Une entorse est un traumatisme d’une articulation : la cheville, le genou, le poignet, le pouce… Elle survient suite à un faux mouvement, déclenché en règle générale par un traumatisme bénin.
Elle est fréquente dans la pratique d’un sport : sports collectifs (volley, basket, football…) et sports individuels : ski, tennis, marche… mais aussi dans la vie courante : faux pas, accident de voiture.
Une articulation met en contact deux os au niveau de surfaces articulaires. Elle est composée de plusieurs structures qui aident à son fonctionnement et à sa solidité. Il s’agit de ligaments et de tendons musculaires qui maintiennent les deux surfaces articulaires ensemble.
L’intégrité d’une articulation est bien sûr importante : le genou et la cheville pour la marche, le pouce pour la préhension…
Une entorse peut nécessiter une immobilisation de plusieurs semaines pour assurer une bonne guérison. Attention aux récidives, car elles entraînent une fragilisation de l’articulation.
Les entorses du pouce sont aussi ennuyeuses, il faut les immobiliser pour éviter des douleurs persistantes. Les entorses graves du genou peuvent être traitées chirurgicalement chez les sportifs de haut niveau.
En dehors du cas d’entorse simple, la rééducation est une composante essentielle du traitement. Elle limite le risque d’enraidissement et de perte musculaire.
Entorse : les causes
L’entorse survient à cause d’un faux mouvement mettant à mal l’articulation. Celle-ci se tord et les ligaments qui l’entourent se distendent. C’est l’entorse bénigne.
On parle d’entorse grave lorsqu’il y a rupture d’un ou plusieurs faisceaux ligamentaires, c’est-à-dire lorsque les ligaments se déchirent comme un bout de tissu. Dans des cas plus sévères, la rupture ligamentaire peut s’associer à un arrachement osseux là où le ligament est normalement accroché.
Par ailleurs, comme la région anatomique autour d’une articulation est vascularisée, des petits vaisseaux peuvent également se déchirer et entraîner une extravasation du sang et l’apparition d’un hématome (un bleu).
Les causes d’entorses sont le plus souvent traumatiques. Elles surviennent majoritairement en milieu sportif.
Les entorses de la cheville sont les entorses les plus fréquentes. Elles représentent environ 20 % de tous les traumatismes sportifs et constituent le motif de consultation le plus fréquent en traumatologie.
Tout type de sport peut être en cause dans l’entorse de cheville, quel que soit le niveau. Néanmoins, elles surviennent surtout dans les sports collectifs (football, basketball, volleyball) avec sauts et changements d’appui.
Il existe certains facteurs favorisants la survenue d’une entorse :
- l’usage de chaussures inappropriées (haut talons par exemple),
- la fatigue,
- une faiblesse musculaire,
- une souplesse constitutionnelle,
- le surpoids, etc.
Entorse : les symptômes
Les symptômes sont souvent les mêmes en cas d’entorse, voici un focus sur 2 types d’entorse fréquents :
1) Les symptômes de l’entorse de cheville
La plupart des entorses sont bénignes et guérissent après une immobilisation de quelques jours. Classiquement, c’est un jeune qui se tord la cheville par exemple, en jouant au basket. Il a très mal sur le coup, puis sa cheville gonfle, et la douleur s’estompe. La douleur persiste quelques heures après le traumatisme, la marche est douloureuse. Il boite, la cheville est gonflée, et le pied parfois bleu.
Parfois l’entorse est plus grave. Dans ce cas, les symptômes sont plus criants. Un craquement a pu être perceptible au moment du traumatisme. La douleur est plus importante, au point qu’elle empêche de dormir et de marcher. À l’examen clinique, la cheville est instable. Il faut faire des radios pour s’assurer qu’il n’y a pas de fracture.
2) Les symptômes de l’entorse du genou
Le genou a un rôle majeur dans la statique et la mobilité du corps. C’est une articulation exposée au traumatisme, et en particulier à la torsion dans un certain nombre de sports. L’articulation du genou est complexe. Elle comporte des ligaments extérieurs à l’articulation (ligament latéral externe et ligament latéral interne) et des ligaments à l’intérieur de l’articulation elle-même : les fameux ligaments croisés (antérieur et postérieur).
Une entorse du genou, c’est le genou qui se tord : normalement le mouvement du genou permet à la jambe d’aller vers l’arrière et de revenir à sa position initiale. Si la jambe part en avant, sur un côté ou se vrille, il y a une entorse. Parmi les symptômes : le genou est gonflé, douloureux et difficile voire impossible à bouger… il peut apparaître un hématome.
La déchirure des ligaments croisés compromet sérieusement la stabilité du genou et, par exemple, l’avenir professionnel d’un sportif de haut niveau. Il est possible d’opérer les personnes ayant une rupture d’un ligament croisé antérieur. Cette intervention est souvent pratiquée après la saison des sports d’hiver.
Ceci dit, une rupture du ligament croisé antérieur n’est pas un handicap majeur dans la vie de tous les jours pour une personne relativement sédentaire. Parce que les autres structures, en particulier les muscles du membre inférieur et leurs tendons, participent à la stabilité de cette articulation. Le seul inconvénient étant que le genou peut se dérober de temps en temps.
Entorse : les traitements
Les modalités du traitement en cas d’entorse sont fonction de la gravité de celle-ci.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS DE L’ENTORSE ?
En cas d’entorse bénigne, l’application de glace et d’un traitement local anti-inflammatoire sous forme de gel ou d’emplâtre peut suffire. En cas d’entorse moyenne, le soutien d’une orthèse semi-rigide et d’un bandage élastique est recommandé pendant plusieurs semaines. Ce soutien est associé à des séances de kinésithérapie. En cas d’une entorse grave, le traitement comporte une immobilisation avec une orthèse rigide ou semi-rigide, ou un plâtre. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire en cas d’entorse grave.
LES TRAITEMENTS ANTI-INFLAMMATOIRES LOCAUX
Il existe des gels et des emplâtres contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) indiqués dans le traitement d’appoint des entorses pour lutter contre l’œdème et la douleur. Les AINS appliqués sur la peau passent faiblement dans le sang et présentent donc moins d’effets indésirables que par voie orale.
Les préparations à base de kétoprofène (KETUM gel et génériques) exposent à un risque particulier : elles peuvent provoquer des réactions de photosensibilité (sensibilité anormale de la peau lors de l’exposition au soleil) parfois graves. Les autorités de santé (ANSM) ont renforcé les messages d’alerte concernant l’exposition au soleil et les modalités de délivrance : la zone traitée doit être protégée du soleil pendant le traitement et les 2 semaines qui suivent son arrêt, ajout d’un pictogramme sur la boîte, vente uniquement sur ordonnance.
Seuls sont listés ci-dessous les médicaments ayant une indication dans le traitement d’appoint des entorses dans leur Autorisation de mise sur le marché (AMM).