Appendicite : comment la reconnaître ?

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L’appendicite est une inflammation aiguë de l’appendice, due à une bactérie.

C’est une affection aiguë fréquente pouvant se produire à tout âge, et qu’il ne faut pas laisser traîner. Le seul traitement efficace est l’appendicectomie, c’est-à-dire l’ablation de l’appendice par une intervention chirurgicale dans les meilleurs délais.

L’appendice est un diverticule, c’est-à-dire une excroissance du gros intestin au niveau du caecum (extrémité droite). Il est plus ou moins long, situé sur le côlon droit à des hauteurs variables et plus ou moins devant ou en arrière, plus ou moins collé à la paroi colique.

Le diagnostic d’appendicite n’est pas toujours facile à faire, en particulier chez les tout petits ou chez les personnes âgées, ainsi que chez les femmes (enceintes ou pas).

Parfois l’appendice n’est pas placé classiquement au bout du colon droit ; les signes peuvent être trompeurs et évoquer une cholécystite aiguë devant une douleur sous-costale droite, un calcul néphrétique en cas de douleur postérieure ou une pathologie gynécologique en cas douleur abdominale basse, médiane…

Des examens complémentaires peuvent alors être demandés si le diagnostic d’appendicite est douteux, comme:

  • une échographie si une affection gynécologique est suspectée : une grossesse extra-utérine, une torsion d’un kyste de l’ovaire, une salpingite ;
  • une radiographie de l’abdomen (sans préparation) pour s’assurer qu’il n’existe pas de colique néphrétique…

Appendicite : les causes

L’appendicite se caractérise par une inflammation de l’appendice. Sa cause principale est une obstruction de l’appendice avec un épaississement du tissu lymphoïde.

Cette obstruction entraîne une prolifération de bactéries (bacteroïdes fragilis, clostridium, Escherichia Coli…) et produit une inflammation. Ce sont vraiment les causes de l’infection de l’appendice.

L’appendicite peut survenir à tout âge, mais généralement elle est plus fréquente chez les adolescents ou les jeunes jusqu’à 30 ans.

En l’absence de traitement, l’évolution spontanée d’une appendicite est l’abcédation (la formation d’un abcès), la formation d’une appendicite suppurée, puis la perforation de l’abcès dans le ventre : c’est la péritonite avec la présence de pus dans la cavité abdominale.

Il risque aussi de se produire une ischémie d’une partie de l’appendice. L’appendice n’est alors plus correctement nourri, ni alimenté par les vaisseaux. Ce qui est dangereux, car la douleur peut disparaître la douleur, et faire croire (à tort !) que tout va bien… ou pas trop mal.

Par le passé, trop de personnes ont été opérées pour rien d’une « appendicite ». Ou peut être par excès de zèle, par trop de précautions… pour éviter qu’une complication majeure de l’appendicite ne survienne. Aussi, désormais, en plus de l’analyse des manifestations dont se plaint le patient, des examens complémentaires sont réalisés.

Appendicite : les symptômes

Une crise d’appendicite se révèle brutalement par des symptômes bien précis : le plus souvent il s’agit d’une douleur de la fosse iliaque droite (un peu en bas et à droite du nombril), d’une fièvre modérée. Cette douleur peut être vive, accompagnée ou non de coliques (douleurs paroxystiques abdominales).

La douleur liée à une appendicite peut irradier dans la cuisse droite ou vers le dos. Il arrive que la marche ou la station assise provoque une douleur à cause d’un psoïtis qui est l’inflammation concomitante du muscle psoas qui est derrière l’appendice.

Au début de la crise d’appendicite, les nausées et les vomissements sont rares. Il peut y avoir de la fièvre, elle est peu élevée, l’état général est conservé.

Autre symptôme : à l’examen clinique, le médecin reproduit la douleur en appuyant exactement là où ça fait mal : au point de Mac Burney, situé sur une ligne virtuelle entre le nombril et l’os que l’on sent sur le côté de la hanche (l’épine iliaque antéro-supérieure de l’os du bassin) entre le 1/3 externe et les 2/3 interne.

A ce niveau l’abdomen n’est pas souple, on dit qu’il “se défend”, alors que le reste du ventre n’est ni douloureux, ni contracturé.

Une radiographie de l’abdomen sans préparation est parfois demandée pour rechercher une éventuelle perforation d’un ulcère gastro-duodénale, ou une occlusion intestinale (encore qu’elle n’éliminerait pas une appendicite).

Une échographie est aussi souvent réalisée. Ces examens permettent – entre autres – de s’assurer que les problèmes dont se plaint le patient, ne sont pas dus à d’autres causes : gynécologiques (pour les femmes), de la vessie, etc.

Appendicite : les traitements

Le seul traitement est l’appendicectomie par voie chirurgicale. L’évolution spontanée est la formation d’un abcès qui risque de se perforer dans la cavité abdominale et la crise d’appendicite se transformer en péritonite plus délicate à traiter.

L’intervention chirurgicale est nécessaire et est en général une intervention simple quand l’appendicite est prise à temps. Pour pouvoir faire l’ anesthésie générale, l’opération peut être différée parfois de plusieurs heures si la personne n’est pas à jeun.

La chirurgie endoscopique est aujourd’hui un traitement pratiqué par de nombreuses équipes chirurgicales : elle a le mérite de ne faire que 3 petits trous (5 mm) dans la paroi abdominale et dans le nombril pour laisser passer les instruments (ciseaux, pinces…) et la mini-caméra d’endoscopie.

Les suites opératoires de l’appendicite sont rarement compliquées et le transit intestinal reprend vite. Mais la chirurgie classique existe toujours : une petite incision de quelques centimètres est faite dans la fosse iliaque droite pour aller enlever l’appendice. Parfois l’appendice est mal placée et il faut agrandir l’incision, ce qui peut laisser des cicatrices plus importantes. Si l’opération ne présente aucune complication, le patient reste encore environ 48 heures à l’hôpital.

Si l’appendicite était compliquée d’une péritonite, les suites opératoires peuvent être plus complexes, l’hospitalisation plus longue.
Il peut arriver que l’intervention chirurgicale corrige le diagnostic posé d’appendicite en particulier l’adénolymphite mésentérique qui est une inflammation des ganglions dans l’abdomen. Mais le chirurgien ne peut pas se permettre de passer à côté d’une appendicite, ici les signes cliniques sont les mêmes que pour l’appendicite avec en plus une angine dans les jours précédant la pseudo-crise d’appendicite.

Il peut aussi arriver qu’un diverticule de Meckel soit à l’origine d’une pseudo-crise d’appendicite ; c’est un diverticule qui est présent chez quelques personnes sur leur intestin grêle. Alors, il faut l’enlever aussi.

Appendicite : sources et notes

– Andersson RE, Meta-analysis of the clinical and laboratory diagnosis of appendicitis [archive], Br J Surg, 2004.

– Bickell NA, Aufses AH Jr, Rojas M, Bodian C, How time affects the risk of rupture in appendicitis [archive], J Am Coll Surg, 2006.

– Alvarado A, A practical score for the early diagnosis of acute appendicitis [archive], Ann Emerg Med, 1986.

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