Glaucome

glaucomePin

Le glaucome est un trouble de la vision induit par des altérations du nerf optique. Le facteur de risque principal de cette maladie est une élévation de la pression intraoculaire, provoquée par un excès de liquide, appelée l’humeur aqueuse, situé dans la partie antérieure de l’oeil.

Quelques mots d’explication un peu technique : l’humeur aqueuse est un liquide transparent qui baigne la partie antérieure de l’oeil, en avant du cristallin. Cette partie antérieure est séparée en deux zones par l’iris (partie colorée de l’oeil) : la chambre postérieure entre l’iris et le cristallin, et la chambre antérieure entre l’iris et la cornée (membrane transparente sur l’iris et la pupille).

L’humeur aqueuse est sécrétée dans la chambre postérieure. Elle circule vers la chambre antérieure de l’oeil, puis est résorbée dans l’angle irido-cornéen (à la jonction de l’iris et de la cornée) au niveau d’un filtre qui s’appelle le trabeculum.

La pression de l’humeur aqueuse intraoculaire doit rester dans les limites de la normale. Lorsqu’elle est excessive, elle altère les autres structures de l’oeil, tout particulièrement la rétine et le nerf optique (en arrière du globe oculaire), éléments indispensables pour crypter et transmettre les images au cerveau et donc assurer la vision. C’est ce qu’on appelle le glaucome. Il en existe deux types : le glaucome à angle ouvert et le glaucome à angle fermé.

Le glaucome doit être dépisté et traité le plus tôt possible, parce qu’il risque d’évoluer, s’il n’est pas soigné, vers la cécité. Néanmoins, les progrès techniques actuels en ophtalmologie contribuent à améliorer le diagnostic et la prise en charge du glaucome.

Pin

Auteurs : Dr Ada Picard, Dr MC Bonduelle et Dr Evrard.

Glaucome : les causes

Quand l’humeur aqueuse circule mal ou/et est mal résorbée, il apparaît une augmentation de la pression de l’oeil. Lorsque la pression atteint un certain niveau, elle entraîne des lésions irréversibles de la rétine et du nerf optique.

Dans le glaucome à angle ouvert, cet excès de pression est progressif. Dans le glaucome à angle fermé, la circulation de l’humeur aqueuse est bloquée par la fermeture de l’angle, et la pression intraoculaire augmente brutalement.
Les causes de cette hyperpression intraoculaire sont variables. Plusieurs facteurs de risque de glaucome ont été reconnus :

  • L’âge :
    Le glaucome apparaît plus volontiers après 40 ans mais il existe des glaucomes infantiles, congénitaux graves.
  • Le sexe et l’ethnie :
    Les populations noires et les femmes sont plus prédisposées au glaucome.
  • Les causes génétiques :
    Des facteurs génétiques entrent également en compte.
  • Les troubles de la réfraction :
    La myopie et l’hypermétropie augmentent le risque d’être victime d’un glaucome.
  • Les autres facteurs de risque
    Le diabète, la consommation de corticoïdes ou de psychotropes sont des facteurs favorisants l’apparition d’un glaucome.

Il existe un autre type de glaucome, nommé glaucome à pression normale, pour lequel la pression intraoculaire reste normale. Dans ce cas, la cause supposée est une anomalie de perfusion du nerf optique.

Glaucome : les symptômes

Les symptômes du glaucome résultent des lésions du nerf optique. Celles-ci provoquent une diminution de l’acuité visuelle et une altération du champ visuel. Si le glaucome n’est pas traité et suivi, ces lésions s’aggravent et peuvent évoluer vers la cécité.

1 – Le glaucome à angle ouvert

Ce type de glaucome peut être asymptomatique (c’est-à-dire sans symptômes) dans un premier temps. Parfois un halo lumineux peut gêner la vision. Dans ces types de glaucome, l’humeur aqueuse continue à être évacuée mais difficilement, le trabeculum étant un peu bouché.

Néanmoins, au bout d’un certain temps, des symptômes oculaires apparaissent, comme des douleurs, une baisse de l’acuité visuelle, etc. Les lésions de la rétine sont souvent déjà présentes.

2 – Le glaucome à angle fermé

Les symptômes du glaucome à angle fermé sont beaucoup plus rapides et symptomatiques : la circulation de l’humeur aqueuse ne se fait plus et la pression intraoculaire augmente rapidement. L’oeil est alors extrêmement douloureux, rouge ; la baisse de l’acuité visuelle est patente. En général, le médecin est rapidement vu et le diagnostic est fait.

