La contraception masculine… on n’en parle pas trop, et pourtant.
Si pour les femmes, la pilule contraceptive est arrivée “officiellement”, en France, en 1967 (permettant une évolution des moeurs et une réelle avancée pour les femmes), la contraception masculine sous la forme de comprimé ou de patch, n’est pas encore d’actualité. En fait, les solutions proposées pour la contraception masculine sont peu nombreuses…
Aujourd’hui, la contraception reste malheureusement avant tout une affaire réservée aux femmes. Pourtant, les hommes ont également le pouvoir de maîtriser les naissances avec plusieurs méthodes comme les préservatifs et la vasectomie. Focus sur ses deux méthodes de type mécanique, et sur les avancées de la pilule masculine.
Le préservatif
C’est un moyen de contraception masculine efficace et qui protège également contre les maladies sexuellement transmissibles (ou infections sexuellement transmissibles), à condition que le préservatif soit utilisé au début de chaque rapport sexuel et qu’il soit placé correctement. Ce point est important, car en plus du VIH (virus du sida), vous pouvez également contracter d’autres germes à l’origine de maladies sexuellement transmissibles, comme l’hépatite B. Il faut donc être tout le temps très vigilant.
La contraception masculine : La vasectomie
Autorisée en 1999, la vasectomie ou stérilisation masculine (que l’on pourrait qualifier de contraception masculine définitive) est une opération chirurgicale qui se fait généralement sous anesthésie locale. Elle consiste à sectionner ou à obstruer les deux canaux déférents relayant les testicules à l’urètre, afin d’empêcher le passage des spermatozoïdes. L’éjaculat est donc infertile.
Cette méthode est considérée comme définitive. Il est préférable de prendre cette décision après avoir mûrement réfléchi… La loi prévoit un délai de 4 mois de réflexion, avant d’effectuer cette intervention. Par ailleurs, le chirurgien demande au futur opéré de signer un accord avant l’opération.
Cependant, si l’homme tient à changer d’avis même s’il a subi une vasectomie, on peut proposer une vasevasectomie. Cette intervention, éventuellement envisageable, consiste à reperméabiliser les canaux. Toutefois, cette opération n’est pas toujours faisable et les échecs restent nombreux.
Rappelons que cette solution de contraception masculine définitive est peu appliquée en France, et elle n’intervient pas sur la libido, ni sur les capacités sexuelles de l’homme.
Les méthodes hormonales
Aujourd’hui, des produits contenant de la testostérone sont présents sur le marché. Ils peuvent être pris en ajoutant un comprimé progestatif dans le but d’une contraception.
Le comprimé de progestérone bloque la production de spermatozoïdes (la spermatogenèse) et arrête les effets androgènes. Il est pris avec de la testostérone (dose de compensation), essentielle au maintien des caractéristiques viriles. Il est possible de prendre de la testostérone par injection, sous forme de gel ou de patch.
L’efficacité de cette solution n’est possible qu’après plusieurs jours de traitement, il faut attendre que l’on ait une action sur la fabrication des spermatozoïdes.
Et quand on arrête un tel traitement, il faut attendre 10 semaines pour que le sperme redevienne fertile (contenant des spermatozoïdes).
Voilà pour la théorie, car en pratique, cette contraception masculine n’est pas utilisée, et n’est pas autorisée.
Cette contraception masculine par hormones engendre plusieurs inconvénients comme la baisse de la libido, une pilosité plus importante et de l’ acné dans certains cas. Une surveillance s’impose, car la prise de testostérone peut augmenter le risque de cancer de la prostate.
La contraception masculine : Et la pilule, c’est pour quand ?
Pour développer une contraception masculine, plusieurs études sont en cours pour mettre au point une pilule sous forme de comprimé dans laquelle on retrouve de la progestérone et de la testostérone. Un tel contraceptif est difficile à mette en place pour de nombreuses raisons. Les testicules ont une fonction double : production de spermatozoïdes et des hormones masculines (androgènes), responsables des caractéristiques viriles.
Pour que ce contraceptif masculin soit efficace, la production de cellules sexuelles (spermatogénèse) doit être arrêtée, et non celle des hormones masculines (effets androgènes). De plus, la fertilité masculine (provisoire) suppose de bloquer des millions de spermatozoïdes. Par ailleurs, la libido ne doit pas être diminuée et les performances sexuelles ne doivent également pas être réduites. Autre problème : la testostérone, prise par voie orale (comprimé), est systématiquement détruite par le foie.
En plus de ces éléments biologiques et biochimiques, la contraception masculine sous forme de comprimés, a des impératifs psychologiques et comportementaux auxquels les hommes devront s’astreindre.
Dernièrement, d’autres méthodes de contraception masculine font ou ont fait l’objet de recherches particulières : avec l’utilisation d’un implant ou encore d’ultra-sons.
Auteurs : Margaret François et Dr Nicolas Evrard.