Qui n’a jamais craqué pour un morceau de gâteau moelleux, une glace bien crémeuse ou encore un carré de chocolat fondant…? Mais avez vous vraiment besoin de sucre ?
Petit plaisir rituel, simple gourmandise, ou encore pulsion soudaine, le sucre, c’est bon et ça fait du bien ! Mais comme toutes les bonnes choses : il ne faut pas en abuser. Pourquoi ?
Le risque serait de favoriser un phénomène de dépendance (par la sécrétion d’un neuromédiateur : la sérotonine)… et bien sûr de gagner quelques kilos inutiles !
Etes-vous une junkie du ” sucre plaisir “, du ” sucre réconfort “, du ” sucre survie ” ou encore du ” sucre carburant “. Pour retrouver une alimentation équilibrée tout en conservant la notion de plaisir sucré, découvrez chaque fois les conseils du Dr Monnier-Vaquette.
Auteur : Stéphanie Thibault.
Consultant expert : Docteur Agnès Monnier-Vaquette, médecin nutritionniste, spécialisée en diabétologie.
Dernière mise à jour : août 2013.
Êtes-vous accro au sucre ? : vous êtes accro au « sucre plaisir »
Vous êtes accro au ” sucre plaisir “
Bonne vivante, vous croquez la vie à pleines dents, et tout ce qu’elle a à offrir aussi ! Sans être forcément une vraie gourmande, manger est pour vous un plaisir et le dessert en fait partie. Vous finissez donc toujours votre repas par une petite note sucrée (crème dessert, gâteau, fruit…), et ne dites jamais non à un petit carré de chocolat par-ci ou un petit bonbon par-là…
C’est grave ? Sans vous en rendre compte, le sucre a pris une place centrale dans votre alimentation, et supprimer cette dose quotidienne vous est quasiment impossible. Le sucre, vous aimez ça, et d’ailleurs il vous le rend plutôt bien : vous affichez sans doute quelques kilos superflus (l’excès de sucre est en effet stocké sous forme de graisse par l’organisme) bien logés sur les hanches !
Votre objectif : réduire votre consommation de sucre quotidienne sans pour autant supprimer la notion de plaisir.
Les conseils de la nutritionniste
Dr Agnès Monnier-Vaquette : « Si la petite douceur à la fin du repas est un vrai plaisir, alors il faut la conserver. Le sucre en lui-même est un plaisir, et il n’y a pas de raison de se l’interdire. Il est même important de ne pas le supprimer pour éviter les situations de frustration.
S’il est consommé dans le cadre d’un repas, au dessert donc, le sucre n’est pas néfaste. A condition, bien sûr de rester raisonnable ! Il sera ici assimilé en même temps que les protéines, les fibres, les lipides… qui composent le repas.
En revanche, ce qu’il faut éviter c’est de le consommer seul, lorsque l’on a le ventre vide, c’est-à-dire en dehors des repas. Car là, il sera assimilé immédiatement par l’organisme et pourra créer une nouvelle envie. C’est bien connu : le sucre appelle le sucre, et c’est la porte ouverte aux excès. »
Êtes-vous accro au sucre ? : vous êtes accro au « sucre doudou »
Vous êtes accro au ” sucre doudou “
D’une nature assez sensible, vous avez parfois du mal à canaliser le flot de vos émotions. Résultat : vous êtes plutôt d’humeur changeante, et c’est dans les gâteaux ou le chocolat que vous trouvez le réconfort. À la moindre petite contrariété, vous fondez illico sur ce qui vous fait du bien : la boîte à douceurs.
C’est grave ? Si le sucre apporte un coup de fouet bienvenu sur le moment, il intervient aussi la production d’insuline (une substance qui régule le taux de sucre dans le sang), pouvant créer ainsi un déséquilibre. Lorsque ce taux chute, il entraine un vrai coup de mou, d’où un moral en dents de scie et de nouvelles envies de sucré, pour l’effet remontant et apaisant.
Votre objectif : sortir de ce cercle vicieux « j’ai un coup de blues donc je mange du sucre, mais le sucre me donne le blues parce que j’en mange trop… » et retrouver un certain équilibre, alimentaire et psychique.
Dr Agnès Monnier-Vaquette : « Si le sucre est un réconfort, on peut tout à fait continuer à prendre une petite douceur en cas de coup de mou. Le sucre, c’est l’aliment plaisir, et à travers lui on cherche toujours à compenser quelque chose.