3 – Les autres glaucomes

Il existe des hypertonies oculaires sans glaucome mais qui risquent tout de même d’évoluer vers un glaucome. Elles ne sont pas symptomatiques, mais peuvent être découvertes par hasard. Elles doivent être surveillées comme des glaucomes.

Il existe également des glaucomes à pression normale dus à des facteurs probablement vasculaires. Ceux-ci provoquent les mêmes symptômes que le glaucome à angle ouvert. Il faut les dépister et les traiter de la même manière parce que l’évolution est identique à celle des glaucomes à pression intra-oculaire élevée.

Le nerf optiquePin

Le nerf optique est un nerf véhiculant les influx nerveux émis au niveau de la rétine jusqu’au cerveau. Les influx nerveux parviennent jusque dans la partie postérieure du cerveau que le nomme le cortex occipital, c’est à ce niveau que les signaux visuels commenceront à être décryptés et analysés.

Glaucome : les examens

Les examens complémentaires, effectués par l’ophtalmologiste, sont nécessaires pour faire le diagnostic de glaucome.
Le tonomètre permet la mesure de la pression intra-oculaire.

Autre examen : le fond d’oeil – après dilatation de la pupille avec un collyre, permet de voir l’état de la rétine qui tapisse le fond de l’oeil (c’est la pastille rouge que l’on voit dans les yeux sur des photos prises au flash) ainsi que l’état du nerf optique.

Un autre examen complémentaire, le gonioscope, mesure l’angle irido-cornéen et permet de faire le diagnostic du type de glaucome.

L’exploration du champ visuel (ou périmétrie) permet d’objectiver l’atteinte de la rétine : en effet, si des zones de la rétine sont lésées, les zones correspondantes du champ visuel seront visualisées à l’examen. Cet examen complémentaire permet de suivre l’évolution du glaucome et des dégâts qu’il occasionne.

Les traitements

Le traitement est essentiellement local : des collyres diminuant la production d’humeur aqueuse ou facilitant la circulation de l’humeur aqueuse sont prescrits. Attention : les collyres ont une date de péremption très courte, dès l’instant où le flacon est ouvert, il ne faut pas l’utiliser plus de 15 jours à 1 mois maximum. Il est par ailleurs indispensable de se laver les mains avec de l’eau et du savon avant d’instiller les gouttes.

Les collyres béta-bloquants sont souvent employés. Dans ce cas, il est important d’en avertir le médecin traitant, car cette molécule a également une action cardiaque et respiratoire. De même, le patient avertira l’ophtalmologiste d’éventuels antécédents cardiaques ou respiratoires ainsi que de la prise de médicaments.

Il est essentiel de suivre son traitement très régulièrement, à heures régulières. Tout comme il est indispensable de voir régulièrement l’ophtalmologiste : la surveillance se fait en analysant l’évolution de l’acuité visuelle, l’examen de la rétine et du nerf optique au fond d’oeil, le champ visuel et la mesure de la pression intra-oculaire.

Il faut aussi parler des difficultés éventuelles à suivre le traitement, ses possibles effets secondaires : malaises, troubles cardio-vasculaires, troubles oculaires, modifications de la vision. Ne pas hésiter non plus à en parler au médecin traitant !

Quand le traitement médical ne suffit pas, une petite intervention chirurgicale la trabéculoplastie favorisera l’écoulement à travers le filtre. L’iridotomie, une brèche dans l’iris, favorisera quant à elle l’écoulement de l’humeur aqueuse entre chambre postérieure et chambre antérieure.

Ces deux interventions nécessitent ensuite un suivi médical régulier. Un traitement par médicaments sera en outre toujours indispensable.

Autre intervention possible : l’ablation d’une portion de trabeculum permet le rétablissement de la circulation de l’humeur aqueuse. Par la suite un traitement médical sera malgré tout prescrit.

Glaucome : Sources et notes

– A. Bron. Glaucomes, savoir utile ! Medi-Text Editions 2004.

– JP Nordmann, Ph Denis. Le Glaucome : Guide à l’usage des patients. Bash Editions Médicales 2004.

– JB Letissier, Le glaucome, Revue Francophone d’Orthoptie, Volume 6, Issue 3, Juillet–Septembre 2013, Pages 100–110.

Yorum yapın