les diurétiques, augmentent l’élimination de l’eau et du sel par les reins, réduisent la congestion quand le cœur, les poumons ou les autres organes, comme le foie, sont engorgés, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, assouplissent les vaisseaux et améliorent ainsi la circulation du sang tout en limitant la dilatation du ventricule gauche après un infarctus. Ils sont utiles à tous les stades de la maladie et ne peuvent être pris que sous surveillance médicale. D’autres traitements ont été développés récemment comme le sacubitril ou plus récemment les gliflozines.
Les bêta-bloquants diminuent les besoins du cœur en oxygène en le ralentissant, facilitant son travail.
LES RÉPONSES TECHNIQUES À L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
A côté des médicaments, la resynchronisation cardiaque au moyen d’un stimulateur biventriculaire implantable peut être bénéfique chez les malades avec des troubles conductifs intraventriculaires gauches.
La transplantation cardiaque peut, chez des patients bien sélectionnés dont l’insuffisance cardiaque résiste au traitement médical, transformer la qualité de vie et augmenter la survie, mais souvent au prix d’effets secondaires qu’il ne faut pas négliger.
Devant la pénurie des greffons, les procédés d’assistance circulatoire mécanique se sont développés (par exemple le procédé Novacor, ventricule gauche d’assistance mécanique conçu pour proposer une assistance circulatoire de longue durée tout en permettant au patient un retour à une vie quasi normale), beaucoup d’espoirs reposant cependant sur la mise au point d’un véritable cœur artificiel dans les prochaines années.
L’ÉDUCATION ET LA PRÉVENTION
L’insuffisance cardiaque nécessite une éducation attentive des patients pour qu’ils comprennent mieux leur maladie, afin d’en reconnaître les différents symptômes annonciateurs d’une poussée évolutive (prise de poids, essoufflement plus important). L’observance du traitement, une bonne hygiène de vie ainsi que le respect du régime (afin d’éviter tout écart, notamment en sel) sont indispensables. N’oubliez pas que seul votre médecin est en mesure d’adapter votre traitement. Suivez scrupuleusement ses prescriptions et conseils, ne modifiez pas vous-même les doses, même si vous vous sentez mieux.
En dehors des poussées aiguës, il est vivement conseillé d’avoir une activité physique modéré et adaptée, à commencer par la marche, car elle améliore de façon considérable l’état des patients. Le réseau des Clubs Cœur et Santé de la Fédération Française de Cardiologie, peut être particulièrement utile dans le cadre d’une réadaptation à l’effort.