Chant prénatal

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Années 70… Marie-Louise Aucher, cantatrice et professeur de chant, utilise le chant comme technique de mieux-être. Les bases de la psychophonie sont posées. Et pourquoi ne pas appliquer cette idée au bébé à venir ?

Encouragée par sa rencontre avec le Dr Leboyer (« Le bébé est une personne », c’est lui), la cantatrice propose à des femmes enceintes de venir chanter, une fois par semaine. Chantal Verdière, sage-femme enthousiasmée par l’idée, expérimente en maternité les bienfaits du chant chez les femmes enceintes. Ainsi est né le chant prénatal, véritable « plus » pour la préparation à la naissance, aussi bien sur le plan physique qu’affectif.

Objectif bien-être

Les séances de chant prénatal comportent des techniques d’éveil corporel, des vocalises, l’apprentissage d’un répertoire de chansons, un travail sur les sons graves. Le rôle du papa est également abordé, tout comme l’après accouchement, à travers les techniques de portage, le balancement et le bercement.

La vocation du chant prénatal n’est pas d’apprendre à chanter, mais de se faire du bien, tout simplement… et dans la bonne humeur ! Enceinte ou non, chanter permet de libérer les tensions et les émotions, tout en apportant énergie et bonnes ondes.

Le chant, même s’il se limite à de simples vocalises, permet en effet au corps de lâcher prise, notamment au niveau de la ceinture abdominale. C’est particulièrement le cas des sons graves, lesquels agissent sur le bas du corps et ont un effet relaxant, à l’inverse des sons aigus qui se concentrent sur le haut du corps et ont davantage un effet dynamisant, explique Marie-Anne Sévin, présidente de l’Association Française de Chant Prénatal.

Une pratique bien accueillie

Une maman qui pousse des sons graves lors de son accouchement… cela peut surprendre si l’équipe obstétricale n’est pas au courant des souhaits des parents, et pire, ignore tout du chant prénatal, ce qui arrive, heureusement, de moins en moins souvent…

Le chant prénatal est généralement bien accueilli, dans la limite où il ne gêne pas le protocole médical, rassure Marie-Anne Sévin. Certaines sage-femmes y sont d’ailleurs formées.

L’idéal est bien entendu de prévenir l’équipe obstétricale de son projet de naissance, ce qui vaut par ailleurs pour tout souhait particulier quant au déroulement de l’accouchement (musique, position spéciale…).

Auteur : Dr Nicolas Evrard.
Merci à Marie-Anne Sévin, musicienne-enseignante formée au Chant Prénatal Psychophonie Chantal Verdière, Présidente de l’Association Française de Chant Prénatal.

Chant prénatal : une question de souffle et de posture

La préparation physique et médicale auprès d’une sage-femme est essentielle, rappelle Marie-Anne Sévin. Le chant prénatal est un complément, un « plus » à la préparation classique qui reste primordiale pour bien connaître le déroulement de l’accouchement. Ainsi, le chant prénatal est davantage une « préparation à l’accueil à la vie », pour emprunter la définition de Marie-Anne.

Sur le plan physique, le chant amène naturellement à un meilleur contrôle du souffle. Avec bébé qui grandit de jour en jour, la respiration abdominale devient de plus en plus difficile. Or en chantant, on fait davantage appel à une respiration de type costal – une respiration large, ouverte vers les côtes – qui permet d’atténuer ce sentiment d’oppression pouvant grandir en même temps que le bébé.

Chanter nous pousse, spontanément, à trouver d’autres ressources respiratoires, explique Marie-Anne. Pour bien chanter, il faut en effet que le corps soi bien positionné, souple ; les abdominaux sont sollicités, tout comme le bassin. Le chant contribue ainsi à un meilleur ancrage dans le sol, et donc un meilleur soutien périnéal, ajoute-t-elle.

Communiquer avec bébé

Si l’oreille du foetus n’atteint sa maturité qu’aux environs du 5ème mois, le bébé peut percevoir, bien avant, les sons à travers la peau, notamment grâce aux vibrations du liquide amniotique, créant ainsi un « massage sonore ». Le bébé est particulièrement sensible, outre la parole de sa maman qu’il perçoit de « l’intérieur », aux sons graves. Avis donc aux futurs papas !

Chant prénatal : les sons de l’accouchement

Les séances de chant prénatal comportent un volet plus spécifiquement consacré à la naissance.

Durant l’accouchement, la future maman peut utiliser des sons spécifiques, graves, afin de se détendre. L’émission d’un son grave nécessite en effet une relaxation maximum. De plus, ces sons agissent au niveau du petit bassin, où se situe justement le bébé.

Par ailleurs, les sons sont un bon moyen de matérialiser la concentration sur les contractions. Et l’idéal, c’est lorsque ce chant se pratique à deux, avec le papa qui continuera le son, prenant le relais pendant la contraction. Les vocalises plus puissantes sont quant à elle réservées à la poussée.

Le bébé enfin né, il pourra être accueilli par une « chanson de bienvenue ».

Quand et où pratiquer le chant prénatal ?

Les séances de chant prénatal sont animées par des sage-femmes formées au chant prénatal, des artistes enseignantes, des musiciennes.

Quand commencer ? Quand vous prend l’envie de chanter tout simplement ! De manière générale, les futures mamans commencent autour du 4ème mois de grossesse. On peut poursuivre les séances après l’accouchement, avec bébé, jusqu’à ses 3 mois ; c’est en effet un réel plaisir pour les mamans de se retrouver pour chanter après la naissance du bébé, partager leur expérience…

Aucune connaissance musicale préalable n’est nécessaire. Le papa est bien sûr le bienvenu aux séances.

À noter : si elle est incluse dans une séance de préparation à l’accouchement avec une sage-femme, la séance de chant prénatal peut être prise en charge par l’ Assurance Maladie.

Nos bonnes adresses : 
L’Association Française de Chant Prénatal Musique & Petite Enfance : http://www.chantprenatal.com

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