Le cancer du col de l’utérus a heureusement diminué ces dernières années. Cependant, malgré les frottis et la possibilité de se faire vacciner contre le virus responsable de ce cancer, cette maladie n’a pas disparu !
Le col de l’utérus se situe entre le corps utérin et le vagin ; il est formé par une paroi épaisse autour d’un orifice qui s’appelle le canal cervical. Le col met en communication le vagin avec l’intérieur de l’utérus : c’est par là que passent les spermatozoïdes pour aller éventuellement féconder un ovule.
Au cours de la vie génitale de la femme, le col de l’utérus est soumis en permanence aux variations hormonales (cycles menstruels, grossesse, ménopause).
Le col de l’utérus est dans le vagin en contact avec l’extérieur et donc éventuellement soumis à des agressions diverses en particulier les virus des maladies sexuellement transmissibles (MST) qui sont responsables d’une partie des cancers du col.
Le cancer du col utérin est dû à un virus qui va intervenir sur la muqueuse utérine avec au pire pour conséquence une cancérisation locale.
Heureusement, il est possible d’intervenir assez tôt dans ce processus, en évitant la contamination par ce virus, mais aussi en détectant assez tôt des lésions pré-cancéreuses.
Cancer du col de l’utérus : les causes
Le col de l’utérus est normalement recouvert d’une muqueuse rose et lisse. Il arrive que la muqueuse présente des lésions qu’il est nécessaire de diagnostiquer et traiter car il peut arriver qu’elles se transforment en cancer.
Une cause virale
Le cancer du col de l’utérus se développe à partir d’une infection à papillomavirus (HPV). Seuls certains types de HPV peuvent être à l’origine de ce cancer. Et si beaucoup de jeunes femmes contractent ce virus… heureusement nombreuses sont celles qui vont s’en débarrasser naturellement. Mais il arrive que chez certaines femmes, ce virus entraîne des lésions sur la muqueuse du col et qu’au final un cancer survienne.
Pour qu’un cancer de l’utérus se développe, il faut attendre de nombreuses après la contraction du virus HPV en cause. A noter qu’il existe des tests permettant d’identifier la présence ou non d’un virus HPV sur le col de l’utérus.
D’autres virus HPV sont responsables de la survenue de condylomes génitaux (verrues génitales).
D’autres facteurs
A noter qu’il existe des facteurs favorisant la survenue d’un cancer du col de l’utérus :
- plusieurs grossesses,
- la précocité des rapports sexuels,
- les partenaires multiples,
- le tabagisme sont les plus connus.
Cancer du col de l’utérus : Les symptômes
Le cancer du col de l’utérus se développe sournoisement. Le cancer du col de l’utérus n’a pas de raison de se manifester au début de son développement, il peut exister des leucorrhées (pertes blanches), une dyspareunie (c’est une douleur qui apparaît au moment des rapports sexuels), puis des métrorragies (pertes de sang entre les règles) spontanées ou au moment des rapports sexuels…
La plupart du temps, le cancer du col est découvert à l’occasion d’un frottis de dépistage. Le gynécologue, en consultation, examine le col de l’utérus en utilisant un speculum. Il ne voit que la partie externe du col, celle qui est dans le vagin : c’est l’exocol. Le médecin va réaliser un frottis.
Les frottis de dépistage
Ils doivent être périodiques, tous les trois ans, dès l’âge de 25 ans jusqu’à l’âge de 65 ans. Les deux premiers frottis doivent être effectués à un an d’intervalle, puis tous les trois ans si ces deux premiers frottis sont normaux. Voilà pour les recommandations “officielles”, mais beaucoup de médecins généralistes et gynécologues préfèrent effectuer un frottis une fois par an, pour éviter tout risque qu’un cancer ne se développe entre temps.
Même si le col est apparemment sain, le médecin pratique un frottis. C’est un examen extrêmement simple : il consiste à prélever des cellules sur le col de l’utérus avec un petit bâtonnet.
S’il existe une lésion, il peut éventuellement faire une coloration avant le prélèvement pour mieux en voir les limites. Le prélèvement est mis sur une lame ou dans un flacon et ensuite envoyé dans un laboratoire d’anatomo-pathologie pour étudier les cellules prélevées.
