La fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale) correspond à un problème de battements cardiaques. Il s’agit plus spécialement d’une affection qui touche une partie du coeur : les oreillettes qui se contractent de manière anarchique.
Résultat : il existe une absence pratiquement complète de contractions des oreillettes, et une contraction irrégulière des ventricules. Bref, en cas de fibrillation auriculaire, le coeur ne joue plus véritablement son rôle… avec bien sûr des conséquences importantes pour le patient.
En France, la fibrillation auriculaire touche actuellement environ 750 000 personnes. Cette affection est de plus en plus fréquente (elle survient généralement à partir de la quarantaine, mais surtout après 65 ans). L’âge des patients ont en moyenne 70 ans. Chez les octogénaires, la prévalence de la fibrillation auriculaire approche 10%. On estime que la proportion de patients atteints de cette maladie pourrait être multipliée par 2,5 en 2050.
Quand on est victime d’une fibrillation auriculaire, il est important d’être rapidement pris en charge. C’est ce qui est d’ailleurs fait dans la majorité des cas, puisque généralement le patient ne se sent pas très bien, et peut même tomber dans les pommes… Il faudra mettre en place un traitement pour tenter de stopper la fibrillation auriculaire, ou la rendre mieux supportable, et éviter que de graves complications surviennent suite à ce problème cardiaque.
Fibrillation auriculaire : les causes
La fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale) survient généralement chez les personnes d’un certain âge. C’est un peu comme s’il se produisait une “usure” du système de conduction électrique du coeur. Cette anomalie des battements cardiaques est souvent liée à une maladie cardio-vasculaire sous-jacente : insuffisance cardiaque, atteinte d’une valve cardiaque, hypertension artérielle, maladie coronarienne, malformation cardiaque… diabète.
La cause est une anomalie de la contraction des oreillettes, en raison d’une atteinte du système de conduction de l’influx nerveux, ou du “centre de commande” sur l’oreillette. Un problème d’irrigation du coeur (cornarien) peut être responsable…
Mais il arrive aussi que l’on ne retrouve aucune cause précise à la fibrillation auriculaire. Une chose est sûre, l’âge augmente le risque de souffrir d’une fibrillation auriculaire.
Quand ce problème cardiaque survient, le patient est pris en charge par un cardiologue. Une hospitalisation est nécessaire quand on découvre le problème. Et un bilan cardiaque est réalisé pour diagnostiquer la fibrillation auriculaire et des examens spécifiques chercheront un éventuel autre problème sous-jacent qui peut être à l’origine de ce trouble du rythme.
Mais quels symptômes doivent alerter ? Comment diagnostiquer une fibrillation auriculaire et pourquoi cet accident cardiaque peut avoir de graves conséquences ?
Fibrillation auriculaire : les symptômes
Généralement, le patient ressent cette anomalie des battements cardiaques de façon brutale. Il peut être victime d’un malaise, peut s’évanouir… mais parfois peut assez bien tolérer ce problème. Il arrive aussi qu’une fibrillation auriculaire soit découverte de façon assez fortuite quand le patient se plaint d’une fatigue, d’un essoufflement… Le patient ressent souvent des palpitations.
Des examens complémentaires sont indispensables. Un électrocardiogramme (ECG) et, parfois un enregistrement ECG durant 24 heures (holter), permettent de diagnostiquer ce trouble. D’autres examens peuvent être prescrits, comme une échographie cardiaque, une IRM… pour – en particulier – compléter le bilan cardio-vasculaire.
Mais en plus de ces symptômes, en cas de fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale), il existe un risque majeur d’attaque cérébrale. En effet, la fibrillation auriculaire est à l’origine de risques thrombo-emboliques majeurs qui résultent de la formation de caillots dans l’oreillette, en raison de la mauvaise circulation du sang favorisant une stagnation sanguine.
Le risque le plus important est la migration d’un caillot dans une artère du cerveau, responsable d’une attaque cérébrale (accident vasculaire cérébral). 15 % des accidents vasculaires cérébraux sont dus à une fibrillation auriculaire évidente… ou parfois passée inaperçue.
Fibrillation auriculaire : les traitements
En première intention, les médecins (cardiologues) tâcheront d’arrêter la fibrillation auriculaire (ou fibrillation atriale) pour que le coeur rebatte normalement. Deux moyens sont possibles : soit par un choc électrique externe qui s’effectue à l’hôpital, nécessitant une brève anesthésie générale. L’autre possibilité est de prescrire un médicament dit antiarythmique à base d’ iode (amiodarone). Ces traitements ne sont malheureusement pas toujours efficaces, et il arrive que des patients souffrent d’une intolérance à l’amiodarone (développant un problème thyroïdien).
Si le rythme cardiaque ne redevient pas normal, un médicament est prescrit pour mieux contrôler et mieux tolérer l’anomalie du rythme cardiaque. Un autre médicament est aussi prescrit : un anticoagulant (antivitamine K), avec parfois auparavant de l’héparine durant quelques jours. Ce traitement a pour but de fluidifier le sang, d’éviter la formation d’un caillot dans le coeur qui risquerait de se déplacer dans une artère du cerveau. Ce traitement par anti-coagulant nécessite une surveillance médicale particulière, avec en particulier des prises de sang régulières.
Plusieurs nouveaux médicaments anticoagulants (NACO) : apixaban – Pradaxa®, dabigatran Xarelto®, rivaroxaban – Eliquis® ont été commercialisés ces dernières années. Ce ne sont pas des antivitamines K. Ces nouveaux médicaments sont conçus pour avoir la même efficacité anticoagulante, sans imposer les mêmes difficultés et contraintes de surveillance (prises de sang).
Ces médicaments sont utilisés que si les anti- vitamines K ne donnent pas satisfaction : si la surveillance par l’INR compris entre 2 et 3 n’est respectée. Ou si les AVK sont mal tolérés ou contre-indiqués.
Fibrillation auriculaire : les nouveaux traitements
Les traitements de la fibrillation auriculaire ont beaucoup progressé ces dernières années grâce à l’utilisation des “techniques d’ablation”. Celles-ci consistent à supprimer le foyer de tissu cardiaque à l’origine des anomalies des battements cardiaques. Une fine sonde est introduite dans une veine pour arriver à l’intérieur du coeur, L’extrémité de cette fine sonde va provoquer une petite brûlure électrique des zones “anormales” situées dans l’oreillette gauche. Une autre technique est en cours de développement, mais cette fois-ci par le froid : par la cryo-ablation.
Ces interventions thérapeutiques ne s’adressent, dans l’immédiat, qu’à certains patients, jeunes et très gênés par leurs symptômes, soit 20% des patients atteints de fibrillation auriculaire.
En France, seuls une vingtaine d’hôpitaux pratiquent aujourd’hui l’ablation de fibrillation auriculaire. Même si les équipes pouvaient prendre en charge trois patients par jour et par centre, seuls 15 000 patients environ seraient traités annuellement… ce qui est nettement insuffisant ! Cela signifie qu’en France, il existe un manque important de cliniques et d’hôpitaux spécialisés pour appliquer ces nouveaux traitements.
Fibrillation auriculaire – fibrillation atriale : sources et notes
> Fibrillation auriculaire non valvulaire : Quelle place pour les anticoagulants oraux non antivitamine K : apixaban (Eliquis®), dabigatran (Pradaxa®) et rivaroxaban (Xarelto®). Haute Autorité de Santé. Bon usage du médicament, Juillet 2013.
> Société Française de Cardiologie, 2014.