Le cancer de la plèvre est une tumeur maligne de la plèvre. Elle fait partie des tumeurs nommées « mésothéliomes », c’est-à-dire des tumeurs qui se développent à partir des tissus membraneux qui tapissent les organes. La plèvre est constituée de 2 feuillets qui entourent chacun des 2 poumons.
Le cancer de la plèvre peut être primitif, le plus souvent dû à une exposition prolongée à l’amiante, dans un cadre professionnel. Il peut aussi être secondaire à un autre cancer : métastase d’un cancer broncho-pulmonaire, d’un cancer du sein, d’un cancer de l’ovaire, entre autres.
Dans la majorité des cas, le diagnostic de cancer de la plèvre n’est posé que tardivement, car les manifestations cliniques sont peu spécifiques ( douleurs thoraciques, épanchement pleural, altération de l’état général), et ne surviennent qu’à un stade avancé. La chimiothérapie à base de sels de platine constitue le traitement standard actuel.
Le cancer de la plèvre est une maladie professionnelle chez les personnes qui ont travaillé sur l’amiante (carrières d’extraction, bâtiment, industrie automobile, etc.). Depuis de nombreuses années, ce type de maladie est régulièrement surveillé. Si un cancer de la plèvre apparaît chez une personne, une enquête professionnelle est effectuée.
Aujourd’hui, il est interdit d’utiliser l’amiante.
Auteurs : Dr MC Bonduelle, Dr Nicolas Evrard et Dr Ada Picard.
Cancer de la plèvre : Les causes
Le cancer de la plèvre est une tumeur maligne qui fait partie des mésothéliomes. Ces tumeurs atteignent principalement la plèvre (90 %) et le péritoine (10 %), c’est-à-dire la membrane qui entoure les intestins.
La cause principale des mésothéliomes pleuraux est l’exposition à l’amiante. Son implication est estimée à 83,2 % chez les hommes et à 38,4 % chez les femmes. Cette exposition à l’amiante qui a pu survenir plusieurs dizaines d’années avant le diagnostic, est principalement d’origine professionnelle, mais elle peut également être environnementale.
La plèvre est une sorte de double membrane qui renferme les poumons. Elle est en effet formée de deux feuillets, le feuillet externe accolé à la paroi thoracique et au diaphragme, le feuillet interne, solidaire des poumons.
Les feuillets ne peuvent pas être séparés. Ils glissent l’un sur l’autre pendant la respiration, ils permettent aux poumons de se gonfler d’air à l’ inspiration et de se vider à l’expiration. Dans certaines circonstances, ils peuvent se désolidariser : par exemple en cas de pneumothorax avec une entrée d’air, ou en cas de pleurésie avec la présence de liquide.
Le cancer de la plèvre peut toucher l’un ou l’autre des feuillets, voire les deux. Il cause la constitution d’une tumeur et une inflammation de la plèvre avec la sécrétion de liquide entre les deux feuillets et la survenue d’un épanchement pleural, c’est une pleurésie.
Cancer de la plèvre : Les symptômes
Les symptômes du cancer de la plèvre sont peu spécifiques. En général, les premiers qui apparaissent sont les symptômes d’une pleurésie.
La pleurésie se manifeste surtout par des douleurs thoraciques et un essoufflement. Le diagnostic d’une pleurésie se fait d’abord grâce à l’auscultation. En effet, du fait de l’épanchement, l’air circule beaucoup moins bien dans le poumon plus ou moins recroquevillé, et le son n’est pas transmis correctement à travers le stéthoscope. C’est ainsi que le médecin pourra noter une abolition des bruits respiratoires normaux et, éventuellement, un frottement pleural.
L’association à des symptômes plus généraux, comme une fatigue chronique, un amaigrissement et une perte d’appétit doit faire suspecter un cancer de la plèvre.
Une radiographie pulmonaire ainsi qu’un scanner confirmeront le diagnostic en montrant un épanchement pleural et le poumon correspondant refoulé, qui se remplira mal lors de l’inspiration.
Il est nécessaire de faire une ponction de ce liquide pleural pour trouver la raison de sa présence. Si la pleurésie est due à un cancer, le laboratoire d’analyses retrouvera des cellules cancéreuses dans le liquide pleural.
Une thoracoscopie sera alors effectuée : une petite caméra est introduite entre les deux feuillets de la plèvre en passant entre deux côtes, le chirurgien examine très attentivement la plèvre, voit la tumeur, évalue sa taille, le nombre de tumeurs, l’atteinte de l’un ou l’autre feuillet et observe la partie thoracique du diaphragme, pratique des biopsies (c’est-à-dire des prélèvements de la tumeur à des fins d’analyse en laboratoire).
Une fibroscopie pulmonaire (c’est l’introduction d’une mini-caméra dans les bronches) pourra être faite pour rechercher un éventuel cancer broncho-pulmonaire associé.
Cancer de la plèvre : Les traitements
Le traitement du cancer de la plèvre est une prise en charge hautement spécialisée. De ce fait, elle doit être discutée dans une réunion de concertation pluridisciplinaire de recours de l’un des centres experts du réseau dédié à ce cancer rare (qui rassemblent plusieurs médecins spécialisés en cancérologie).
Néanmoins, le traitement est réalisé par l’équipe de cancérologie de proximité. La chimiothérapie est le traitement de référence.
Le traitement peut être chirurgical seulement si la tumeur est extirpable. La plèvre sera enlevée avec le poumon ou une partie du poumon correspondant.
Une radiothérapie sera souvent prescrite à la suite de l’intervention.
La chimiothérapie n’est pas dénuée d’effets secondaires comme l’apparition de nausées et de vomissements. Il est possible de les traiter avec des traitements efficaces. Quant à la chute des cheveux, elle n’est pas systématique.
Les médicaments de chimiothérapie sont toxiques pour les cellules cancéreuses, mais aussi pour les « bonnes » cellules. Celles du sang sont sensibles et donc souvent atteintes. Cela entraînent un risque accru d’infections du fait que les globules blancs sont touchés, un risque accru de saignements, du fait de la baisse de plaquettes, et enfin, une anémie et un risque de fatigue accru, consécutifs à la diminution du nombre de globules rouges. Heureusement, il existe des traitements pour lutter contre ces effets secondaires.
Cancer de la plèvre : Sources et notes
– Mésothéliome pleural malin, Guide du parcours de soins, Haute Autorité de Santé, Juillet 2013.
– Amiante et mésothéliome pleural malin, Fiche repère, janvier 2012, Institut National du Cancer.