Les résultats du frottis s’avèrent anormal, ce qui nécessite d’effectuer d’autres examens.
Quand un frottis est anormal, il faut faire une biopsie
Quand des cellules cervicales sont anormales, il est nécessaire de faire une biopsie de la lésion suspecte : c’est le prélèvement d’un petit morceau de tissu cervical.
La biopsie permet de connaître le type de cellules atteintes. La biopsie permet aussi de connaître la profondeur de l’atteinte de la muqueuse par une tumeur : il existe sous les cellules de la muqueuse une ligne qui s’appelle la membrane basale : si les cellules cancéreuses ne dépassent pas la membrane basale, la tumeur reste donc très superficielle, on parle de “cancer in situ” ; si la membrane basale est franchie, le cancer est “invasif” : le traitement sera différent.
Bilan d’extension
Quand le diagnostic de cancer est fait, quelle que soit la taille de la tumeur, il faut rechercher une extension éventuelle de la tumeur ou un retentissement sur la fonction des organes de voisinage: le corps de l’utérus, le vagin, la vessie, les uretères, les reins, le rectum, une extension aux ganglions lymphatiques ; voire une recherche de métastases à distance qui sont tardives dans ce cancer.
Cancer du col de l’utérus : les traitements
Le traitement du cancer du col de l’utérus sera différent selon l’extension de la tumeur cancéreuse.
S’il s’agit d’un cancer localisé (in situ), la cryothérapie ou le laser seront probablement suffisants.
Si la tumeur est plus grosse, il faudra parfois être plus agressif et effectuer une conisation pour bien enlever toute la partie malade (la partie ôtée aura la forme d’un cône). Parfois, il sera nécessaire d’enlever tout le col.
Chez une femme jeune, la surveillance d’une éventuelle grossesse sera particulière.
A partir d’un certain âge, si la patiente ne souhaite plus d’enfant et donne son accord, une hystérectomie totale (ablation de l’utérus : corps + col), sera pratiquée.
Si la patiente est ménopausée, une hystérectomie élargie (utérus + ovaires) peut être proposée.
Il est parfois utile de faire une chimiothérapie complémentaire ou une radiothérapie soit avant la chirurgie pour diminuer une grosse tumeur qui sera opérée plus facilement par la suite. Soit après l’opération chirurgicale.
La prévention
Les cancers du col de l’utérus se développent à partir de virus ; alors la protection contre les maladies sexuellement transmissibles grâce aux préservatifs lors de rapports sexuels diminuera le risque d’apparition de ces cancers. Si la femme a une vie sexuelle avec des partenaires non réguliers, il lui est impérativement nécessaire de se protéger avec des préservatifs lors de rapports sexuels.
On dispose aussi d’un vaccin qui nécessite trois injections. Il protège contre les infections à certains papillomavirus. L’idéal est de vacciner la jeune fille avant les premiers rapports sexuels. Ce traitement préventif est recommandé chez les jeunes filles de 11 à 19 ans.
Ce vaccin réduit fortement (mais pas totalement) le risque de cancer du col… Aussi, un dépistage systématique périodique des cancers du col de l’utérus par les frottis reste indispensable. Il l’est d’autant plus chez les femmes non vaccinées.
Ce dépistage permet de détecter d’éventuelles lésions “suspectes” ou des petits cancers totalement asymptomatiques : ces cancers découverts tôt dans leur développement sont traités simplement sans chirurgie lourde et guéris le plus souvent.
Aussi toutes les femmes sans exception devraient avoir des frottis cervicaux régulièrement pour pouvoir détecter des lésions “à risque” ou des cancers au tout début de leur développement, il sera ainsi possible de les traiter efficacement sans délai.
Cancer du col de l’utérus : sources et notes
– Dépistage du cancer du col de l’utérus, pratiqué régulièrement, le frottis de dépistage permet de prévenir la cancer du col de l’utérus, Institut National du Cancer, 2007.
– Duport N., Données épidémiologiques sur le cancer du col de l’utérus, Etat des connaissances – actualisation 2008, INVS.
– INCa, 2013.