Diverticulite

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La diverticulite correspond à l’inflammation d’un diverticule généralement provoquée par une infection.

Les diverticules sont des petites excroissances bénignes, comparables à des poches en cul-de-sac. Ils se situent au niveau de la paroi interne des intestins. Le plus souvent sur la partie terminale du côlon (le sigmoïde), et peuvent atteindre dans certains cas, tout le gros intestin (côlon).

La diverticulite survient sur un terrain particulier : celui de la diverticulose, une affection symptomatique dont souffre la majorité des personnes âgées en Occident. Si les chercheurs s’interrogent encore sur leurs mécanismes précis de sa formation, notre alimentation « moderne » est fortement mise en cause. Trop pauvre en fibres, à l’inverse des populations asiatiques et africaines, chez qui la diverticulose est bien moins fréquente.

Tant que celle-ci ne se complique pas, il n’y a aucun danger. Cependant, lorsqu’une diverticulite est diagnostiquée, il importe de consulter. Rapidement résolutive sous traitement, la bénignité de l’affection ne doit pas occulter le risque de complications. Graves, dans certaines situations.
Sur quels signes, faut-il s’alerter ? Comment la prévenir ? Pour mieux comprendre cette maladie, découvrez cet article avec des informations issues des données scientifiques les plus récentes, sur les causes, les symptômes et les traitements de la diverticulite.

Auteurs : Dr Ada Picard, Joël Ignasse et Dr Nicolas Evrard.

Diverticulite : Les causes

La diverticulite survient uniquement sur un terrain de diverticulose. Cette affection désigne la présence de nombreux diverticules au niveau du côlon. Elle est très fréquente chez les personnes âgées. Le plus souvent non diagnostiquée, elle touche plus de 50% des personnes âgées de plus 70 ans. Parmi les causes : la responsabilité d’un régime pauvre en fibres serait invoquée, et expliquerait la haute prévalence du trouble en Occident. Mais, comme nous le disions, les causes précises de cette maladie reste mal connues.

Si la diverticulose ne donne généralement aucun symptôme, elle peut s’associer à un syndrome de l’intestin irritable. Dans ce cas, elle peut entraîner des désordres digestifs (diarrhée ou constipation) ou des maux de ventre…

Ces diverticules passent le plus souvent inaperçus. C’est ainsi qu’on les découvre sont généralement à l’occasion d’une exploration systématique comme une coloscopie de dépistage.

Dans 10 à 20 % des cas, les diverticules peuvent entraîner des complications… L’obésité, l’inactivité physique et le tabagisme sont associés à un risque accru de complications.

La première complication possible est l’irritation, ou l’inflammation locale d’un diverticule. C’est ce qu’on appelle la diverticulite. C’est alors que des symptômes peuvent apparaître. L’infection et la réaction inflammatoire sont alors au premier plan, et risquent d’évoluer d’autres complications.

Le médecin à consulter, en plus du médecin traitant, est un gastro-entérologue.

Diverticulite : Les symptômes

1 – Les signes cliniques

Les symptômes de la diverticulite sont décrits comme ceux d’une « appendicite à gauche » :
> douleur dans le flanc gauche,
> troubles du transit, souvent alternance entre diarrhée et constipation (parfois un peu de sang dans les selles),
> fièvre,
> amaigrissement, perte d’appétit sur un plus long terme quand le patient souffre d’une forme subaiguë.

Ces symptômes sont plus ou moins présents selon la gravité de l’affection. Dans les cas les plus sérieux, l’inflammation peut évoluer vers un abcès (risque de péritonite !), s’étendre au colon – ce qu’on appelle une sigmoïdite – et/ou entraîner une perforation intestinale. Dans les trois cas, il s’agit d’ urgences médico-chirurgicales.

2 – Les examens

En l’absence de symptômes particuliers, et de troubles digestifs, l’examen couramment pratiqué est la coloscopie. Grâce une mini-caméra sur tube optique, le médecin observe l’intérieur du côlon et peut ainsi noter la présence de diverticules.

En phase aiguë, la coloscopie n’est généralement pas effectuée en raison des risques de perforation digestive. Les médecins utilisent dans ce cas le scanner, éventuellement complété par une radiographie du tube digestif rendu visible par un produit radio-opaque.
Une prise de sang est également effectuée.

Diverticulite : Les traitements

1 – Les traitements aigus

En cas de symptômes aigus révélant une diverticulite, une hospitalisation peut être nécessaire pour effectuer des examens complémentaires et prendre en charge la maladie. Le traitement de première intention est d’abord médical avec des antibiotiques en perfusion, une diète alimentaire – pour mettre l’intestin au repos – et des antispasmodiques. La plupart du temps ce traitement médical suffit.

Mais il arrive qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire. Celle-ci consiste en une résection d’une partie du côlon, en particulier lorsqu’une complication ( hémorragie, péritonite) survient.

Lorsque les douleurs et les symptômes, associés à une diverticulose, sont moins importants, une simple adaptation de l’alimentation suffit. Il s’agit alors le plus souvent d’une irritation locale d’un diverticule, plus qu’une infection à proprement parler.
En cas de douleurs engendrées par un diverticule, on conseille ainsi un régime dit “blanc”, avec riz et pain blanc. Par ailleurs, la prise d’anti-inflammatoires (AINS) est déconseillée.

Au moindre doute, si les symptômes s’aggravent, l’avis d’un médecin est indispensable.

2 – La prévention

Une fois soignée, la diverticulite récidive dans un tiers des cas. Il n’y a pas de preuve qu’un régime quelconque réduise le risque de récidive. Les médicaments anti-inflammatoires doivent être évités. L’obésité doit être combattue, l’exercice physique encouragé.

Pour prévenir une diverticulose, il n’y a pas de traitement à proprement parler, mais des conseils hygiéno-diététiques : une alimentation riche en fibres et particulièrement en son (pain complet ou son en graines).

Diverticulite : Sources et notes

– Pariente, A. Diverticules du côlon. EMC – AKOS (Traité de Médecine) 2014;9(3):1-3.

– Loiseau D et coll. Diverticulite sigmoïdienne,Gastroentérologie Clinique et Biologique, Volume 29, Issues 8–9, August 2005, Pages 809–816.

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