Un furoncle est une infection profonde sur la peau et plus précisément d’un follicule pilo-sébacé, c’est-à-dire de la cavité dans laquelle chaque poil prend naissance. Il s’agit en quelque sorte d’un petit abcès provoquée par une bactérie : le staphylocoque doré.
Le furoncle ressemble à un petit bouton surmonté d’un monticule blanc (appelé bourbillon) rempli de pus. Comme il se développe à partir du follicule pilo-sébacé, il a souvent pour particularité d’être centré par un poil.
Le furoncle est dur et douloureux, signant l’inflammation due à l’infection. Il évolue en 5 à 10 jours jours vers la nécrose avec élimination du bourbillon, et laisse un petit cratère rouge sur la peau. Le furoncle peut être unique ou multiple.
Le furoncle correspond donc à une infection cutanée localisé, qui peut présenter certaines complications : s’étendre localement, mais aussi l’infection par le staphylocoque peut toucher d’autres organes.
Même s’il s’agit d’une infection, le traitement d’un furoncle ne se fait pas forcément par antibiotique, l’infection étant avant tout localisée.
Pour prévenir les risques d’infection par un staphylocoque, il est important de se laver fréquemment les mains, et plus particulièrement quand on est dans un hôpital, où ce type d’infection peut avoir de graves conséquences chez les patients hospitalisés.
Furoncle : Les causes
La bactérie en cause dans l’apparition du furoncle est le staphylocoque doré. De nombreuses personnes bien portantes sont porteuses de cette bactérie, mais ne développent pas un furoncle pour autant.
Plusieurs causes favorisent l’apparition d’un furoncle. Parmi elles : une mauvaise hygiène (dont utilisation d’un rasoir sale), une infection locale, des mauvaises conditions cutanées, etc.
Aussi, la macération, le frottement des vêtements, et les manipulations inopportunes (sur des boutons d’ acné par exemple) peuvent provoquer l’apparition de furoncles.
Des états de santé, comme l’ hypersudation et l’obésité (du fait des plis cutanés) peuvent être mises en cause, comme d’autres conditions favorisant l’apparition d’un furoncle.
Enfin, à l’occasion d’une infection comme une sinusite bactérienne, il peut aussi apparaître une infection au niveau de la peau, une infection folliculaire (un furoncle).
Une fois la peau contaminée, le furoncle se forme par un mécanisme bien précis. Lorsque le staphylocoque devient agressif et se multiplie, une réaction physiologique de défense de l’organisme se produit : c’est l’inflammation. Il apparaît alors une rougeur, un gonflement, une douleur et la région inflammatoire est chaude.
Le furoncle se forme : le staphylocoque pathogène qui a envahi la zone cutanée provoque une nécrose (c’est-à-dire une destruction) des tissus environnants – à savoir : le poil, la glande sébacée, les cellules de la peau. L’organisme produit alors des globules blancs pour se défendre de cette intrusion.
Les bactéries, les globules blancs, les tissus nécrosés forment un magma qui constitue ce qu’on appelle le pus. Il se collecte petit à petit et donne alors une pustule jaunâtre prête à être évacuée spontanément : c’est le bourbillon.
Furoncle : les symptômes
Les symptômes cliniques du furoncle sont variés. Au niveau du visage, les furoncles peuvent apparaître sur des boutons d’acné manipulés de manière intempestive, ou au niveau des poils de la barbe – donnant une folliculite de la barbe.
Il ne faut pas confondre le furoncle avec des boutons d’acné eux-mêmes (qui sont dus à une autre bactérie). Même si ces derniers peuvent être surinfectés par un staphylocoque doré et évoluer vers un furoncle.
Le furoncle siège préférentiellement au niveau du dos, des épaules, de la nuque, des cuisses, et des fesses. Cette dernière localisation se retrouve fréquemment chez les cyclistes ou les cavaliers, dans le cadre d’une randonnée par exemple. En effet, ces deux sports entraînent un frottement répété au niveau des fesses, qui constituent ainsi une zone de macération propice au développement du staphylocoque doré.
Il existe certaines formes spécifiques de furoncles, à évoquer en fonction de la localisation et de l’intensité des symptômes.
