Bégaiement

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Bégaiement : ces mots qui ne veulent pas sortir

Des mots qui bloquent, une répétition de syllabes, des prolongements de sons : le bégaiement se traduit par des difficultés d’expression orale spontanée… Ces accidents peuvent s’accompagner de mouvements involontaires du visage ou de l’ensemble du corps ou encore de spasmes respiratoires.

Le bégaiement n’est pas une maladie, mais un symptôme. Il peut être le symptôme d’une :

  • pathologie spécifique (Maladie de Parkinson, Maladie d’Alzheimer…), 
  • difficulté neuro-développementale (comme le syndrome de la Tourette), 
  • difficulté psychologique (anxiété, phobie sociale, etc.). 

Ce handicap toucherait environ 1% de la population, avec une nette prédominance masculine, il débute le plus souvent entre 3 et 7 ans, mais concerne également les adultes. Il ne peut malheureusement pas toujours être solutionné, mais peut être amélioré si on intervient précocement.

Certains facteurs génétiques ou environnementaux peuvent favoriser la survenue d’un bégaiement. Pendant le développement psychomoteur de l’enfant, le bégaiement peut s’expliquer par un « blocage » cognitif ou un problème dans la maturation d’une zone très précise du système nerveux central : la zone du langage.

Le bégaiement est accentué par l’émotion, la fatigue, la peur de bégayer ou encore les efforts faits pour le cacher. Le bégaiement n’existe que dans un contexte de communication spontanée et n’est donc pas déclenché par le chant, le théâtre, ou la lecture.

On distingue 3 types de bégaiement. Le bégaiement clonique consiste en la répétition d’une même syllabe ou phonème d’un mot (souvent la première syllabe du premier mot d’une phrase) ; le bégaiement tonique correspond à un blocage dans la prononciation de certains mots, qui entraîne des fortes tensions au niveau des lèvres et de la mâchoire. Il peut exister l’association des 2 précédents : le bégaiement tonico-clonique.

Bégaiement : les causes

Les causes du bégaiement sont souvent peu connues. C’est généralement un ensemble de paramètres qui déclenche ce problème, d’origine psychologique, neurologique et environnementale. 

Les facteurs favorisants la survenue d’un bégaiement pourraient être :

  • physiques (malformations des organes phonatoires, de l’oreille, ou du cerveau),
  • psychologiques (un tempérament anxieux, perfectionniste),
  • environnementales, comme une pression parentale importante vis-à-vis de l’expression orale de l’enfant, ou encore
  • une ambiance familiale conflictuelle.

On peut également identifier des facteurs déclenchants le bégaiement :

  • des événements mal vécus par l’enfant (comme la naissance d’un autre enfant, un changement d’école, un déménagement, la séparation des parents…),
  • un évènement traumatique comme un grave accident ou la mort d’un proche, etc.

Le bégaiement s’accentue quand la personne concernée vit une forte émotion ou un état de stress. Il peut être accompagné de tics, de tensions dans le visage et la mâchoire, de mouvements qui servent à faciliter la prononciation des mots.

Des facteurs de chronicisation peuvent également entretenir le bégaiement comme des reproches, des conseils inadaptés ou, au contraire, de l’indifférence.

Ces comportements ont tendance à faire faire à l’enfant de gros efforts de parole, ce qui entretient paradoxalement son bégaiement. 

Bégaiement : les traitements

Le bégaiement toucherait environ une personne sur 100. Chez les petits enfants jusqu’à trois ans, un bégaiement ne doit pas inquiéter les parents. Si ce problème de phonation continue au-delà de cet âge, il est conseillé de voir un médecin qui pourra ensuite orienter l’enfant vers un orthophoniste pour commencer un traitement.

Un bégaiement doit en effet être pris en charge le plus rapidement possible par des professionnels des troubles de la parole pour mettre en place rapidement le traitement le plus adapté et résoudre ce problème de phonation.

Une intervention précoce est d’une grande efficacité sur un bégaiement qui commence car dans un cas sur quatre, cela ne s’arrangera pas tout seul.

Les troubles de la parole et de la communication sont pris en charge par des orthophonistes, ou encore parfois pour des cas complexes (liés à une pathologie précise) des médecins phoniatres qui aident l’enfant à acquérir une meilleure communication verbale. Le spécialiste commencera par apprendre à la personne qui bégaie des techniques de locution qui aideront la prononciation des mots.

Dans certains cas, le travail fait par l’orthophoniste devra être accompagné d’une prise en charge psychologique. Une psychothérapie peut en effet s’avérer utile afin d’aider l’enfant ou l’adulte à prendre confiance en lui, à se détendre, et à mieux “gérer” son bégaiement.

Des exercices de relaxation, la méditation de pleine conscience adaptée aux enfant, la sophrologie, l’EMDR en cas de psychotraumatisme (etc.) peuvent être utiles. La personne peut apprendre des « astuces » pour éviter le bégaiement qui est parfois circonstanciel…

Bégaiement : sources et notes

> Andre, Christophe, Legeron, Patrick, La peur des autres : trac, timidité et phobie sociale. Paris : Odile Jacob, septembre 2000.

> Vincent, Élisabeth, Le bégaiement, la parole désorchestrée. Toulouse : Milan, 2004.

> Le Huche, François, Le bégaiement, option guérison. Paris : Albin Michel, 1998.

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