Hashimoto

symptômesPin

La maladie de Hashimoto est une thyroïdite chronique, c’est à dire une inflammation de la glande thyroïde. Elle peut être asymptomatique (et passer totalement inaperçue au début) ou avoir un impact sur le fonctionnement de la thyroïde.

Décrite pour la première fois en 1912 par un médecin japonais dont elle porte le nom, elle représente aujourd’hui environ 20% des personnes souffrant d’une maladie thyroïdienne et touche surtout les femmes après 40 ans.

La thyroïde est une petite glande en forme de papillon située à la base du cou. Malgré son faible poids (une vingtaine de grammes), elle joue un rôle fondamental dans le bon fonctionnement de notre organisme, notamment en régulant notre métabolisme.

La thyroïde produit principalement deux types d’hormones : 80% de thyroxine ou tétra-iodothyronine (T4), sorte de pré-hormone qui, une fois dans le sang, se transforme en tri-iodo-thyronine T3 (20%). Elles sont fabriquées à partir d’un oligo-élément l’iode, présent en très faible quantité dans le corps, mais une alimentation équilibrée garantit un apport suffisant d’iode pour que la thyroïde fonctionne correctement (sel iodé de cuisine, poissons, fruits de mer, etc).

Toutefois, seule une infime partie de ces hormones (0,3 % de T3 et 0,03 % de T4) circule dans le sang sous forme libre (dite « free » non liée aux protéines). C’est cette petite portion qui constitue la forme active et qui a donc une importante valeur diagnostique dans les examens médicaux (FT3 et FT4).

Les hormones thyroïdiennes influent sur de nombreuses fonctions du corps humain. De manière générale, elles contribuent à la production d’énergie, de chaleur ou encore à l’utilisation des éléments issus de l’alimentation : glucides, lipides, protéines.

Ces hormones agissent sur les muscles, le cœur (rythme cardiaque et pression artérielle), le tube digestif, les phanères (cheveux, la peau, ongles), et participent à la croissance puis au fonctionnement du système nerveux ainsi qu’à l’entretien des os.

Hashimoto : les symptômes

Chez de nombreuses personnes, la thyroïdite de Hashimoto passe longtemps inaperçue. Ce n’est que dans certains cas que l’on observe une légère hyperthyroïdie au stade précoce, car les cellules thyroïdiennes libèrent des hormones spécifiques à la suite de leur destruction. Les personnes concernées souffrent alors de symptômes tels qu’une transpiration accrue, un manque d’appétit, une perte de poids, de la nervosité ou des palpitations cardiaques. Cependant, les troubles s’aggravent lorsque la destruction progressive du tissu thyroïdien entraîne une hypothyroïdie. Les signes caractéristiques de l’hypothyroïdie sont, entre autres :

  • épuisement
  • manque de force et de motivation, faiblesse musculaire
  • dépression
  • prise de poids
  • formation d’œdèmes
  • sensibilité au froid
  • peau pâle
  • perte de cheveux
  • constipation
  • pouls lent

Souvent, la maladie entraîne un rétrécissement de la thyroïde. Elle peut en revanche grossir chez certaines personnes : les médecins parlent alors de goitre. Cela entraîne chez certains des troubles de la déglutition ou une sensation de boule dans la gorge. D’autres trouveront les vêtements serrés autour du cou désagréables.

Comment la thyroïdite de Hashimoto est-elle diagnostiquée ?

La maladie est souvent détectée à un stade avancé, lorsque les symptômes typiques d’une hypothyroïdie se manifestent. Une analyse sanguine peut confirmer le diagnostic grâce à la présence des hormones thyroïdiennes T3, T4 et TSH.

Les hormones thyroïdiennes

La thyroïde est une glande hormonale importante. Les hormones qu’elle produit, la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4), contrôlent principalement notre métabolisme énergétique et donc notre croissance et notre développement physique. La sécrétion de T3 et de T4 est sous le contrôle d’une autre hormone produite dans l’hypophyse, la TSH (hormone thyréostimulante). En cas de thyroïdite de Hashimoto, la concentration de ces trois hormones est modifiée, en fonction du stade de la maladie :

  • Stade précoce (hyperfonctionnement passager) : TSH abaissée, T3 et T4 augmentées.
  • Stade plus avancé (hypofonctionnement latent, donc pas encore symptomatique) : TSH élevée, T3 et T4 normales
  • Stade tardif (hypotonie symptomatique) : TSH augmentée, T3 et T4 abaissées.

