Le cancer du rectum est une tumeur cancéreuse qui se développe à partir de la paroi interne du rectum. Le plus souvent, il provient d’une tumeur bénigne, appelée polype adénomateux qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse.
Le cancer du rectum est souvent découvert tardivement malgré l’accès facile de cette cavité. Les signes d’appel sont assez spécifiques :
- perte de sang rouge dans les selles (rectorragies),
- fausses envies d’aller à la selle associées à une …
- sensation douloureuse anale (ténesme) ou abdominale (épreinte).
- faux besoins.
Avec près de 15 000 nouveaux cas par an, le cancer du rectum compte parmi les plus fréquents en France. Le diagnostic repose sur le toucher rectal et la réalisation d’une rectoscopie avec biopsies.
Le choix du traitement est adapté à chaque situation, en fonction de l’extension de la tumeur, de l’état de santé général du patient, etc. Et la décision thérapeutique se fait entre les différents médecins spécialistes, avec l’accord du patient.
Le traitement du cancer du rectum consiste en une résection chirurgicale du rectum, et éventuellement de l’anus lorsqu’il est atteint. En dehors de quelques cas particuliers, la chirurgie est précédée d’une radiochimiothérapie. Une colostomie (anus artificiel) temporaire ou définitive est mis en place. Le taux de survie globale à dix ans après le traitement du cancer du rectum est de 60 à 70 % tous les stades confondus.
En cas de cancer du rectum métastatique, le traitement repose le plus souvent sur l’administration d’une chimiothérapie systémique.
Cancer du rectum : les causes
Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent en France.
Le cancer du rectum, plus précisément, représente près de 40% des nouveaux cas de cancer colo-rectal. Il existe une prédominance masculine avec un sex-ratio compris entre 1,5 et 2. La maladie survient après la quarantaine, avec un pic de fréquence entre 50 et 60 ans.
Les causes du cancer du rectum sont multifactorielles, à la fois génétiques et environnementales.
Le facteur héréditaire
Certaines affections héréditaires exposent à un risque accru de cancer colorectal. C’est le cas de la polypose adénomateuse familiale (PAF) et du syndrome de Lynch. À côté de ces formes héréditaires, il est admis que près de 25 % des cancers du rectum surviennent dans un contexte familial à risque sans qu’une anomalie génétique n’ait été mise en cause.
Les facteurs environnementaux
Les causes environnementales du cancer du rectum sont aujourd’hui débattues. La consommation de toxiques (alcool, tabac) et l’hygiène alimentaire pourraient avoir une influence sur l’apparition d’un cancer du rectum, mais celle-ci n’a pas encore été prouvée. Plus précisément, il semblerait que la consommation régulière de thé, de café, de viande rouge soit un facteur favorisant du cancer du rectum. Et qu’un régime riche en fibres, et en poissons, réduirait ce risque. Mais ces hypothèses sont actuellement controversées.
Enfin, la prise prolongée d’aspirine (ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens) réduit le risque de cancer colorectal avec un bénéfice constaté si l’observance du traitement a été de plus de dix ans avec des doses d’au moins 300 mg/j (ce traitement doit impérativement se faire sous contrôle médical, car il existe des risques à la prise prolongée d’aspirine).
Enfin, autre cause ou plus exactement facteur favorisant : la rectocolite hémorragique est une maladie inflammatoire du gros intestin et du rectum dont les lésions peuvent se cancériser.
Cancer du rectum : les symptômes
Le cancer du rectum se manifeste dans un premier temps par des symptômes digestifs, et plus particulièrement par un trouble du transit, de l’exonération, et des saignements dans les selles.
Le patient souffre d’une constipation ou à l’inverse de diarrhée voire d’une alternance de diarrhée-constipation.
Les difficultés d’exonération varient selon l’emplacement de la tumeur. Quant aux saignements, on parle de rectorragies, c’est-à-dire de sang rouge ou de glaires recouvrant les selles ou visible sur le papier toilettes en fin d’exonération.
D’autres symptômes doivent également faire suspecter un cancer du rectum. Notamment :
- les douleurs rectales,
- des tensions douloureuses,
- des sensations de faux besoins.
Les ténesmes se définissent par une fausse envie d’aller à la selle associée à une tension rectale douloureuse, tandis que les épreintes s’associent à une douleur abdominale.
Des douleurs du petit bassin, une pesanteur, des tiraillements, des troubles urinaires, des difficultés pour uriner sont d’autres symptômes qui évoquent une pathologie des organes voisins du rectum dans le petit bassin.
Face à de tels symptômes, le médecin devra réaliser un toucher rectal. Celui-ci lui permettra, en général, de sentir l’éventuelle tumeur du rectum, et d’évaluer grossièrement sa taille et son extension. Le doigtier pourra ramener du sang, et indiquer la présence d’une lésion rectale.
Cancer du rectum : les traitements
Avant d’envisager tout traitement chirurgical, une rectoscopie sera demandée pour faire le diagnostic de la tumeur et évaluer son extension par rapport à la marge de l’anus.
Une fois le diagnostic de cancer du rectum confirmé, il faut faire un bilan d’extension de la tumeur. Ce bilan sera effectué grâce aux examens radiologiques classiques : IRM et scanner. Ces derniers permettent d’évaluer l’extension loco-régionale, notamment l’atteinte des organes de voisinage (prostate, urètre, vessie, uretère, vagin, utérus), le retentissement rénal ; et d’évaluer l’atteinte des ganglions qui drainent la tumeur. Et enfin, de rechercher des métastases à distance.
Le traitement du cancer du rectum est l’ablation chirurgicale du rectum.
Si la tumeur n’atteint pas l’anus, le rectum seul sera enlevé et le sphincter anal sera respecté. Une colostomie abdominale temporaire sera mise en place. Une colostomie est un anus artificiel : le colon est abouché à la peau de l’abdomen et une poche est mise en place pour recueillir les selles. Quelques temps après, une anastomose recto-anale sera réalisée, c’est-à-dire que la continuité entre le colon et l’anus sera rétablie.
Si la tumeur atteint la marge anale, l’anus sera enlevé avec le rectum, et la colostomie sera définitive. La tumeur et l’ensemble des tissus retirés pendant l’opération doivent faire l’objet d’un examen anatomopathologique en laboratoire. Cet examen permet de préciser l’étendue du cancer et de décider si un autre traitement est nécessaire après la chirurgie.
La radiothérapie est souvent associée au traitement chirurgical du cancer du rectum, le plus souvent avant l’opération, afin de réduire la taille de la tumeur. En fonction de l’extension de la tumeur, une chimiothérapie pourra la compléter.
Pour les petits cancers du rectum, la radiothérapie locale peut être suffisante pour faire disparaître la tumeur.
Cancer du rectum : Sources et notes
– A. Brouquet, C. Penna. Cancers du rectum, AKOS (Traité de Médecine).
– Cancer du rectum : les points clés, www.e-cancer.fr (consulté en 2014).
– Les traitements du cancer du rectum, Cancer Info, juillet 2010.