L’orgelet, par exemple, est un furoncle de la base d’un cil. Les symptômes sont évocateurs mais ne doivent pas être confondus avec le chalazion. La paupière est souvent gonflée et douloureuse. L’orgelet guérit la plupart du temps spontanément, parfois avec l’aide d’une pommade ophtalmique. Mais attention à ne pas utiliser un tube qui a été ouvert auparavant !
La furonculose se définit par la multiplicité des furoncles et la répétition des poussées. La désinfection locale avec des antiseptiques locaux n’est pas toujours suffisante. Une antibiothérapie par voie générale est parfois nécessaire.
Le sycosis de la barbe est une folliculite étendue dans la barbe. Elle forme un placard inflammatoire pustuleux. Un foyer infectieux local doit être recherché : une sinusite, un foyer infectieux dentaire, voire un déficit immunitaire. Une mauvaise hygiène ou un rasoir sale peut aussi en être la cause.
Les antibiotiques pendant plusieurs semaines sont parfois nécessaires pour venir à bout de l’infection.
Furoncle : Les complications
Rarement un furoncle peut devenir dangereux et exposer à certaines complications.
La survenue d’une fièvre et/ou la présence de ganglions (adénopathies) signent un envahissement loco-régional, ou général avec un risque de septicémie.
Un furoncle accompagné de fièvre doit faire consulter un médecin rapidement. Il faut traiter l’infection sérieusement avec des antibiotiques et surveiller le malade.
Un furoncle sur la partie médiane du visage, au niveau des ailes du nez et de la lèvre supérieure, doit être surveillé de près et protégé des manipulations cutanées (en clair, attention de ne pas tenter de percer un bouton situé à cet endroit). Le risque de staphylococcie maligne de la face existe : la multiplication du staphylocoque s’étend et peut provoquer une thrombo-phlébite des sinus caverneux (veines dans le crâne…), et éventuellement une méningite : une hospitalisation et une antibiothérapie par voie intraveineuse est instaurée. Cette complication est très rare, fort heureusement !
Pour éviter au maximum toute complication le mieux de consulter tôt, pour bénéficier de traitement rapidement.
Furoncle : Les traitements
Les traitements du furoncle associent des règles d’hygiène, des soins locaux, et la prise ou non d’un traitement antibiotique.
D’abord, un furoncle doit être surveillé. Il faut vérifier qu’il ne s’étende pas localement, qu’il n’y ait pas de ganglion (adénopathie), pas de fièvre, etc. Et, surtout éviter de le manipuler.
Une désinfection de la peau est nécessaire. Elle est réalisée en tamponnant plusieurs fois par jour le furoncle avec un antiseptique local. L’application d’une pommade antibiotique (comme la fucidine) permet de décontaminer les « gîtes » (endroits contaminés) du staphylocoque doré.
Si un frottement est la cause de l’apparition d’un furoncle, un traitement par des pommades pour accélérer la cicatrisation est prescrit. Si le frottement doit se prolonger (randonnée), des pansements peuvent être indiqués.
Il peut être bénéfique d’appliquer des pansements alcoolisés ou des compresses chaudes (stériles !) sur le furoncle pour le faire mûrir.
Si le bourbillon ne s’élimine pas spontanément, il faut parfois l’extraire chirurgicalement.
Les traitements antibiotiques par voie générale sont nécessaires si le patient a de la fièvre, et si le furoncle s’étend.
L’hygiène cutanée est indispensable pour avoir moins de risques de contracter un furoncle : toilette quotidienne de tout le corps avec un savon doux.
Sans oublier l’hygiène élémentaire, qui permet d’éviter la transmission de la bactérie d’un individu à un autre : lavage des mains régulier avec du savon, etc.
Furoncle : Sources et notes
– CEDEF, Item 87 – Infections cutanéo-muqueuses bactériennes, Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, Volume 139, numéro 11S (octobre 2010).
– Item n° 87 : Infections cutane´omuqueuses bacte´riennes et mycosiques, Pilly – Pre´paration ECN – Item 87, Collège des Universitaires des Maladies Infectieuses et Tropicales.