La thyroïde est constituée de trois types de cellules : les cellules folliculaires, les cellules parafolliculaires, et des cellules non spécialisées qui forment les tissus de soutien.
Dans neuf cas sur dix, le cancer de la thyroïde se développe à partir des cellules folliculaires. Ce cancer peut se présenter sous deux formes : papillaire ou vésiculaire. Le cancer de la thyroïde papillaire est le plus fréquent.
Lorsqu’un nodule (boule au niveau de la thyroïde) ou un goitre (thyroïde augmentée de volume) est détecté, le médecin doit prescrire une échographie associée éventuellement à un prélèvement de cellules de la thyroïde (appelée cytoponction). Cet examen permet de confirmer ou non le diagnostic de cancer.
Le cancer de la thyroïde se traite au moyen de la chirurgie, de l’irathérapie (un traitement à l’iode radioactif) et de l’hormonothérapie. L’association de ces traitements devra être envisagée au cas par cas en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) par les médecins oncologues.
Le cancer de la thyroïde peut être favorisé par différents facteurs comme une exposition aux radiations (antécédent de radiothérapie, proximité d’essais nucléaires, etc.), ou encore une prédisposition génétique, comme une mutation sur le gène RET.
Auteur : Hélène Hodac.
Consultant expert : professeur André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
Cancer de la thyroïde : Les causes
Les causes du cancer de la thyroïde sont, comme de nombreux cancers, multifactorielles, c’est-à-dire à la fois génétiques et environnementales.
Les femmes sont deux à trois fois plus touchées par un cancer de la thyroïde que les hommes, probablement en raison de phénomènes hormonaux qui stimulent la croissance de la thyroïde.
Il arrive exceptionnellement (3 à 5 % des cas) que ce cancer présente une forme familiale. Une mutation sur le gène RET est aujourd’hui mise en cause. Elle favoriserait le développement d’un cancer médullaire de la thyroïde. Pour les autres formes de cancer, aucun marqueur génétique n’a à ce jour été trouvé. Quand on retrouve dans la famille un ou plusieurs antécédent(s) de cancer de la thyroïde, il est recommandé aux proches d’être bien surveillés, voire de se faire dépister (dans le cas d’une mutation génétique identifiée).
L’irradiation pendant l’enfance (y compris du foetus après 3 mois, lors de la grossesse de la mère) aux rayonnements ionisants, constitue à ce jour la seule cause véritablement reconnue de la survenue d’un cancer de la thyroïde. On parle alors de cancer de la thyroïde « radio-induit ». A l’heure actuelle, la majorité des médecins s’accordent sur le fait que ce cancer radio-induit de la thyroïde ne concerne que les enfants qui ont été exposés à une irradiation supérieure à 100 millisievert (mSv).
Il s’agit, par exemple, d’une dose importante faisant suite à un accident nucléaire (type Tchernobyl), à des retombées après un essai nucléaire (comme ce fut le cas aux Îles Marschall), ou à une radiothérapie (utilisée pour le traitement d’un cancer, ou autrefois d’une maladie bénigne comme l’ angiome). On estime qu’après l’âge de 20 ans, le risque est nul.
Cancer de la thyroïde : Les symptômes
Le cancer de la thyroïde est un cancer silencieux, signifiant qu’il évolue initialement sans symptômes visibles.
Il n’altère pas réellement le fonctionnement de la thyroïde, et est donc assez souvent révélé de façon fortuite par la découverte d’un nodule. Celui-ci peut se manifester par une sensation de gêne dans le cou ou d’une petite boule. Plus rarement, le cancer provoque d’autres symptômes : une voix rauque s’il compresse le larynx ou une gêne à avaler ou à respirer si il compresse l’oesophage ou la trachée.
Lorsque ces maigres symptômes ne sont pas visibles, l’échographie de la thyroïde permet, elle, de visualiser ces nodules. Le diagnostic est alors confirmé en réalisant une échographie et une ponction du (ou des) nodule(s) suspect(s).
Cette ponction s’effectue grâce à une très fine aiguille en même temps que le médecin réalise une échographie. Lors de cette ponction, des cellules de la thyroïde sont récupérées et seront analysées en laboratoire (à la recherche de cellules cancéreuses).
Un cancer de la thyroïde peut être encore révélé lors d’une opération de la thyroïde réalisée en raison de la découverte d’un goitre, d’un nodule (volumineux ou d’une hyperthyroïdie.
L’existence de symptômes généraux comme la fatigue, l’amaigrissement, la perte d’appétit sont possibles.
Cancer de la thyroïde : Les traitements
Le traitement du cancer de la thyroïde se fait en plusieurs temps.
En cas de cancer de la thyroïde, on procède d’abord à une ablation chirurgicale de la thyroïde. Quatre à cinq jours d’hospitalisation sont généralement nécessaires.
Puis le patient reçoit un traitement complémentaire par iode radioactif (irathérapie) pour détruire les éventuels reliquats cancéreux thyroïdiens laissés par le chirurgien, ainsi que les éventuelles métastases. Il s’agit d’une gélule à avaler. Ce traitement indolore est effectué dans le cadre d’une nouvelle hospitalisation de trois jours.
Par la suite, pour compenser l’absence de thyroïde, le patient suit à vie un traitement par les hormones thyroïdiennes à des doses un peu supérieures aux besoins. Le dosage du « bon traitement » demande parfois quelques ajustements (par des prises de sang), mais il est important que la THS (l’hormone hypophysaire qui stimule la thyroïde) soit maintenue à des valeurs basses, afin de minorer le risque de récidive et de métastases.
La guérison ou la stabilisation complète d’un cancer de la thyroïde est de 90 %, si ce cancer est détecté et opéré avant 40 ans. Les métastases dans la région du cou (ganglions lymphatiques) sont fréquentes, mais sans gravité sauf lorsqu’elles récidivent, les autres métastases sont rares.
Globalement, on estime que le patient est tiré d’affaire après six mois sans complications, ce qui n’exclut pas une surveillance régulière !
Cancer de la thyroïde : Sources et notes
– Cancer de la thyroïde, Institut National du Cancer, 2014.
– Guide maladie chronique, ALD n° 30, HAS, mai 2010.