Aérophagie : comment prévenir ou soulager les ballonnements ?

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L’aérophagie correspond à un trouble de l’alimentation consistant à avaler de l’air lors de la mastication et de la déglutition du bol alimentaire.

L’aérophagie se caractérise par l’accumulation de gazs dans le tube digestif, en commençant par l’estomac puis descendant vers l’intestin grêle et le colon. Ces gazs peuvent être évacués soit sous forme d’éructations ou de flatulences.

Dans sa définition scientifique, l’aérophagie correspond à un véritable trouble du comportement alimentaire.

Elle se définit comme une activité répétée de déglutition d’air suivie d’éructations. La fréquence des éructations peut varier en fonction du contexte, elle s’intensifie en cas de stress et diminue en cas de distraction par exemple.

Certaines études sur l’aérophagie ont montré qu’il ne s’agit pas d’une absorption plus importante d’air mais d’une déglutition différente. En effet l’air dégluti arrive plus rapidement dans l’œsophage pour être renvoyé presque immédiatement vers la bouche.

Dans le sens commun de l’aérophagie, il s’agit d’une absorption ou en tout cas la présence d’air au niveau du tube digestif responsable d’un ballonnement abdominal, d’éructations et/ou de flatulences.

La présence excessive d’air dans l’estomac va stimuler certains reflexes qui vont eux-mêmes déclencher la relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage puis celle du sphincter supérieur permettant l’évacuation des gazs par l’éructation.

Si ces gazs ne sont pas évacués, ils vont s’accumuler au niveau de l’intestin grêle puis du colon, provoquant des douleurs abdominales secondaires à la distension et des flatulences.

Aérophagie : les causes

Les principales causes d’aérophagie sont soit en rapport avec la mastication et la déglutition, soit en rapport avec le type d’aliment consommé.

  • Une mastication et une déglutition rapide favorisent l’absorption d’air au moment du repas.
  • Le stress ou l’anxiété peuvent également majorer l’aérophagie.
  • L’hyper salivation et ses causes favorisent l’aérophagie.
     

L’alimentation

Certains aliments sont également en cause dans la survenue de l’aérophagie :

  • La mastication de chewing-gum est responsable de l’absorption digestive d’air.
  • L’aérophagie est aggravée par la consommation de boissons gazeuses, type soda ou eau gazeuse.

Certains aliments sont responsables de distension intestinale sans être spécifiquement responsable d’aérophagie. Ils peuvent donc aggraver les symptômes.

Il s’agit donc d’éviter des aliments qui sont :

  • Source de fructanes : le blé, le seigle, l’orge, les oignons, l’ail, les topinambours, les artichauts, les asperges, la betterave, la chicorée, les poireaux, les brocolis, les choux de bruxelles, le fenouil…
  • Sources de galactanes : les légumes secs et les haricots
  • Sources de fructose, lactose ou polyols.

LEXIQUE
° Fructanes : des fibres solubles qui ne sont ni digérées ni assimilées.
° Galactanes : un hydrate de carbone, intermédiaire entre le sucre et l’amidon, présents naturellement dans les légumineuses et utilisé dans l’industrie alimentaire comme additif pour épaissir ou stabiliser les aliments.
° Polyols (ou : sucres-alcools) : des composés chimiques, naturellement présents en petites quantités dans de nombreux fruits et légumes,  souvent utilisés pour la fabrication d’édulcorants dans l’industrie alimentaire.

Aérophagie : les symptômes

L’aérophagie reste une pathologie bénigne, c’est à dire qu’elle ne met pas en danger la vie de l’individu. Par contre, elle engendre des symptômes plus ou moins invalidants dans la vie quotidienne.

L’aérophagie se manifeste par des symptômes d’inconfort abdominal. Tous ces symptômes sont responsables d’une gêne abdominale prédominant surtout en postprandial, c’est à dire après les repas.

Le principal symptôme est le ballonnement abdominal qui est secondaire à la distension gastrique puis intestinale, elle même secondaire à l’air ingéré. Celui-ci, s’accumulant durant le repas, s’évacue par éructations plus ou moins fréquentes et/ou par flatulences.

Cette distension peut également se traduire par de réelles douleurs abdominales.

L’évacuation de l’excès d’air intra abdominal, par éructations et/ou par flatulences, permet de soulager cet inconfort et la sensation de pesanteur gastrique.

Aérophagie : les traitements

Il n’y a pas de traitement curatif de l’aérophagie (c’est à dire permettant de guérir de cette affection). Les traitements disponibles sont soit préventifs soit symptomatiques.

En cas d’aérophagie dû à trouble du comportement alimentaire des thérapies cognitivo-comportementales pourraient permettre d’améliorer ce trouble.

Les bonnes habitudes à adopter

En cas d’aérophagie, dans le sens plus commun du terme, une bonne hygiène de vie permet déjà de diminuer les symptômes abdominaux. Il faut donc :

  • manger lentement, à table,
  • bien mâcher les aliments pour diminuer l’absorption d’air.

Les aliments à éviter et à privilégier

Il faut également essayer d’éviter les aliments connus pour favoriser l’absorption d’air et ceux responsables d’une distension abdominale par fermentation. Il faut :

  • éviter les boissons gazeuses
  • préférer l’eau plate.

Les FODMAPs (fermentable oligo-, di-, mono-saccharides and polyols) sont des aliments connus pour favoriser une distension intestinale.

Les FODMAPs :
= Fermentescibles (rapidement fermentés par les bactéries du côlon)
= Oligo-saccharides (aliments riches en fructanes, fructo-oligosaccharides et galactanes)
= Di-saccharides (lactose)
M = Mono-saccharides (fructose en excès du glucose)
A = And (Et)
P = Polyols (sorbitol, mannitol, xylitol et maltitol)
Les FODMAPs se trouvent dans certains aliments dont le blé, certains fruits et légumes et certains produits à base de lait.

Un régime pauvre en FODMAPs peut permettre d’améliorer la sensation de ballonnement.
Sont donc à privilégier les aliments suivants :

  • Les légumes : pousses de bambou, poivrons, carottes, concombres, pommes de terre, courges, tomates …
  • Les fruits : bananes, raisins, pamplemousse, kiwi, citrons, oranges…
  • Les protéines : bœuf, poulet, œufs, poisson, agneau…
  • Les produits laitiers : fromages (mais pas le fromage frais !)…
     

Les traitements

En cas de persistance des symptômes malgré un régime et une hygiène de vie adaptés, certains traitements permettent également de diminuer les symptômes.

Il s’agit du charbon activé qui permet une diminution des flatulences ainsi que des ballonnements par absorption de l’air intra digestif.

Il existe également certains traitements contenant de la siméticone : il s’agit d’une substance qui agit en modifiant la tension superficielle des bulles de gaz provoquant ainsi leur coalescence. Elle est souvent utilisée en association avec d’autres traitements symptomatiques (charbon, antispasmodiques …).

D’autres traitements dits « symptomatiques » sont disponibles.

En cas de persistance des symptômes malgré un régime adapté, il est recommandé de consulter son médecin.

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