Hémorroïdes

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Les hémorroïdes sont des paquets vasculaires de structure complexe qui se situent autour de l’anus : en dedans, ce sont les hémorroïdes internes ; en dehors, ce sont les hémorroïdes externes.

Quand ces vaisseaux sont dilatés, quand il existe localement une inflammation, cela provoque des douleurs, des démangeaisons et parfois des saignements : c’est la maladie ou la crise hémorroïdaire.

La maladie hémorroïdaire est bénigne, elle est souvent favorisée par une constipation. Elle se complique rarement en dehors des thromboses qui sont très douloureuses. Trop peu de patients en parlent à leur médecin, c’est pourtant une maladie fréquente qui se soigne très bien, le plus souvent par une régulation du transit intestinal et des traitements adéquats en cas de crise.

C’est d’autant plus important de consulter un médecin non seulement pour faire le diagnostic de maladie hémorroïdaire, mais surtout pour ne pas passer à côté d’un polype colique dont le traitement doit être mis en route sans trop attendre ou d’une tumeur cancéreuse qu’il faut aussi traiter rapidement :

  • Le médecin généraliste est à même de prendre en charge une crise hémorroïdaire.
  • Le médecin spécialiste des hémorroïdes est un gastro-entérologue, dont la compétence est la proctologie.
  • Les gynécologues-obstétriciens aussi connaissent bien le problème des hémorroïdes, les femmes enceintes étant souvent sujettes à cette affection.

Hémorroïdes : les causes

La crise hémorroïdaire est liée à une dilatation et une inflammation locale, au niveau anal, des vaisseaux. Ceux-ci peuvent se dilater pour plusieurs raisons :

  • une augmentation de la pression dans l’abdomen qui empêche le sang d’aller vers l’aval (une grossesse par exemple).
  • des troubles du transit, en particulier la constipation. Mais la diarrhée peut être responsable de la dilatation des hémorroïdes.
  • la diminution de la tonicité des tissus autour des hémorroïdes pourrait aussi être la cause de la maladie hémorroïdaire.

La maladie hémorroïdaire est bénigne mais elle peut être très gênante parfois, se compliquant de thromboses douloureuses, de saignements…

Un Français sur trois souffrirait d’hémorroïdes, mais c’est souvent un sujet tabou que les patients ont du mal à aborder même avec leur médecin.

C’est une erreur : d’abord parce qu’il existe des moyens simples pour diminuer la dilatation des hémorroïdes et des traitements médicaux très efficaces ; ensuite parce qu’il est nécessaire de faire le diagnostic de la maladie hémorroïdaire et surtout de ne pas passer à côté d’une maladie plus grave.

Une crise hémorroïdaire peut concerner les hémorroïdes externes. Situées à l’extérieur de l’anus, elles se voient quand elles sont dilatées, se présentant sous la forme de tuméfactions bleutées sous la peau composant des paquets hémorroïdaires.

Les hémorroïdes internes sont invisibles, mais quand elles sont très dilatées, il arrive qu’elles glissent vers l’extérieur à travers l’anus et à ce moment-là, elles seront visibles au bord de l’anus : c’est un prolapsus muco-hémorroïdaire.

Il est fréquent que ces crises de poussée d’hémorroïdes récidivent.

Hémorroïdes : les symptômes

La maladie hémorroïdaire peut être plus ou moins évoluée : de la simple dilatation asymptomatique au prolapsus extériorisé des hémorroïdes internes et de l’apparition de thromboses douloureuses.

La crise hémorroïdaire parfois n’a aucun signe clinique, il existe seulement une tuméfaction au niveau de l’anus ou un simple prurit.

Elle peut aussi se manifester par des douleurs parfois vives, handicapantes, accentuée par la position assise, la marche ; tous ces signes sont souvent rythmés par la défécation.

Quelquefois la douleur est si vive pendant la défécation que le patient se constipe volontairement. Cette situation aggrave la dilatation des hémorroïdes.

Des rectorragies (saignement au niveau de l’anus) peuvent se manifester : elles sont souvent minimes, elles sont de sang rouge et recouvrent la selle (ce qui signifie que le saignement est terminal et non plus haut dans le colon).

Il vaut mieux consulter pour avoir un avis médical : il faut être sûr que le sang provient bien des hémorroïdes et non d’un polype colique (qui peut se cancériser, mais qu’il est facile d’enlever), d’une tumeur cancéreuse ou une autre maladie qu’il faudra traiter rapidement.

Généralement ces symptômes durent une dizaine de jours, voire moins. Il est d’autant plus important de consulter quand ces symptômes persistent.

Quelles sont les causes des saignements de l’anus ? 

Les saignements de l’anus peuvent avoir différentes causes plus ou moins inquiétantes. Les hémorroïdes sont l’une d’elles. 