L’essentiel ici est de savoir s’arrêter, de rester dans la notion de contrôle pour ne pas tomber dans le schéma d’un trouble du comportement alimentaire. Concrètement, manger un ou deux carrés de chocolat : oui, mais engloutir la tablette entière sans pouvoir s’arrêter : non.
L’idée serait peut-être ici, tout simplement, de troquer les biscuits ou les bonbons que l’on garde sous la main (dans son placard ou dans son tiroir de bureau) par d’autres aliments plus « sains » sur lequels on pourrait passer ses nerfs en cas de besoin ! »
Êtes-vous accro au sucre ? : Vous êtes accro au « sucre survie »
Vous êtes accro au ” sucre survie “
Si vous avez un boulot prenant, des enfants, une famille… vous n’avez certainement guère l’occasion de vous poser au calme pour prendre un repas équilibré. Résultat : vous mangez quand vous avez le temps, ce que vous avez sous la main, et souvent du sucré (barres de céréales, biscuits, café…). Vous y trouvez ainsi un regain d’énergie, parfait pour continuer vos activités.
C’est grave ? Ce mode d’ alimentation, vous vous en doutez, est loin d’être un modèle d’équilibre. Si le sucre vous permet de tenir sous la pression, il n’apporte pas certains nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. À ce régime-là, vous risquez des carences, avec à la clé une fatigue intense qui peut déboucher, à terme, sur ce qu’on appelle le syndrome de burn-out.
Votre objectif : vous assurer de prendre au moins un vrai repas par jour, et apprendre à vous concocter des en-cas équilibrés.
Les conseils de la nutritionniste
Dr Agnès Monnier-Vaquette : « Le risque majeur ici est d’entretenir ce schéma de pression. Le sucre donne de l’énergie, c’est vrai, mais il provoque aussi un état de stress lorsque son taux chute. Il est donc essentiel de savoir écouter son corps, car l’organisme et le cerveau ont de toute façon besoin de faire des pauses pour se détendre.
Pour éviter les carences, il est également important de manger le plus équilibré possible. Le petit déjeuner est un repas essentiel. Il doit être copieux et complet, avec au moins un produit laitier, un produit céréalier et un fruit.
Si vraiment on ne peut pas faire de pause à midi, il est en revanche possible de se faire une salade que l’on mangera au bureau. Un peu de poulet par exemple, des crudités, un morceau de pain, un yaourt… c’est plus sain que se ruer sur le distributeur ! »
Êtes-vous accro au sucre ? : vous êtes accro au « sucre carburant »
Vous êtes accro au ” sucre carburant “
En matière de diététique, vous êtes plutôt bonne élève : vous ne sautez jamais de repas, prenez un petit déjeuner équilibré et ne mangez pas trop gras, ni trop sucré. Les bonbons et gâteaux, vous en mangez, comme tout le monde, mais occasionnellement car vous êtes plutôt « salé ». Vous consommez pourtant plus de sucre que vous ne le pensez : le pain, les pâtes, le riz, les céréales… constituent une part importante de votre alimentation, et si on les appelle aussi sucres lents, ce n’est pas pour rien.
C’est grave ? Les féculents présentent l’avantage de fournir de l’énergie longue durée. Pourtant tous ne se valent pas : certains sont en effet transformés en glucose aussi rapidement que le sucre, pouvant ainsi provoquer un déséquilibre dans la production d’insuline et donc, dans la régulation du taux de sucre dans le sang. Conséquences : baisses de régime, coups de blues, fringales…
Votre objectif : apprendre à reconnaître et privilégier les bons glucides, mais aussi à les associer à d’autres aliments pour un meilleur équilibre nutritionnel.
Les conseils de la nutritionniste
Dr Agnès Monnier-Vaquette : « Le problème de la pizza est qu’elle est souvent trop grasse, et les pâtes mal assaisonnées (trop de fromages, trop de beurre…) alors qu’elles sont excellentes d’un point de vue nutritionnel.
Il n’est donc pas question de les supprimer car il faut savoir se faire plaisir, mais il faut rester modéré quant aux quantités. Il vaut mieux éviter l’accumulation, d’autant que nous menons une vie très sédentaire, ce qui ne facilite pas les dépenses d’énergie.
Pour un repas complet et équilibré, on peut les consommer avec une salade par exemple (agrémentée d’un peu d’huile d’olive pour le « bon gras »), un peu de viande ou de poisson, et terminer par un laitage et un fruit. »