En cas de suspicion de thyroïde de Hashimoto, le médecin contrôle également, outre le taux d’hormones, la quantité d’anticorps dans le sang qui s’attaquent à la thyroïde. Ces anticorps sont produits par les cellules immunitaires défectueuses et peuvent être détectés chez de nombreuses personnes atteintes de la maladie. Grâce à un examen par ultrasons, le médecin évalue la taille et la structure de la thyroïde. En cas de thyroïdite de Hashimoto, celle-ci présente des signes d’inflammation et est souvent plus petite que la normale. Un autre examen, la scintigraphie, permet également de déterminer dans quelle mesure la thyroïde est encore active au niveau du métabolisme.

Hashimoto : les traitements

Lorsqu’il existe une hypothyroïdie, la thyroïdite de Hashimoto justifie un traitement à vie par une substitution des hormones manquantes avec des hormones thyroïdiennes de synthèses (Thyroxine-Levothyrox®).

Dose

Si le patient présente une insuffisance légère, 50 à 75 µg par jour sont suffisants. La dose moyenne administrée en cas de dysfonctionnement plus important est de 1,6 µg/kg de poids corporel.

A lire : Levothyrox : Retour à l’ancienne formule

Surveillance

L’absorption et l’élimination des hormones thyroïdiennes sont lentes, c’est pourquoi même à l’introduction du traitement il faudra attendre 6 à 8 semaines avant de faire une prise de sang de contrôle (TSH). Une fois la posologie adéquate établie, il est conseillé de maintenir une surveillance clinique et biologique régulière (1 à 2 fois par an).

Par ailleurs, tout nouveau traitement doit être mentionné à votre médecin car certains interfèrent avec l’absorption des hormones thyroïdiennes (supplémentation en fer, calcium, traitement antiépileptique, …) et dont la dose doit être réajustée.

Et en cas de grossesse ?

En cas de grossesse, les besoins en hormones thyroïdiennes augmentent d’environ 25 à 50 % au premier trimestre, d’où la nécessité de majorer la posologie dès le diagnostic de grossesse puis de poursuivre une surveillance mensuelle pour maintenir une TSH < 2,5 mUI/L.

Actualité : le cas Levothyrox

Il faut savoir que tout changement de spécialité ou de formule peut modifier l’équilibre hormonal et nécessiter un réajustement du dosage, mais l’effet ne sera pas immédiat.

Dans le Levothyrox® nouvelle formule, le lactose a été remplacé par du mannitol (également présent comme édulcorant naturel dans de nombreux bonbons ou chewing-gum sans sucre).

Si l’équilibre thyroïdien est maintenu ou en voie d’équilibre avec Levothyrox® nouvelle formule, il n’y a pas lieu de changer de traitement, l’ANSM (l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a réalisé des contrôles du médicament courant septembre dans ses laboratoires et les résultats ont confirmé sa bonne qualité).

En cas d’effets indésirables pouvant évoquer un déséquilibre thyroïdien, ou tout autre symptôme, il est nécessaire de re-consulter son médecin. Dans tous les cas, ne pas arrêter ou modifier son traitement sans avis médical.

Hashimoto : sources et notes

Auteur : Dr Iléana de Lameth, Praticien Hospitalier en Endocrinologie, Diabétologie, Nutrition

Sources :

1. Haute Autorité de Santé (HAS). Hypothyroïdies frustes chez l’adulte : Diagnostic et prise en charge Avril 2007. www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/hypothyroidies_frustes_recommandations_vf.pdf

2. Diagnostic et surveillance biologiques de l’hyperthyroïdie de l’adulte Février 2000 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/hyperthy_rap.pdf

3. http://www.sfendocrino.org/article/43/thyroide

4. Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé (ANSM) Etat des lieux de l’utilisation de la lévothyroxine en France – Point d’Information- Novembre 2013 http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/L-ANSM-publie-un-etat-des-lieux-de-l-utilisation-de-la-levothyroxine-en-France-Point-d-Information

5. http://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Point-d-actualite-sur-le-Levothyrox-et-les-autres-medicaments-a-base-de-levothyroxine-Communique

Yorum yapın