Elle est le plus souvent isolée, sans troubles neurologiques ou psychologiques associés.
Un trouble de l’écriture, une perte de confiance en soi, de mauvaises notes… peuvent être les signes d’une dysgraphie chez l’enfant.
On observe que la dysgraphie touche plus de garçons que de filles (95% de garçons). En effet, vers l’âge de 7-8 ans, les filles ont souvent une motricité fine plus développée que celle des garçons. De plus, elles cherchent davantage à se conformer aux exigences scolaires. De ce fait, elles intègrent plus rapidement le code commun qu’est l’écriture.
La dysgraphie est un terme utilisé pour une écriture crispée, précipitée, sans organisation avec des lettres de toutes les tailles, au final une écriture qui est très peu lisible.
Il est important de savoir que la dysgraphie n’est en aucun cas le signe d’un retard neurologique ou intellectuel. Il peut être le reflet d’un trouble affectif plus ou moins associé à une hyperactivité avec déficit de l’attention, une précocité intellectuelle, etc.
Le traitement de la dysgraphie repose sur des séances de graphothérapie et/ou un suivi psychologique.
Dysgraphie : les causes
Plusieurs causes peuvent participer à l’apparition d’une dysgraphie : des troubles fonctionnels comme un problème de latéralité, une mauvaise posture ou une mauvaise tenue du stylo, une mauvaise perception du schéma corporel, une immaturité psychomotrice au moment de l’apprentissage, une mauvaise perception du schéma corporel, etc.
La dysgraphie peut également être favorisée par un trouble affectif, une mauvaise entente familiale, amicale, ou professionnelle, ou encore des troubles cognitifs comme ceux liés à la dyslexie, la dysorthographie. La dysgraphie peut avoir pour cause un déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)… ou encore être liée à une précocité intellectuelle !
Aujourd’hui, on remarque une augmentation du nombre d’enfants souffrant de dysgraphie et de dysorthographie. Parmi les causes invoquées à cette recrudescence, on note une utilisation accrue de photocopies, de textes à trous, de tablettes tactiles… dès les petites classes. Les exercices d’écriture, notamment des lignes entières de lettres, sont de moins en moins utilisés par les enseignants en primaire.
La dysgraphie touche à 70% les enfants « précoces » car la précocité entraîne souvent un désintérêt pour les travaux écrits souvent « considérés » comme trop lents ou fastidieux.
De même, les enfants intellectuellement précoces sont susceptibles de passer trop vite certaines étapes de l’apprentissage, par exemple s’ils sont amenés à sauter une ou plusieurs classes. Le niveau du développement moteur de ces enfants, n’est pas au même niveau que celui de leur pensée. C’est pourquoi les compétences graphiques se retrouvent parfois en décalage avec le niveau attendu.
Dysgraphie : les symptômes
Les symptômes de la dysgraphie reposent sur des anomalies de la conduite du trait dans l’écriture, entraînant des difficultés de coordination, des irrégularités d’espacements entre les lettres et les mots, et des malformations des lettres. L’écriture est lente et difficilement lisible.
On considère plusieurs sortes de dysgraphies dont les symptômes diffèrent :
- les dysgraphies raides (associées à une tension et une crispation lors de l’écriture),
- les dysgraphies molles (irrégularité dans la dimension des lettres donnant une impression de négligence),
- les dysgraphies lentes et précises (écriture très appliquée avec un excès de précision au prix d’un effort épuisant),
- les dysgraphies impulsives (avec des gestes rapides et non contrôlés entraînant une écriture désorganisée).
Lorsque l’enfant écrit, même s’il finit par le faire de manière relativement satisfaisante, c’est au prix de beaucoup d’efforts, de contrôle et d’attention. L’écriture n’est pas automatisée.
On remarque souvent des symptômes associés : une perte de confiance en soi de l’enfant, de mauvais résultats scolaires, une absence de motivation qui peut entraîner un refus d’écrire, voire même une phobie scolaire, etc.
Dans la grande majorité des cas, les enseignants sont malheureusement mal informés sur ces troubles de l’écriture, et ne sont pas formés à prendre en charge l’enfant dysgraphique. C’est pourquoi – en cas de doute – il est conseillé de consulter un graphothérapeute pour que celui-ci puisse évaluer où en est le stade de développement graphique de l’enfant qui consulte.
Dysgraphie : les traitements
La dysgraphie est dans la plupart des cas un trouble sévère, durable et persistant. Le traitement, qui repose avant tout sur la graphothérapie, peut permettre une amélioration de l’écriture.
Le graphothérapeute a pour rôle d’aider l’enfant à améliorer son écriture dans sa lisibilité, sa vitesse, son aisance. Les progrès de l’enfant lui permettent de reprendre confiance en lui.
Sur le plan technique, à chacune des séances, les « grands tracés glissés » et les formes pré-scripturales (boucles, ponts, coupes etc.) qui contiennent en germe toutes les formes des lettres, sont travaillés avant d’aborder progressivement l’écriture.
Le traitement graphothérapique commence tout d’abord par un bilan graphomoteur au cours duquel le graphothérapeute observe l’enfant ou l’ adolescent en train d’écrire. Il regarde sa position (celle du corps, du bras, de la main, des doigts) et sa vitesse d’écriture.
Le graphothérapeute n’est pas un orthophoniste, c’est un graphologue avec de solides connaissances en psychologie de l’enfant.
Les séances durent trois-quarts d’heure et se répètent sur 13 à 18 séances. Le prix moyen d’une consultation se situe entre 40 et 50 euros et les honoraires ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale. Cependant certaines mutuelles remboursent sous la forme d’un forfait.
Sur le plan graphique, généralement l’écriture s’améliore nettement, les lettres sont bien proportionnées, la mise en page se structure et l’enfant écrit de façon lisible, sans douleur, ni fatigue.
Sur le plan psychologique, on observe souvent une amélioration des relations familiales et amicales, des résultats scolaires en hausse et des enfants et adolescents qui reprennent confiance en eux.
Un traitement psychothérapique peut être indiqué lorsque les enfants sont en souffrance psychologique.
Dysgraphie : sources et notes
Adresses utiles:
– Fédération française des Dys : www.ffdys.com
– Centre référent des troubles du langage et des apprentissages, Hôpital Necker Enfants Malades, APHP. Tel : 01.44.49.46.44
Sources :
– Les dysgraphies, Integrascol, octobre 2011.
– www.graphidys.com.
– www.ggre.org.
Auteurs : Maud Carron et Dr Ada Picard, pédopsychiatre.
Consultant expert : Elisabeth Farel, psychologue et graphothérapeute, membre de la GGRE (groupement des graphothérapeutes-rééducateurs de l’écriture).