Ce qu’une douleur au pied peut révéler

Ce qu'une douleur au pied peut révélerPin
Une douleur au pied peut se manifester sous différentes formes et à différents endroits, par exemple à l’origine des orteils, sur la voûte plantaire, ou encore au talon.
Souvent la douleur au pied se manifeste en marchant ou en étant tout simplement debout. Bien entendu, les caractères de cette douleur dépendent de la cause de ce mal au pied. Le pied est constitué de trois parties : tarse, métatarse et orteils. De nombreuses articulations plus ou moins importantes – par exemple l’articulation supérieure et inférieure de la cheville et les articulations entre les orteils – permettent la mobilité du pied.
Le pied contient aussi de nombreux muscles, tendons, ligaments, nerfs et vaisseaux sanguins. Une douleur qui se manifeste au moment de poser le pied par terre peut être due à une maladie ou une blessure d’un de ces éléments. Souvent, ce sont des accidents (par exemple, une entorse) ou des problèmes de surcharge qui sont à l’origine d’une douleur au pied.
D’autres facteurs peuvent contribuer à la douleur au pied :
Des cors ou des ampoules dus à des chaussures inadaptées
Une infection de la peau, comme une mycose du pied
Une maladie rhumatismale (rhumatisme inflammatoire engendrant des douleurs aux talons).
Les douleurs peuvent se manifester au moment de poser le pied, de dérouler le pas, mais aussi au repos. La douleur au repos signe l’inflammation. Le mal de pied peut se manifester de façon soudaine et aiguë (par exemple, en cas d’une déchirure ligamentaire), ou se développer de manière sourde et progressive. Parfois, le pied peut être enflé et chaud, ce qui indique le plus souvent une inflammation du pied. Lorsque des nerfs ou des muscles sont touchés, la douleur peut dépasser la zone du pied, et être accompagnée de troubles de la sensibilité et de paralysies.
Attention aux personnes diabétiques qui doivent être très vigilantes, en raison des lésions nerveuses liées au diabète atteignant surtout les extrémités (pieds). Ces personnes ne ressentent pas forcément de douleurs quand un problème survient. Ce qui peut avoir des conséquences graves (infection profonde, nécrose des membres inférieurs, etc.)

Douleur au pied : les causes

Les causes d’un mal au pied sont très diverses. En cas de légère douleur au pied, le problème provient souvent de chaussures inadaptées et trop serrées. Celles-ci provoquent des problèmes de surcharge avec des points de compression et parfois la survenue d’ampoules. Cela peut souvent entraîner des cors, voire des escarres aux pieds.

Parmi les causes courantes : un ongle d’orteil incarné, à la base inoffensif, ou une mycose du pied, qui peuvent devenir douloureux.

Les causes suivantes peuvent également provoquer une douleur au pied :

1) Une blessure ou un traumatisme.

  • Une entorse du pied, pouvant provoquer des blessures de ligaments (par exemple, une déchirure du ligament externe au niveau de la cheville)
  • Des tensions, douleurs et blessures musculaires
  • Une blessure d’un tendon (par exemple, une déchirure du tendon d’Achille)
  • Une fracture de l’os (par exemple, une fracture de la cheville ou d’un métatarse)

2) Une inflammation d’origine articulaire (arthrite) tendineuse (tendinite) ou de l’ os (périostite).

3) Une déformation du pied ou de certains orteils :

Un pied plat, un pied en crochet, un orteil en marteau ou un orteil en griffe, un pied creux, un hallux valgus, un pied falciforme, un pied arrondi, un pied étalé, un pied plat valgus, un pied bot.

3) Des problèmes liés aux nerfs, à la peau, aux articulations, au métabolisme, ou même aux vaisseaux… peuvent également causer une douleur au pied :

  • Un accès de goutte (surtout le gros orteil est concerné)
  • Une usure d’une ou plusieurs articulations (arthrose) situées au pied
  • Un rhumatisme articulaire (spondylarthrite ankylosante engendrant parfois des douleurs aux talons),
  • Une aponévrosite plantaire (fasciite plantaire ou épine calcanienne),
  • Un syndrome de rétrécissement, comme le syndrome du canal tarsien (rétrécissement du nerf du tibia provoquant des douleurs et des troubles sensoriels à l’intérieur de la cheville),
  • Une maladie du système nerveux avec des lésions nerveuses (comme une polyneuropathie),
  • Une maladie de la peau au niveau du pied, par exemple un psoriasis,
  • Une tumeur (par exemple, un cancer des os),
  • Une ostéoporose,
  • Un trouble de la circulation sanguine (par exemple artériosclérose),
  • Un caillot formé dans un vaisseau situé dans la jambe, comme une artériopathie oblitérante (ou artérite) des Membres inférieurs (dite AOMI)

Douleur au pied : le diagnostic

En cas de douleur au pied, il est important de poser un diagnostic précis. Certes, la douleur peut disparaître toute seule avec le temps (lorsqu’elle est due à un problème de surcharge temporaire notamment). Mais si la douleur persiste, il est conseillé de consulter un médecin, surtout si la cheville est enflée, enflammée et chaude, ou encore si le pied ou la cheville a subi un traumatisme.

