Enlever un tatouage

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Autrefois réservé aux « initiés », le tatouage s’est popularisé ces dernières années pour devenir un nouvel atout tendance. Pourtant, loin d’être anodin ou accessoire, le tatouage présente des risques pour la santé et reste toujours difficile à effacer.

Pour différentes raisons (médicales ou non), on peut être amené à enlever un tatouage. De quelle façon cela se passe ? Combien cela coûte ? A lire tous nos conseils avant de le faire.

Pourquoi l’enlever ?

Lassitude, déception, ou détérioration du motif avec le temps, les motivations principales d’un « détatouage » sont bien souvent esthétiques. Pourtant il existe également des raisons médicales qui peuvent justifier de supprimer un tatouage. Les premières complications d’un tatouage peuvent apparaître immédiatement ou plusieurs années après sa réalisation. Les voici : 

  • Les réactions allergiques
    Les réactions allergiques se caractérisent par des démangeaisons, des gonflements au niveau du tatouage et parfois des lésions plus ou moins importantes. Pour traiter ces allergies, l’application de cortisone en crème (corticoïdes locaux) peut suffire, mais dans certains cas, le retrait du tatouage est indispensable.
  • Les réactions inflammatoires
    Les pigments qui composent ces encres, en particulier le rouge, peuvent être la cause de dermatoses variées : eczéma, lichen plan, lucite, sarcoïdose et pseudo-lymphome… Plus le tatouage est dense et la surface du corps occupée grande, plus les risques semblent importants.
  • Le cancer de la peau
    Les encres de tatouages contiennent des métaux toxiques et des dérivés du pétrole. Selon certains professionnels, ces substances pourraient devenir cancérigènes, certaines couleurs étant plus “dangereuses” que d’autres (le rouge, le vert, le bleu, le noir). Cependant, il n’existe pas de consensus médical clair sur cette question, et aucune certitude sur le lien entre mélanome et tatouage.

Quelles techniques utiliser ?

  1. Les lasers pigmentaires

    Les lasers pigmentaires permettent d’enlever les tatouages artistiques de différentes couleurs, également appelés lasers déclenchés (ou Q-Switched) qui génèrent une onde de choc électromagnétique qui fait « exploser » l’encre du tatouage.
    Les poussières d’encre sont ensuite éliminées naturellement par la peau après deux ou trois mois. Les lasers peuvent être aussi utilisés pour les tatouages cosmétiques (lèvres, sourcils, etc), mais ils créent une réaction chimique d’oxydo-réduction (avec les oxydes de fer ou de titane contenus dans ces tatouages), et transforment les couleurs rouges et blanches en couleurs noires très visibles.
  2. Les lasers ablatifs

    Pour les tatouages cosmétiques, relativement superficiels, les dermatologues préconisent l’utilisation des lasers ablatifs (CO2 ou Erbium : Yag), également appelés lasers de resurfaçage, ils permettent d’exfolier la peau de manière précise, c’est-à-dire couche par couche. La couche superficielle de la peau est détruite pour faire sortir l’encre qui sera éliminée avec la cicatrisation en quelques semaines.
  3. Le laser picoseconde

    Une nouvelle technologie nommée “Picoway” a été lancée fin 2016. Il s’agit d’un laser picoseconde, plus efficace que la technologie Q-switched traditionnelle. Une autre technologie de même type “Picosure” existe depuis 2013. Cette technique serait plus rapide, plus efficace et moins douloureuse.

Comment faire en pratique ?

Attention, les lasers, quel que soit leur type, ne peuvent être utilisés que par des médecins et de préférence par des dermatologues. L’utilisation des lasers nécessite un savoir-faire et une expérience professionnelle, si l’on souhaite avoir le meilleur résultat possible.

Le nombre de séances varie en fonction de la surface, de la densité du tatouage à enlever et de la technique utilisée. Si pour un tatouage amateur réalisé à l’encre de chine, trois à cinq séances suffisent, pour un tatouage professionnel réalisé par une machine avec de grandes quantités d’encre, on peut compter jusqu’à 15 séances pour le faire disparaître.

Les séances peuvent être courtes (10 à 15 minutes), souvent douloureuses, mais la sensation peut être atténuée par l’application d’une crème anesthésique. Les séances sont espacées de plusieurs semaines pour laisser le temps à l’organisme d’éliminer l’encre, le tatouage s’éclaircit alors au fur et à mesure des séances.

Se faire enlever un tatouage demande donc du temps, de la patience… et aussi de l’argent ! La séance – qui coûte en moyenne 150 euros – demeure un acte médical considéré comme strictement esthétique, il n’est donc pas remboursé par la sécurité sociale.

Quels résultats attendre ?

Certaines couleurs sont beaucoup plus difficiles à faire disparaître, comme le vert, l’orange et le bleu, et peuvent laisser des cicatrices malgré les progrès des lasers. Les tatouages mono ou polychromes denses laissent parfois des traces résiduelles que l’on appelle les « tatouages fantômes », parfois liées au traumatisme de l’aiguille du tatoueur.

Les résultats pour éliminer un tatouage sont donc très variables et le procédé peut être long et coûteux. Les nouvelles technologies, notamment le laser picoseconde, sont à ce titre très prometteuses.

Auteur : Marine Al Dahdah,
Consultant expert : Dr Jean-Claude Larrouy, dermatologue

Source :
Communiqué du Syndicat national des dermatologues et vénérologues, janvier 2013.

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