Hémorroïdes : la thrombose hémorroïdaire

Il arrive que la dilatation des hémorroïdes et la stagnation du sang entraînent une thrombose, c’est-à-dire qu’un caillot de sang se forme dans le paquet hémorroïdaire. La solution diffère selon la localisation de ce caillot. Le médecin ou le chirurgien pourra faire une petite incision en cas de thrombose sur l’hémorroïde externe (sous anesthésie locale).

Une thrombose hémorroïdaire est très douloureuse, elle dure plusieurs jours ; le thrombus peut s’évacuer spontanément en saignant, il se sera formé une ulcération qui cicatrisera et constituera parfois une marisque (pli de peau).

Rarement, la maladie hémorroïdaire se complique d’une infection ou d’une hémorragie importante, néanmoins des saignements légers mais répétitifs peuvent être responsables de l’apparition d’une anémie (diminution des globules rouges dans le sang).

Quand une hémorroïde externe est thrombosée et douloureuse, il est possible de faire une petite excision et d’évacuer le thrombus, la douleur cesse aussitôt. Cette petite intervention peut se faire en consultation après une anesthésie locale.

Hémorroïdes : les traitements

Il d’abord être sûr que c’est une crise hémorroïdaire et le seul moyen de le savoir, c’est d’aller voir un médecin. Pour soigner une crise hémorroïdaire douloureuse, plusieurs médicaments sont disponibles.

Le traitement local

Le traitement local comprend des crèmes, pommades ou suppositoires à base d’excipient lubrifiant, plus ou moins associé à de la cortisone.
Il faut suivre la prescription médicale, ne pas utiliser ces traitements de façon prolongée.

Il est possible de prendre un veino-tonique par voie orale pendant la durée de la crise : il est inutile d’associer plusieurs veino-toniques en même temps.

Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (c’est-à-dire non cortisonés) ainsi que le paracétamol sont actifs sur la douleur.

A savoir : en cas d’hémorroïdes, il faut éviter l’aspirine qui favoriserait un saignement.

Chez les femmes enceintes, c’est la constipation qu’il faut combattre. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués.

Les traitements pour régulariser le transit intestinal

A côté de ces traitements spécifiques, il faut régulariser le transit intestinal et lutter contre la constipation :

En effet, la constipation donne par définition des selles dures, difficiles à évacuer, qui blessent les hémorroïdes en sortant ; la constipation entraîne une augmentation de la pression dans l’ampoule rectale, elle favorise la dilatation des hémorroïdes et la stagnation du sang, les thromboses et la dilatation et descente des hémorroïdes internes.

La diarrhée peut aussi provoquer une dilatation des hémorroïdes à cause des efforts de poussée qui augmentent aussi la pression abdominale.

Pour régulariser le transit intestinal, il faut avoir une activité physique régulière, manger correctement, préférer les légumes, les fruits, les céréales et le pain complet… et ne pas oublier de boire suffisamment.

Pour diminuer la constipation, il est utile de prendre des laxatifs doux par la bouche, des mucilages et éviter les laxatifs locaux (micro-lavements et lavements) qui peuvent être traumatisants.

Il faut aussi avoir une hygiène régulière et correcte de cette zone sans abuser du savon qui peut être très irritant, surtout s’il existe une fissure anale ou une ulcération.

Hémorroïdes : les traitements par chirurgie

Quand le traitement médical ne vient pas à bout d’une maladie hémorroïdaire, il est possible de tenter un traitement « instrumental », c’est-à-dire de faire une sclérose des hémorroïdes par des injections de produits sclérosants ou d’utiliser la photocoagulation ; la ligature élastique est un nouveau traitement instrumental peu traumatisant qui consiste à mettre un élastique au niveau du pédicule hémorroïdaire, la partie libre se nécrosera et pourra être enlevée.

Si le traitement instrumental ne guérit pas le patient, il est possible d’enlever chirurgicalement les hémorroïdes.

Il existe de nouveaux traitements instrumentaux et chirurgicaux qui sont intéressants, apportant de bons résultats, et moins douloureux que des techniques chirurgicales anciennes. Le médecin ou le chirurgien donnera au patient des explications, en indiquant les avantages et les inconvénients de chaque technique.

Sources et notes

> Ortiz H, Marco J, Armendariz P. Randomised clinical trial of stapled haemorrhoidopexy versus conventional dia-thermy haemorrhoidectomy. Br J Surg 2002;89:1376–81.
> Abramowitz L et al. Anal fissure and thrombosed external hemorrhoids before and after delivery. Dis Colon Rectum 2002;45:650–5.
> Arnold S, et al, Ultrasound assisted hemorrhoid artery ligation. A new therapy in symptomatic hemorrhoids. Chirurg 2002;73: 269–73.

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