Le médecin essaie alors d’obtenir un maximum d’indications sur la cause de ce mal au pied, afin d’établir un diagnostic. Il vous demande de décrire à quel point précis, depuis quand et dans quelles circonstances la douleur se manifeste : accident (entorse), activité physique intense… Il est aussi important de lui indiquer d’éventuels antécédents (arthrose) et douleurs survenues à d’autres endroits du corps.

Ensuite, le médecin examine le pied et teste la mobilité du pied et des articulations. Il vérifie si la cheville est gonflée, et si un liquide s’est éventuellement accumulé à intérieur (épanchement articulaire). Il est très important de savoir si la mobilité du pied est limitée.

Dans certains cas, une radiographie peut aider à poser un diagnostic, par exemple pour confirmer qu’existe une éventuelle fracture osseuse, pour envisager une déchirure ligamentaire, ou encore pour diagnostiquer une arthrose localisée au pied.

Selon la cause présumée de la douleur, d’autres examens peuvent être nécessaires afin d’étayer le diagnostic :

  • Un examen sanguin (par exemple, pour analyser les paramètres inflammatoires),
  • Une échographie pour visualiser certaines parties de la cheville ou du pied.
  • Une IRM (imagerie par résonance magnétique) ou un scanner.
  • Des examens électrophysiologiques, par exemple EMG, avec vitesse de conduction nerveuse, à la recherche d’une neuropathie ou de nerfs endommagés,
  • Une ponction articulaire (en cas de fort épanchement articulaire).

Douleur au pied : les traitements

Le choix des traitements dépend de l’origine de la douleur. Même si des douleurs aiguës causées par des chaussures inadaptées ou de surcharges, peuvent disparaître toutes seules (ou en changeant de chaussage), il peut être nécessaire d’immobiliser ou de stabiliser le pied, par exemple par des bandages (seuls ou avec une pommade), une orthèse, une attelle plâtrée…

Les traitements médicamenteux

Des médicaments anti-douleurs ou anti-inflammatoires (par exemple, acide acétylsalicylique, diclofénac) disponibles surtout sous forme de comprimé ou de pommade, peuvent soulager la douleur au pied.

Les traitements chirurgicaux

Dans certains cas, même si l’on préfère éviter une intervention chirurgicale, un traitement médical risque d’être insuffisant, et il faudra opérer. Par exemple : en cas de syndrome de compression canalaire, le chirurgien va essayer de soulager les nerfs, muscles et vaisseaux sanguins compressés en créant plus d’espace dans les tissus environnants.

L’intervention chirurgicale peut également être une solution dans le cas d’une fasciite plantaire (communément appelée épine calcanéenne) très douloureuse, et si les anti-inflammatoires ou une injection locale de cortisone n’est pas efficace. En cas de lésion d’une articulation, les médecins vont limiter l’importance de l’intervention chirurgicale dans la mesure du possible, par exemple, en ayant recours à une arthroscopie. Ainsi, une opération sur un hallux valgus s’avère moins traumatisante aujourd’hui, qu’autrefois.

La rééducation

A noter que d’autres traitements souvent liés à la rééducation fonctionnelle, peuvent éventuellement être proposés en complément de médicaments, ou d’une opération chirurgicale :

  • Kinésithérapie (physiothérapie),
  • Traitement thermique (par le chaud ou par le froid),
  • Exercices musculaires (renforcement et étirement),
  • Mouvements et activités sportives « douces pour les articulations » (par exemple natation),
  • Hydro- et balnéothérapie,
  • Thérapie par ultrasons,

Les aides orthopédiques

Les dispositifs orthopédiques peuvent être nécessaire, pour ménager le pied : bandage, attelle, talonnette en cas de fasciite, béquille.
On peut également être amené, selon la cause, à soulager la douleur soit par le froid, soit par le chaud.Dans tous les cas, il est bien sûr indispensable de consulter un médecin (urgentiste, médecin généraliste, rhumatologue, chirurgien orthopédiste) afin de bénéficier du traitement adéquat.

En fonction de la cause de la douleur au pied, l’avis d’un podologue peut aider fortement.

Enfin, veillez toujours à porter des chaussures adaptées pour ne pas comprimer vos pieds. Notamment, lors de la pratique d’un sport ou en randonnée, vous devez porter des chaussures qui protègent bien vos chevilles des entorses. Le bon choix de chaussures permet d’éviter des blessures, des malpositions et, de ce fait, une douleur au pied.

Douleur au pied : sources et notes

Auteurs : Dr Nicolas Evrard, Dorothée Gebele.

Sources :

– Pschyrembel : Klinisches Wörterbuch. 265. Auflage, de Gruyter, Berlin 2014

– Site de la Société Française de Rhumatologie, 2015.

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